- Lettre à une dame de Saint Cyr (vers 1680), in : Madame de Maintenon (1635-1719), Lettres et entretiens sur l'éducation des jeunes filles, éd. Théophile Lavallée, Paris, Charpentier, 1861
- Instruction aux demoiselles de Saint-Cyr. Des vertus cardinales (juin 1705), in : Madame de Maintenon (1635-1719), Lettres et entretiens sur l'éducation des jeunes filles, éd. Théophile Lavallée, Paris, Charpentier, 1861, 2ème édition, vol 2, n°186, pp 104-107
Il s'agit de deux textes relatifs à Madame de Maintenon. Le premier est une lettre qu'elle adresse à une dirigeante de Saint-Cyr et le second s'intitule « des vertus cardinales », texte qui a été rédigé dans le cadre des instructions établies à l'endroit des demoiselles de Saint-Cyr. Madame de Maintenon nous le savons devint l'épouse de roi Louis XIV dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683 après le décès de la reine Marie-Thérèse d'Autriche. Avant de devenir marquise de Maintenon, elle était la nourrice des enfants illégitimes que le roi avait eu avec Madame de Montespan. Elle garda de cette époque le goût de l'éducation des jeunes personnes. Ainsi créa-t-elle 1686 avec l'aide du roi la Maison royale de Saint-Louis installée à Saint Cyr, pensionnat et lieu d'instruction des pauvres jeunes filles nobles, entre 7 et 20 ans, afin qu'elles acquièrent tout ce qui sera nécessaire de savoir faire pour effectuer un bon mariage. Les deux textes sont écrits à 15 ans d'intervalle, le premier en 1680 alors que la France sort d'une coûteuse guerre qui l'a opposée à l'Europe coalisée dans le but de faire tomber, en vain, la Hollande et le second en 1705 alors que le France prend part à la guerre pour la succession d'Espagne. Ceux-ci traitent en réalité de la façon dont le roi de France rend la justice et sur quels fondements et ils illustrent en quoi Louis XIV est la lex animata. Dans la première lettre, Madame de Maintenon narre un fait divers que le roi a dû jugé et elle utilise dans le second texte un autre jugement du roi pour illustrer une vertu qu'elle veut inculquer à la classe bleue de l'école de Saint-Cyr (c'est à dire aux demoiselles qui ont entre 17 et 20 ans – l'école étant divisée en classe de couleur selon l'age des résidentes). Je vous raconte brièvement les deux faits divers : le premier, le roi est témoin à travers un télescope dont il expérimente l'usage du meurtre d'un jeune homme noyé par ses deux frères. Il les interpelle et les juges par la suite. Dans le second texte, il s'agit d'un problème de droit : des villageois se sont attribué les frontières de la ville sur lesquels ils ont bâti leur maison. Plusieurs années après, certains ont revendiqué que ces lieux appartenaient au roi. Nous verrons quelle issue le roi donnera à cette affaire. Dans les deux cas, Madame de Maintenon décrit le roi qui représente la lex animata, ce qui signifie qu'il est la loi vivante. Il est lex animata au cœur d'un système de justice structuré (I), mais il doit tout de même de résoudre à exercer son pouvoir dans le cadre de règles fondamentales (II).
[...] Les textes de Madame de Maintenon montrent bien que Louis XIV est la lex animata, la loi vivante . Il est la loi, mais aussi la justice incarnée du fait de l'origine divine de son pouvoir qui caractérise la monarchie de droit divin. Le roi représente la souveraineté de l'État, qui se pare peu à peu de ses attributs modernes, le fonctionnement gouvernemental avec les secrétaires d'État par exemple. L'ébauche se perfectionne et le roi devient bien le serviteur d'une entité qui le dépasse : l'État. [...]
[...] Il les interpelle et les juges par la suite. Dans le second texte, il s'agit d'un problème de droit : des villageois se sont attribué les frontières de la ville sur lesquels ils ont bâti leur maison. Plusieurs années après, certains ont revendiqué que ces lieux appartenaient au roi. Nous verrons quelle issue le roi donnera à cette affaire. Dans les deux cas, Madame de Maintenon décrit le roi qui représente la lex animata, ce qui signifie qu'il est la loi vivante. [...]
[...] Tout ce que possède un roi au jour de son avènement tombe dans le domaine de la couronne, ce qui rappelle le concept de dépatrimonialisation : le roi ne possède rien en tant que personne physique, tout en tant que souverain de l'État. De plus, l'état existe indépendamment du roi : si Louis XIV n'a certainement pas dit L'État c'est moi il aurait bel et bien dit sur son lit de mort : Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours C'est une conception moderne de la monarchie dans laquelle peu importe l'identité du roi pourvu que l'État subsiste. L'État doit exister et le roi en est le meilleur garant dont il est le souverain. [...]
[...] Elle garda de cette époque le goût de l'éducation des jeunes personnes. Ainsi créa-t-elle 1686 avec l'aide du roi la Maison royale de Saint-Louis installée à Saint Cyr, pensionnat et lieu d'instruction des pauvres jeunes filles nobles, entre 7 et 20 ans, afin qu'elles acquièrent tout ce qui sera nécessaire de savoir faire pour effectuer un bon mariage. Les deux textes sont écrits à 15 ans d'intervalle, le premier en 1680 alors que la France sort d'une coûteuse guerre qui l'a opposée à l'Europe coalisée dans le but de faire tomber, en vain, la Hollande et le second en 1705 alors que le France prend part à la guerre pour la succession d'Espagne. [...]
[...] Bibliographie Ouvrages généraux Pascal Balmand, L'histoire de la France, Hatier, Paris JL. Harouel, J. Barbey, E. Bournazel, J. Thibault-Payen, Histoire des institutions de l'époque franque à la Révolution, Puf, Paris George Durand, États et institutions, Armand Colin, Paris Ouvrages spécialisés J. [...]
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