Il s'agit ici d'étudier un extrait de correspondance privée : une lettre envoyée par Galilée de Florence datant du 15 janvier 1633, destinée conjointement à Elia Diodati et Pierre Gassendi demeurant à Paris, en réponse à deux courriers de leur part. Ce message décrit les sentiments d'inquiétude vis-à-vis de la liberté d'expression quasi inexistante: il est aussi déçu puisque ses correspondants n'ont su lui donner des conseils sur son ouvrage Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo, traduit par Dialogues en français, publié en février 1632 et qui est tombé sous le coup d'une suspension de publication au mois d'octobre de la même année, c'est-à-dire avant que ses correspondants leurs envoient leurs lettres
[...] En mars de la même année, l'ouvrage dans lequel Copernic expose ses théories est mis à l'Index et Galilée est prié de ne plus professer de telles hérésies. La lettre évoque divers points tels que : les mouvements de pensée du moment, ses propres idées sur la liberté d'expression, la censure. Au XVII° siècle les sciences sont à l'honneur dans les discussions. L'activité intellectuelle est enfin dirigée vers l'avenir, la recherche.Les scientifiques se tournent vers de nouvelles investigations, et exposent publiquement leurs travaux. [...]
[...] Galilée est enfin un homme essoufflé, fatigué et malade. Il le dit à Gassendi et Diodati déjà à la seconde ligne de sa lettre très occupé et brisé de fatigue Il a mis plusieurs années à rédiger Dialogue, sept années, à cause de son état physique. Il est aussi tourmenté du fait que ses amis et correspondants ne le soutiennent pas, et qu'il a le sentiment d'être persécuté ; leur avouant qu'il connaît la réaction des jésuites qui ont jugé son œuvre avec des termes tels que : exécrable ; pernicieux »(ligne54) et se demande pourquoi placer Dialogue au même titre que les textes luthériens et calvinistes,jugés hérétiques. [...]
[...] Lettre de Galilée à Elia Diodati (1633) Commentaire Galileo Galilei (1564 -1642) naît à Pise en 1564 au lendemain de la Réforme protestante et du Concile de Trente. Il reste dans cette ville durant toute sa jeunesse et ses études. En 1589 il est nommé professeur. Il s'intéresse aux mathématiques et aux sciences physiques. Rapidement, son prestige lui permet d'aller enseigner à l'université de Padoue en 1592. Galilée étudie l'optique, construisant un des premiers microscopes. Il découvre la lunette astronomique, ancêtre du télescope. [...]
[...] Son travail avait donc l'approbation papale ! Etonné aussi, car comme à l'accoutumée, son œuvre a déjà subi des retouches de la part des gens de l'Eglise : les retouches sont très fréquemment utilisées : ce sont de véritables révision pré-publication. Il est vrai que dialogue emploie un ton mordant et un style vif. Mais Galilée ne se méfie pas de la censure complète, comme en 1616, où plusieurs œuvres de Copernic sont interdites par le Saint-Office presque un siècle après leur parution. [...]
[...] Copernic s'était bien gardé de toute allusion à la bible. Galilée est forcé d'en parler par ses ennemis qui se serviront de la contradiction apparente avec l'Écriture Sainte pour l'attaquer sur le terrain délicat de l'exégèse et le faire ainsi condamner. Il est cependant remarquable de constater que Galilée fait de la bonne exégèse, comme le montre sa lettre à Christine de Lorraine (1615), mais emporté dans la discussion au point de tenir pour vrai ce qui n'était encore qu'une hypothèse à son époque. [...]
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