Choisis par la communauté villageoise, approuvés par l'autorité ecclésiastique, les maîtres d'école constituent une véritable « sous cléricature de l'ancienne France rurale » : en effet, outre leurs évidentes fonctions pédagogiques ils sont aussi au service du curé et de la communauté villageoise. En principe chaque Église réformée dresse son école : école primaire de garçons surtout (souvent aussi écoles de filles ou écoles mixtes).
Le maître d'école, ou régent est recruté par le consistoire de chaque Église, qui lui fournit un logement et une indemnité assez faible, complétée par un « écolage » payé par les parents.
[...] Les avantages en nature sont bien plus intéressants. Il n'est pas rare que le maître d'école bénéficie d'un logement de fonction, de sacs de céréale, de bois pour son chauffage personnel, de terres de culture, de jardins potagers . Une coutume particulièrement bien ancrée veut que les villageois fassent quelques cadeaux au maître à certaines époques de l'année. Ces cadeaux prennent la forme de sacs de graines, de mesures de vin, parfois d'argent, de viande en hiver, de lait, de fromage, d'oeufs, le maître est nourri successivement dans la maison de chaque habitant. [...]
[...] Parallèlement, il suffisait d'avoir suffisamment d'amis ou d'influence dans la communauté pour obtenir ou conserver le poste, sans pour autant avoir les capacités suffisantes pour enseigner. Un contrat est signé stipulant la durée de l'engagement, le montant des gages, des traitements en nature (logement, terres à cultiver, etc et les obligations du maître vis-à-vis de l'église. Ce contrat est signé pour une durée de trois ans en général (parfois moins) et reconductible tacitement. Quelles étaient leurs fonctions ? Le catéchisme est la base de l'enseignement. L'école primaire est avant tout le lieu où l'on enseigne aux enfants quelques rudiments sur les choses de la religion. [...]
[...] Parmi le corps des maîtres d'école, nous y trouvons pêle-mêle des théologiens en attente d'une cure, d'anciens étudiants en situation d'échec, des artisans et des ouvriers sans travail ou qui veulent arrondir leurs fins de mois. Le salaire d'un maître d'école n'est pas un gage d'évolution sociale, et rares sont les hommes pragmatiques et sensés à se vouer à l'enseignement. Dans la plupart des villages, on n'est guère difficile sur les capacités intellectuelles du maître, et ce sont les aptitudes musicales et religieuses qui priment avant tout. Les maîtres d'école sont nombreux. [...]
[...] Le maître remplit ordinairement les fonctions de sacristains et de marguilliers. Il doit prendre soin de l'entretien de l'église, préparer les ornements, faire la quête aux assemblées, accompagner le curé aux administrations, sonner les cloches, celles de l'église, diriger le chant et la chorale, et jouer de l'orgue. En outre, il est tenu de conduire les élèves , même durant la semaine, au catéchisme, à la messe et surtout doit les surveiller durant les offices ! Conclusion En définitive, l'Église contrôle fortement toute la communauté villageoise jusqu'au maître d'école. [...]
[...] L'approbation du curé, ou de l'évêque chez les catholiques est obligatoire : le maître, avant de remplir ses fonctions, doit subir un examen avant d'être approuvé. Dans tous les cas, le curé ou le pasteur exerce un pouvoir disciplinaire sur la vie scolaire de la communauté, et peut intervenir à tout moment sur l'éducation des enfants. Le maître doit obéissance aux autorités religieuses locales, et ne peut s'absenter du village sans permission. Ceux qui nomment le maître d'école peuvent aussi le révoquer. [...]
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