Louis XIV, nommé à sa naissance Louis Dieudonné et surnommé par la suite le Roi-Soleil ou encore Louis le Grand (Saint-Germain-en-Laye, 5 septembre 1638 – Versailles, 1er septembre 1715) est, du 14 mai 1643 jusqu'à sa mort, roi de France et de Navarre, le troisième de la maison de Bourbon de la dynastie capétienne. Louis XIV, qui a régné pendant 72 ans, est le chef d'État qui a gouverné la France le plus longtemps, et son souverain qui est parvenu à l'âge le plus avancé. Il est le monarque qui a régné le plus longtemps en Europe.
Louis XIV accède au trône quelques mois après son cinquième anniversaire, mais après une minorité très marquée par la révolte de la Fronde (1648-1653), il n'assume personnellement le contrôle du gouvernement qu'à partir de la mort de son Premier ministre, le Cardinal Mazarin, en 1661. Il ne prit jamais de Premier Ministre, et accentua encore son rôle direct dans l'Etat après la mort de ses puissants ministres Colbert (1683) et Louvois (1691). Son règne marqua l'apogée de la construction séculaire d'un absolutisme royal de droit divin. Louis XIV vit son autorité absolue bénéficier de la fin historique des grandes révoltes nobiliaires, parlementaires, protestantes et paysannes, qui marquaient la vie du royaume depuis plus d'un siècle au moins.
Louis XIV a accru le territoire de la France et sa puissance en Europe. Il mène la diplomatie et la guerre à son gré en combattant durant plusieurs séries de guerres européennes. Il fait fortifier les villes conquises par Vauban et entoure ainsi les nouvelles frontières de leur "ceinture de fer", dans le cadre d'une politique territoriale de "pré carré" qui redessine les limites du pays. Son gouvernement personnel coïncide également avec un effort de développement économique, commercial et colonial, mené notamment par son ministre Colbert, et qui est le volet économique de la recherche de la prédominance française. Sous son règne, la France acquiert une prééminence européenne non seulement politique et militaire mais aussi culturelle grâce à la présence de figures intellectuelles protégées par le mécénat royal, tels que Molière, Racine, Boileau, La Fontaine, Lully, Le Brun et Le Nôtre. D'autres plus indépendants tels le philosophe Blaise Pascal, l'épistolaire Mme de Sévigné, le moraliste La Bruyère ou le mémorialiste Saint-Simon font également du règne l'apogée historique du classicisme français. Ces performances culturelles contribuent au prestige de la France, de son peuple, de son langage parlé dans toutes les élites et les cours d'Europe, et bien sûr de son roi. Il est dès son vivant parlé du "siècle de Louis XIV", sur le modèle des siècles de Périclès et d'Auguste ou encore du "Grand Siècle".
L'une des grandes œuvres du roi a aussi été la mise en place d'un État centralisé et absolutiste. Il le dirige après 1682 depuis le vaste château de Versailles, dont il a ordonné la construction. Ce dernier, modèle architectural de maints palais européens, est le cadre d'une étiquette très élaborée à laquelle il soumet la noblesse de cour, qu'il tient étroitement en main auprès de lui. Louis XIV réduisit aussi le rôle des Parlements, réprima les ultimes révoltes antifiscales paysannes, entretint un très long bras de fer avec les jansénistes et prit la décision controversée de la révocation de l'Édit de Nantes (1685). La fin de son long règne fut ternie par une série de revers militaires, par les famines très meurtrières de 1693 et de 1709, par la révolte engendrant la guerre des Camisards, et par de nombreux décès dans la famille royale. Cependant, en dépit d'une représentation ancienne souvent persistante, il semble aujourd'hui établi qu'il est excessif de dire que ces dernières années difficiles ont "ruiné la France".
Habité de l'idée de sa gloire et de son droit divin, soucieux d'accomplir en permanence son "métier de roi", Louis XIV est devenu l'archétype du monarque absolu.
[...] C'est dans la grotte de Thétis (construite vers 1664-1665) que fut joué pour la première fois, en 1674, le Malade imaginaire de Molière. III/ L'apogée de l'absolutisme 1 La politique extérieure et l'armée modernisée Dès le début de son règne, Louis XIV a arrêté, suivant les conseils de Mazarin, les grandes lignes de ce que doit être la politique extérieure du deuxième pays le plus peuplé d'Europe (après la Moscovie). À l'opposé d'une stratégie agressive, dominée par une soif de conquêtes, cette politique doit viser au renforcement des défenses aux frontières septentrionales et orientales, selon la stratégie du pré carré, théorisée par Vauban quelques années plus tard. [...]
[...] Chacun lui promit une obéissance entière, et pas un ne crut qu'il eût la force de faire tout ce qu'il disait : il commença néanmoins à tenir le conseil tous les jours avec les trois ministres. Le lendemain de la mort du cardinal, l'archevêque de Rouen, qui a été depuis archevêque de Paris, vint trouver le Roi, et lui dit : Sire, j'ai l'honneur de présider à l'assemblée du clergé de votre royaume. Votre Majesté m'avait ordonné de m'adresser à M. [...]
[...] Louis XIV gouverne par lui-même. Il force la branche d'Autriche espagnole à lui céder partout la préséance, et la cour de Rome à lui faire satisfaction. Il achète Dunkerque. Il donne des secours à l'empereur, au Portugal, aux États-Généraux, et rend son royaume florissant et redoutable. Annexe La prise du pouvoir de Louis XIV selon l'abbé de Choisy Le Roi donc, pour la première fois, tint le conseil avec ses trois ministres (Fouquet, Le Tellier et Lionne), Colbert n'y fut admis publiquement que longtemps après. [...]
[...] Prise de Maëstricht après un siège assuré par Vauban août. Grande Alliance de La Haye entre la Hollande, le Saint Empire, l'Espagne et la Lorraine. Décembre. Louis XIV évacue les Provinces-Unies après que les Hollandais ont noyé, en ouvrant les écluses, la proche campagne d'Amsterdam Février. Défection de l'Angleterre qui signe une paix séparée avec les Provinces-Unies. Mai-juin. Conquête française de la Franche-Comté espagnole. 1er juillet. [...]
[...] Armoiries du Royaume de France Pavillon du Roi-Soleil IV/ Le crépuscule du règne 1 Les conflits religieux Louis XIV est partisan du gallicanisme, une France chrétienne unifiée mais indépendante du pape. Le 13 décembre 1660, le roi fait savoir au Parlement qu'il a décidé d'éradiquer le jansénisme, ce qui ne l'empêche pas de choisir Simon Arnauld de Pomponne pour secrétaire d'État, en 1671, après la Paix de l'Église. Pour les mêmes raisons, il combattit également le protestantisme et la compagnie du Saint-Sacrement. [...]
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