L'Histoire des Juifs de France est partie intégrante de l'histoire des Juifs en tant que telle. Elle le fut comme incarnation spécifique de l'existence multiséculaire d'un peuple en diaspora, privé de territoire, et elle l'est restée en y introduisant une rupture essentielle, porteuse d'espoir « messianique », nouveau départ, légalement consacré par l'émancipation et la citoyenneté.
La difficulté première est de pouvoir définir le terme Juif. De qui parle-t-on ? Une distinction existe en effet, entre deux termes : juif et Juif. La Halakha (désigne, lorsque le terme s'écrit avec une majuscule, l'institution juive, regroupant les lois, sentences et prescriptions religieuses, qui règlent la vie quotidienne des Juifs ou, écrit avec une minuscule, un article de cette « Loi juive ») indique que l'on reste Juif, membre du peuple, même si on cesse d'être juif, pratiquant du judaïsme.
Le second problème qui se pose est en fait un double problème. En effet lorsque l'on dit « la France à l'époque moderne » cela implique des considérations géographiques et chronologiques. Le royaume de France a évolué au cours de la période moderne. Les bornes chronologiques demandent une réflexion approfondie. La chronologie des Juifs est-elle la même que la chronologie de la France ? Doit-on se fier aux expulsions, aux pogroms ? L'an 1500 peut être considéré comme le « début » de l'histoire juive, même si cette date peut être discutée. En effet c'est à partir du XVIe siècle que l'on perçoit réellement un changement de période, une convergence de plusieurs actes qui donnent l'impression de basculer dans une nouvelle ère en ce qui concerne les Juifs. En ce qui concerne la fin de la période le problème reste le même. Doit-on stopper l'étude en 1789 ? Ce serait une erreur fort préjudiciable car l'émancipation juive s'est faite grâce à la révolution, ou du moins a très fortement bénéficié de la révolution. De fait il est préférable d'aller jusqu'en 1808, date de promulgation des décrets de Napoléon Ier. De plus la chute de ce dernier n'entraine pas de conséquences majeures.
[...] Parmi les militants antireligieux figuraient quelques Juifs à Paris et dans le Sud-ouest. En fin de compte les Juifs ne souffrent pas plus que les autres de la situation, sauf à l'Est où la lutte antireligieuse se transforma en agitation antijuive. Thermidor et le retour à la liberté de culte mettent fin aux abus. Mais les communautés sont désorganisées et sans ressource. Quinze ans après le jour historique où le parlement avait pour la première fois proclamée que les Juifs étaient des citoyens à part entière de leur pays, les choses étaient toujours au même point en France. [...]
[...] Le peuple Juif est le peuple témoin. Cette croyance, selon laquelle Dieu les avait choisis, leur avait conféré un sentiment de leur propre importance même dans les moments où ils ont été une minorité méprisée et persécutée. A la vue de tous ces éléments on peut se demander dans quelle mesure peut- on voir, à travers cette époque moderne, la spécificité de Juifs en France . En quoi la Révolution française, et ses conséquences, sont un profond bouleversement dans l'histoire des Juifs de France par rapport aux siècles qui ont précédés 1789 ? [...]
[...] La Halakha (désigne, lorsque le terme s'écrit avec une majuscule, l'institution juive, regroupant les lois, sentences et prescriptions religieuses, qui règlent la vie quotidienne des Juifs ou, écrit avec une minuscule, un article de cette Loi juive indique que l'on reste Juif, membre du peuple, même si on cesse d'être juif, pratiquant du judaïsme. Le second problème qui se pose est en fait un double problème. En effet lorsque l'on dit la France à l'époque moderne cela implique des considérations géographiques et chronologiques. Le royaume de France a évolué au cours de la période moderne. Les bornes chronologiques demandent une réflexion approfondie. [...]
[...] Toute classification est impossible mais on peut simplement noter que Voltaire ne cessa de vilipender le judaïsme dans des pages d'une violence virulente qui rejoint celle de Luther ; que Rousseau conçut pour leur fidélité une admiration sans bornes et se fit leur avocat, tout comme l'avait fait Montesquieu. Pour certains les Juifs constituent une classe parasite et maligne qui risquerait de contaminer la société. Même les amis les plus sincères des Juifs ne sont pas loin de penser ça. [...]
[...] La région de Metz est en proie aux guerres, et il faut payer la solde, fournir l'armement, acheter du blé. Les Juifs avancent l'argent. Dès le milieu du XVII° siècle des financiers Juifs fréquentent la Cour et défendent les intérêts de la communauté. Une immigration semblable s'opère en Lorraine ducale lors de l'occupation française (rattachée à la France en 1766). Les Lettres patentes de Louis XIV en 1766 reconduisent les privilèges des Juifs. Les Juifs habitent dans une paroisse qui est progressivement devenue un quartier Juif ; il s'agit d'une forme modérée de ghetto. [...]
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