En 1572, meurt le dernier des Jagellons, c'est l'occasion pour la noblesse de mettre en application le principe de la libre élection des rois par tous les nobles, principe qui jusqu'alors ne servait qu'à confirmer le lien héréditaire.
Alors qu'en Europe les royaumes s'orientent vers l'absolutisme, la Pologne semble se diriger vers un modèle de République nobiliaire, la noblesse représentant alors 10 % de la population. C'est le régime de la liberté dorée de la noblesse, pour la sauvegarde de leurs intérêts.
[...] Comment la libre élection du roi de Pologne, de 1673 à 1795, a-t-elle mené vers le démembrement de l'État ? En 1572 meurt le dernier des Jagellons, c'est l'occasion pour la noblesse de mettre en application le principe de la libre élection des rois par tous les nobles, principe qui jusqu'alors ne servait qu'à confirmer le lien héréditaire. Alors qu'en Europe les royaumes s'orientent vers l'absolutisme, la Pologne semble se diriger vers un modèle de République nobiliaire, la noblesse représentant alors de la population. [...]
[...] La prise de conscience se fait trop tard, et lorsque la diète de 1764 essaye de changer le cours des choses, la Russie l'oblige à promulguer une loi qui confirme le liberum veto, et l'élection libre des rois, soit la liberté dorée de la noblesse. La Pologne ne s'appartient plus. Le premier partage est consacré par le traité de 1772 entre l'Autriche, la Russie et la Prusse, et approuvé par la Diète centrale en 1773, sous la bienveillante surveillance des troupes étrangères. Deux autres partages s'ensuivent, et en 1795, l'État polonais disparait totalement de la carte européenne. [...]
[...] La perte du sens de l'intérêt général Les élections libres vont faire perdre à la Pologne le personnage fort qu'était le roi, censé se soucier de l'intérêt général. Les rois étrangers ne se sentent pas attachés à ce pays, d'Henri III qui s'enfuit au bout de 4 mois pour endosser la couronne de France, aux rois venant de Suède qui engagent la Pologne dans plusieurs années de guerre pour récupérer le trône suédois, en passant par Sigismond III qui essaye de revendre la couronne polonaise à l'Autriche. [...]
[...] Si celui-ci permettait la limitation du pouvoir du roi, les magnats, eux, ne subissaient aucun contrôle. Ils ont cependant perdu à leur propre jeu. En laissant les puissances étrangères intervenir dans les élections, ils leur ont livré la Pologne qui disparait ainsi pendant plus d'un siècle, jusqu'à sa renaissance, en 1919. Aujourd'hui en France nous pouvons nous interroger sur les conflits entre intérêt général et intérêt électoral, avec cette phrase de De Gaulle : "La rivalité des partis revêt chez nous un caractère fondamental, qui met toujours tout en question et sous lequel s'estompent trop souvent les intérêts supérieurs du pays" signes. [...]
[...] Comme le dit l'adage "la Pologne ne tient que par son anarchie". II/ L'élection libre ou la porte ouverte aux puissances étrangères Les puissances étrangères comme soutiens des magnats et de leur liberté Les puissances étrangères vont profiter des élections et de la situation de faiblesse qui en résulte pour s'imposer en Pologne. Les polonais vendent leur couronne au plus offrant, c'est une occasion en or et le nombre de candidats étrangers s'étoffe avec le temps. Ils exploitent le désir des magnats de liberté face au roi ; les interrègnes donnent lieu à des guerres civiles, dès 1575, entre magnats ligués avec des armées étrangères. [...]
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