Louis-Philippe, Monarchie de Juillet, Révolutions de 1830.
Après trois jours de combat que sont les journées des 27, 28 et 29 juillet 1830, une question se pose : Qui doit succéder à la branche ainée des bourbons ? Le 30 juillet au matin, une proclamation fleurit sur les murs de la capitale, qui prend de cours les monarchistes, favorables à Henri V, petit fils du roi Charles X, et les républicains. Cette proclamation est l'oeuvre de Jacques Laffitte, Adolphe Thiers et du Général Sébastiani, ami personnel du Duc d'Orléans, et déclare que Louis-Philippe ayant accepté la Charte tiendra désormais sa couronne du peuple français. Si la révolution de 1830 place Louis-Philippe sur le trône en tant que roi des Français, sa popularité va cependant vite retomber avec la montée de l'autorité royale et des mesures répressives. Nous tenterons donc de dresser un portrait qui ferait le bilan du règne du roi Louis-Philippe Ier. Pour cela, nous étudierons dans un premier temps la volonté de Louis-Philippe de créer une monarchie alternative puis nous analyserons la radicalisation du régime à travers une politique de plus en plus conservatrice et autoritaire dirigée par le roi et ses ministres, qui mènera le régime à sa perte.
[...] Louis-Philippe s'est donc perdu lui-même en n'accordant pas de place à l'intégralité du corps civique et en maintenant à une place subordonnée, en tant que « roi bourgeois », la classe « ouvrière », exaltée par la républicain Louis Blanc, ou encore ce « prolétariat » dans lequel Karl Marx verra le véritable auteur des journées de juin de la révolution de 1848. Louis-Philippe sera le dernier roi qu'ait connu la France, puisqu'à l'Hôtel de ville, les républicains, loin d'accepter la passation de pouvoir au Duc de Paris, préparent un gouvernement provisoire qui proclame la Seconde République. Bibliographie : ANTONETTI Louis-Philippe, Paris, Fayard BACKOUCHE (Isabelle), La monarchie parlementaire, 1815-1848, de Louis XVIII à Louis-Philippe, Paris, Pygmalion CARON (Jean-Claude), La France de 1815 à 1848, Paris, Armand Colin, coll. [...]
[...] L'illusion libérale ne durera que peu de temps puisqu' un an après le début de son règne, Louis-Philippe s'enfonce dans un conservatisme de plus en plus autoritaire, marqué par une monarchie glacée, aux mesures répressives acharnées, et se soldant par une crise de représentation du régime laissant se déchaîner les foudres de l'opposition. Louis-Philippe, s'il est le premier prince de la dynastie d'Orléans, n'en reste pas moins un Bourbon, de la branche cadette certes, mais Bourbon tout de même, et l'autoritarisme dont il fait preuve dès 1831 ne manque pas de souligner ce « détail ». [...]
[...] Il prend donc le titre de Roi des français, régnant non plus sur ses sujets, mais sur ses concitoyens. Le Duc d'Orléans est le fils de Philippe-Egalité, ancien élu à la Convention nationale où il siégeait avec Robespierre et où il fit voter la mort de Louis XVI, son cousin. Louis-Philippe, ancien membre du club des Jacobins, est également vétéran des armées révolutionnaires puisqu'il a participé aux batailles de Valmy, de Neerwinden et à la victoire de Jemmapes en 1792. [...]
[...] Il laïcise le Panthéon qui était redevenu une Eglise sous la Restauration, le drapeau blanc de la monarchie est supprimé en faveur du drapeau tricolore, l'Arc de Triomphe est terminé et inauguré le 29 juillet 1836, ainsi que la colonne de Juillet sur la place de la Bastille le 28 juillet 1840, mais également le musée de la Révolution en 1837 à Versailles, destiné à rassembler « toutes les gloires de la France », de la bataille de Tolbiac jusqu'à la conquête de l'Algérie. Louis-Philippe va même jusqu'à organiser le retour des cendres de Napoléon en décembre 1840, qui seront transférées aux Invalides. Après la cessation de la liste civile de Charles X le 31 juillet 1830, il fait aussi révoquer 76 des officiers de l'ancienne maison du roi sur 83. La Maison militaire quant à elle disparait purement et simplement. [...]
[...] Une résistance qui échoue pourtant à résoudre la question sociale et qui nourrie une position de plus en plus contestataire. Les nombreux attentats que subit le roi dont ceux du 9 novembre 1832 par Bergeron, du 28 juillet 1835 par Fieschi, du 27 décembre 1837 par Meunier, et du 15 octobre 1840 par Darmès, accentués par les nombreux complots déjoués par la police qui se donnaient pour ambition d'exterminer le roi et la famille royale, ne manquent pas de susciter chez les Orléanistes et dans une part non négligeable de la population française un discours providentialiste qui voit dans la survie du roi un effet de la protection divine. [...]
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