absolutisme, France, genèse du projet de Versailles, Louis XIV, Château de Versailles, palais du roi, souveraineté du roi
La naissance de Versailles, comme le rappelle François Lebrun, a trop souvent été caricaturée comme étant la « revanche » d'un Louis XIV détestant le peuple de Paris pour les affronts subis dans sa jeunesse (fronde, exil forcé...). De même, l'idée (accréditée en partie par le message de Louis XIV sur son lit de mort) d'une « magnificence ruineuse » doit être nuancée : Versailles, entre 1661 et 1715, a coûté en tout et pour tout 80 millions de livres, alors que le budget de l'Etat français bon an mal an représentait 200 millions de livres.
[...] Bibliographie indicative : Marie-France AUZEPY et Joël CORNETTE (col.), Palais et pouvoir : de Constantinople à Versailles, Valenciennes, PUL Lucien BELY, Dictionnaire de l'ancien régime, Paris, PUF François BLUCHE, Louis XIV, Paris, Fayard, reed Joël CORNETTE (col.), Versailles, le pouvoir de la pierre, Paris, Tallandier Claude DULONG, Mazarin, Paris, Perrin Ernst KANTOROWICZ, Les deux corps du roi : essai sur la théologie politique au Moyen âgé, Paris, Gallimard (on pourra aussi se reporter au Lever du roi, consacré à cette pratique de Versailles). [...]
[...] (Pour voir la généalogie du terme, Cf. Gérard MAIRET, le principe de souveraineté, Paris, Gallimard, 1996.) Comme le souligne Lucien Bély dans son Dictionnaire, ainsi que les autres auteurs qui travaillent sur le sujet (notamment Fanny Cosandey et Robert Descimon, L'absolutisme en France), l'absolutisme est plus une aspiration qu'autre chose : dans les faits, la France de Louis XIV constitue souvent un archétype de l'absolutisme, croisant une idéologie construite, voire une véritable religion royale l'expression vient des médiévistes-, et une pratique de compromis et de casuistique dans une société d'ordres, de traditions et de corporatismes. [...]
[...] Entre 1681 et 1684 est installée la machine de Marly, qui sert à amener de la Seine l'eau vers Versailles. Outre les nombreux et sanglants accidents (50 morts par an, beaucoup plus d'estropiés), la machine est à en bois et aggrave les coûts (pourrissement accéléré du matériau), supportés pour des raisons de prestige jusqu'au 18e (à la fin du règne de Louis XV, la machine est de facto abandonnée). Il a fallu amener un ingénieur liégeois, Rennequin Sualem, pour la mettre en place, et les mécanismes complexes de vis et de pompes mobilisent un personnel qualifié qu'il faut bien rémunérer et parfois débaucher de l'étranger. [...]
[...] L'absolutisme, un essai de définition. Comme il a été dit, le terme absolutisme est postérieur à la réalité qu'il exprime, au moins pour la France. De fait, il s'agissait pour les révolutionnaires qui emploient le mot pour la première fois en 1797[2] et surtout pour les libéraux du 19e siècle de dénoncer un régime politique non constitutionnel (à mettre dans le même cadre que la dénonciation de l'ancien régime par Mirabeau, autre expression appelée à un bel avenir.). Auparavant, on parle volontiers de despotisme pour qualifier la monarchie absolue ou du moins l'idée d'un régime absolutiste. [...]
[...] Ainsi, une chaîne intellectuelle court de Richelieu à Louis XIV, Mazarin ayant lui-même été formé par le ministre de Louis XIII à partir du moment où celui-ci l'a retiré de la légation papale d'Avignon. Confronté à l'hostilité d'une partie de l'aristocratie, et convaincu de la supériorité et de la nécessaire prééminence du Roi, Mazarin a légué à son jeune protégé un cadre idéologique dont Versailles est une des facettes. Cette idéologie, on la retrouve chez les Stuart, les dirigeants austro-espagnols Habsbourg : la concentration sans partage de la souveraineté dans les mains du Roi décrite par Cardin de Bret. [...]
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