Nouveau Voyage aux isles de l'Amérique, datant de 1722, est écrit par le Révérant Père Labat, jacobin né à Paris, qui décide en 1693 de partir aux Antilles après voir appris que les Dominicains avaient été décimés par la fièvre jaune à la Martinique. En 1697 le père Labat fut l'acteur principal du refoulement des anglais qui tentèrent un débarquement nocturne. De ce fait, Sainte Marie fut toujours considérée comme étant à l'avant-garde pour prévenir émeutes, soulèvements et débarquements étrangers.
Il laisse la Martinique en 1705. Il publia Nouveau Voyage aux Iles de L'Amérique. Il voyagea en Italie, en Espagne, il écrivit d'ailleurs : Voyage en Espagne et en Italie (autobiographique) (1730).
L'économie des Iles quant à elle est alors essentiellement agricole. Les cultures tropicales ne donnent pas seulement un caractère original à la production, elles déterminent la structure et le comportement de la société coloniale.
Les cultures des Iles comprirent un petit nombre de denrées privilégiées, destinées à approvisionner le marché national. Au début de la colonisation, qui fut l'ère de la petite propriété, la production était variée. Dès la fin du XVIIe siècle, la canne à sucre refoula les autres cultures. Les îles tendirent vers la monoculture avec constitution de grandes propriétés.
La culture de l'indigo était pleine d'aléas en raison des difficultés techniques, des maladies et des parasites, mais elle permettait de gros bénéfices, surtout pendant les guerres, en raison de la grande valeur du produit. C'est ce qui permit à l'indigo de résister aux progrès de la canne et du café. Il fut une valeur de spéculation qui permit d'édifier des fortunes soudaines mais provoqua des krachs retentissants.
Ici l'auteur s'attache d'une part à montrer la façon dont fonctionne la culture de l'indigo, sur tous les plans : de la semence à la récolte et la transformation en produit final. Il évoque aussi l'état du commerce français et la qualité de ses manufactures principalement, et dénonce par la même la vision négative des français sur leur culture et leur production, a tord selon lui. Il montre par là aussi le succès des produits français à l'étranger. Enfin, le R.P Labat s'attache à montrer les gains qui étaient possible de faire grâce à l'indigo et la valeur marchande de ce produit.
[...] Quoi qu'il en soit, l'habitant ne laissait pas de faire un profit très considérable quand il ne le vendait que quarante sols la livre parce qu'il faut bien moins d'attirails et de dépenses pour cette manufacture que pour une sucrerie. L'indigo de Saint-Domingue a un défaut capital. En effet, il saisit trop vite, c'est-à-dire que si sur une cuve on veut teindre cinquante livres de laine, la première qui y est trempée saisit beaucoup de couleur et sera d'une nuance foncée, celle qui la suit sera plus claire et la dernière à peine colorée. S'il ne saisissait pas trop tôt, cinquante livres seraient de la même nuance. R.P. Jean-Baptiste Labat, Nouveau voyage aux isles de l'Amérique éd. [...]
[...] A la Guadeloupe, il ne restait presque plus de plantations à la fin du XVIIIe siècle. A la Martinique, l'indigo ne s'implanta pas malgré les efforts tentés durant les dix dernières années su XVIIe siècle. Il n'y avait que 5 indigoteries en 1700 et les exportations furent presque nulles (50 à 100 quintaux par an). De façon plus large, notons que sans Révolution agricole, avec une proto-industrialisation principalement textile inégalement répartie, l'économie française d'Ancien Régime est surtout tirée en avant par le commerce international, lui-même emmené par le commerce colonial. [...]
[...] On semait dès les premières pluies car la sécheresse durcit et détériore la graine. Les esclaves, marchant à reculons, creusaient à la houe des trous ou fosses où les femmes déposaient les graines que l'on recouvrait aussitôt de terre à l'aide de rabots de planches. Le travail était très fatiguant car il fallait demeurer courbé durant tout le temps où l'on creusait les fosses. L'indigo mettait 3 à 8 jours à sortir selon les espèces. -l.50 à 55 Quelque précaution qu'on ait prise pour nettoyer, il ne faut pas s'endormir quant l'indigo est hors de terre ( ) après quoi il faut l'arracher et recommencer : Il fallait entretenir le champ très propre par des sarclages. [...]
[...] On passe de l'ère mercantiliste à l'ère libérale : le capitalisme est né de ce fait des échanges trans-atlantiques. Conclusion L'indigo fit partie de ces plantes vivrières (avec le tabac, la cacao, le coton ) qui furent rapidement abandonnées au profit des cultures industrielles. Le développement de l'Exclusif tendant naturellement à rendre les îles entièrement tributaires des farines, des viandes et des vins de la Métropole, autant que de ses marchandises sèches Après 1740, le développement de la canne à sucre se fit au détriment l'herbe bleue dans le Nord et l'Ouest ; après 1770, dans le Sud. [...]
[...] Car la quantité ne fait pas tout : il faut atteindre le plus haut degré de perfection d'où la création des inspecteurs des manufactures (1669). Colbert s'acharne à lutter contre les malfaçons : il faut des objets de qualité, susceptibles de chasser les produits étrangers du marché «national», et capables de séduire le marché international. Selon Colbert, cette politique offensive fera disparaître le chômage, donc la pauvreté, donc l'émigration. Pour lui, seule une réglementation sévère peut être gage de qualité : l'édit du 17 février 1671, envoyé à tous les maires et échevins du royaume, prévoit que les étoffes manufacturées en France qui seraient défectueuses, et non conformes aux règlements [seront] exposées sur un poteau de la hauteur de neuf pieds, avec un écriteau contenant les nom et surnom du marchand ou de l'ouvrier trouvé en faute En cas de récidive, le marchand ou l'ouvrier recevra un blâme en pleine assemblée du corps A la troisième fois, le carcan attend le marchand ou l'ouvrier, exposé deux heures en place publique. [...]
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