Le 15 septembre 1715, au moment de la régence, le droit de remontrance est redonné aux parlementaires, dès lors ils ont de nouveau le droit de s'opposer à l'enregistrement d'une loi produite par le roi. En 1730, les parlementaires refusent de d'accepter la bulle Unigenitus produite par le pape Clément XI et qui condamne le jansénisme. Cependant, Louis XV grâce à des lettres patentes obtient que cette bulle soit valeur de loi d'Eglise et d'Etat. A partir des années 1750, en accord avec cette bulle, de plus en plus de curés refusent de donner les sacrements à des fidèles incapables de présenter des billets de confessions signés par des curés orthodoxes. S'ensuit une grave crise religieuse et politique puisque les parlementaires s'opposent à ces refus ainsi qu'à Beaumont, archevêque de Paris et constitutionnaire acharné. Puis, les magistrats siégeant aux Parlements de Paris, mais aussi à Rouen et à Rennes, mènent une opposition à Louis XV presque systématique et formulent des grandes remontrances à l'encontre des décisions royales à partir de 1753. En mai 1753, les parlementaires parisiens sont exilés dans sept villes de province, le roi veut ainsi réaffirmer son autorité.
Louis Adrien Le Paige est une figure de cette opposition. Cet avocat janséniste s'oppose à la bulle pontificale dès l'année 1732, c'est un proche du prince de Conti, cousin du Roi et jouant un rôle influent en matière de politique étrangère. Ce conseiller du prince rédige les Lettres Historiques entre les années 1753 et 1754, il y développe les pouvoirs et les devoirs du Parlement au sein de la monarchie dans un contexte particulièrement tendu entre les parlementaires et le Louis XV. Il écrit également des articles contre les jésuites dans les Nouvelles ecclésiastiques publiées et diffusées à partir de l'année 1727 dans toute la France malgré la censure. La théorie des « classes » est élaborée à un moment où le roi tente d'instaurer un second vingtième, là aussi les parlementaires qui voient leurs finances concernées par cette loi sont en désaccord avec le Louis XV.
Comment Adrien Louis Le Paige s'oppose-t-il à la figure royale à travers ses textes ? Ce janséniste associe le pouvoir politique du Parlement à la monarchie et présente cette magistrature comme le gardien de la monarchie.
[...] En conclusion, Louis Adrien Le Paige démontre à travers ce texte que la force politique du Parlement est bien réelle et qu'elle tire son origine de la naissance de la monarchie. Il présente le corps parlementaire comme unique et universel travaillant au maintient de la monarchie au service du roi et du peuple. Dans une période de forte opposition parlementaire, ce janséniste participe donc à la désacralisation de l'image royale puisqu'il affirme qu'une grande partie du pouvoir politique réside dans sa magistrature. [...]
[...] Ce janséniste présente donc le corps parlementaire comme une institution au service du Roi et du peuple et produit dans ses écrits un parallèle entre cette institution et les assemblées franques : (l.2) nos siècles germains (l.7) nos rois germains», (l.11) qu'elle était [l'autorité] au temps de Clovis Au V ème siècle se sont les francs qui ont élu Clovis comme roi et ce dernier avant de prendre des décisions doit être en accord avec l'assemblée des francs. Ainsi en associant l'origine de l'autorité parlementaire en lien avec cette période Louis Adrien Le Paige présente les parlementaires comme les héritiers des assemblées franques. [...]
[...] Louis Adrien Le Paige est une figure de cette opposition. Cet avocat janséniste s'oppose à la bulle pontificale dès l'année 1732, c'est un proche du prince de Conti, cousin du Roi et jouant un rôle influent en matière de politique étrangère. Ce conseiller du prince rédige les Lettres Historiques entre les années 1753 et 1754, il y développe les pouvoirs et les devoirs du Parlement au sein de la monarchie dans un contexte particulièrement tendu entre les parlementaires et le Louis XV. [...]
[...] En liant ce type de régime et cette institution, il traite les fonctions du Parlement et les pouvoirs du roi au même niveau. Cet écrivain affirme également à travers le troisième paragraphe, qu'il existe un unique Parlement : (l.16-17) «Tous les Parlements ne forment qu'un seul Parlement n'étant que des démembrements que l'on a faits depuis trois à quatre siècles de ce Parlement unique et universel L'auteur démontre ici que les différents Parlements sont non seulement attachés par leur fonction mais aussi par leur existence. [...]
[...] Cependant, il faut critiquer cette démonstration historique effectuée par Le Paige puisque les historiens trouvent l'origine de Parlement au XIII ème siècle. En 1239, le mot de parlement apparaît pour la première fois et ce n'est qu'en 1253 que l'on distingue le Parlement de la cour du Roi. D'ailleurs seuls les registres rédigés au temps des Capétiens, attestent du bon raisonnement de Le Paige et certains historiens comme Coltret qualifie de grand bricolage cette justification historique tentée par ce magistrat. [...]
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