Si l'évangélisation du XVIe siècle en Amérique avait été le fait des franciscains, à partir de la Nouvelle Espagne, le XVIIe siècle présente une nouvelle forme de diffusion du christianisme, avec les populations rassemblées en « réductions ». Ainsi, les jésuites obtiennent au début du siècle, par des cédules royales, le droit de s'implanter et d'évangéliser les Indiens. En 1609, ils fondent leur première réduction au Paraguay, et vers la fin du XVIIe siècle ils sont présents au long des différentes latitudes du continent.
La lettre de Sepp raconte la création d'une nouvelle colonie suite à l'augmentation de la population. Il explique comment il a persuadé les Guaranis d'aller chercher un endroit pour installer la nouvelle réduction, comment il a organisé l'espace et les fonctions et finalement comment se passe la vie au sein de cette nouvelle colonie.
Il est donc intéressant d'analyser, grâce à la présentation détaillée que donne Sepp, comment se met en place une réduction jésuite et comment s'organise son fonctionnement. A cet effet, on suivra différentes étapes : tout d'abord en faisant attention sur la situation des missions à la fin du XVIIe siècle et la nécessité d'une nouvelle colonie, ensuite en étudiant l'organisation politique et matérielle de celle-ci et finalement en essayant de dégager le regard particulier de l'européen sur les Guaranis et les contacts entre eux dans la pratique évangélisatrice du Père Sepp.
[...] Les jésuites se souciaient autant pour structurer la vie de la peuplade, d'abord avec des structures politiques bien précises et deuxièmement avec une tentative d'organisation du travail rationalisée. La gouvernement Comme Sepp l'avait fait au moment du déplacement vers la nouvelle peuplade (l. 33-34) ou pour le partage des terres (l.88), les jésuites se sont toujours appuyés sur les caciques pour mieux asseoir leur contrôle des populations Guaranis. Ceux qui avaient le plus d'autorité et d'expérience (l. 127-128) pouvaient être certes les têtes de familles notables, mais dire qu'ils sont absolument les maîtres (l. [...]
[...] De même à chaque fois que le missionnaire s'adresse aux Indiens (notamment pour la nouvelle du déménagement de la peuplade, l. 36-45) ou pour chaque décision qui est prise, l'impression est que ce n'est pas Sepp qui a imposé sa volonté mais que simplement il était le seul capable (intellectuellement) de prendre une décision. Par exemple : je ne jugeai pas à propos que leurs femmes je crus qu'il était temps 113). La solution est le simple avis de Sepp, énoncé même comme une incertitude. [...]
[...] Une des plus florissantes Antoine Sepp ne se trompe pas : les missions du Paraguay sont des plus florissantes (l. 3). Les jésuites sont contrôlent une trentaine de villages, chacun avec entre 1500 et 7000 indiens, c'est-à-dire presque 150000 personnes à leur charge. Il paraît vraisemblable que Sepp veuille donner l'exemple pour les nouveaux recrues, montrer les qualités qui doivent avoir ceux qui vous pressent [comme lui-même l'a fait] de les envoyer partager avec nous les travaux de la vie apostolique (l. [...]
[...] La lettre, écrite en français, a fait partie des Lettres édifiantes et curieuses écrites par quelques missionnaires de la compagnie de Jésus, publiées en trente quatre volumes entre 1702 et 1776, pour illustrer à l'homme européen de la vie dans de lointaines terres inconnues. Sepp, né à Kaltern (Tyrol) en 1655, devient membre de la Compagnie de Jésus en 1674 après une activité de musicien à la cour de Vienne, et dès 1682 il demande d'être envoyé en mission au Paraguay, où il arrive en 1691 depuis le Rio de la Plata. [...]
[...] (sous la direction Histoire du Christianisme. Tome L'Age de Raison (1620- 1750), Paris, Desclée REICHLER, C. [...]
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