La justice de l'Inquisition

Résumé du document

Depuis le XVIII siècle, le siècle des Encyclopédistes, l'Inquisition doit supporter un certain nombre d'images. Les images sont cruelles et portées souvent par les plus grands auteurs : Victor HUGO dans TORQUEMADA ou les plus grands artistes GOYA, VELASQUEZ. Les images sont spectaculaires et diffusées à un large public. Le nom de la rose d'Umberto ECO a été mis à l'écran par Jean-Jacques ANNAUD. Pourtant, l'Inquisition doit être délivrée de ces images fausses (...)

Extraits

[...] La première confusion qu'il faut éviter porte sur les tribunaux désignés sous le nom d'Inquisition. Souvent confondus, ils se répartissent en trois catégories bien distinctes : Le plus récent de ces tribunaux est la congrégation du saint office, créé en 1542 pour lutter contre le protestantisme. Plus ancien et plus célèbre est le tribunal de l'Inquisition espagnole créé en 1478 sous le règne des rois catholiques, tribunal chargé de poursuivre les juifs et les musulmans dits relaps c'est-à- dire ceux qui, après abjuration de leur foi pour le catholicisme, sont revenus à leur première croyance. [...]

[...] La contrainte par la prolongation de l'emprisonnement, ou par la privation de nourriture, ou enfin par la torture. De manière étonnante, ce sont les progrès du droit qui permettent à la torture de s'imposer. La Renaissance du droit romain au XIII siècle a réintroduit cette pratique devant les tribunaux laïcs. La torture, en principe, n'a pas vocation à s'appliquer devant les juridictions ecclésiastiques selon le principe et l'adage l'Église a horreur du sang La qualification de crime de lèse-majesté donné à l'hérésie explique cependant comment la pratique de la torture a pu apparaître théoriquement pertinente comme sanction. [...]

[...] Il peut même, en cas d'appel, récuser l'Inquisiteur lui-même. Pendant son procès, l'accusé est souvent défendu. Le premier interrogatoire a toujours lieu en présence d'un jury local de 25 à 50 personnes composé de clercs et de laïcs. Le jury est toujours entendu avant que la sentence ne soit prononcée. L'Inquisition est la première forme de justice à instituer le jury, jury grâce auquel la sentence relève de la mise en délibéré et non d'un juge. S'il est vrai que l'accusé ignore le nom des témoins à charge, pour éviter les représailles, l'Inquisiteur doit communiquer le nom des dénonciateurs aux assesseurs du procès. [...]

[...] A Béziers, en 1209, l'hérésie atteint 10% de la population. Le successeur de Raymond Raymond VI, comte de Toulouse pactise avec les cathares. Il tolère les parfaits au point que le Pape Innocent III demande au Roi Philippe-Auguste de prendre des mesures. Philippe-Auguste a d'autres priorités et le Pape en vient, donc, seul à prêcher la Croisade contre les hérétiques. L'intervention militaire commence en 1209 sans le concours du Roi de France et vise les cathares de la région d'Albi, les albigeois. [...]

[...] En 1229, un Concile d'évêques à Toulouse prévise le droit d'Inquisition. Nul ne doit être condamné pour hérésie par la justice civile sans un jugement ecclésiastique préalable. Pour l'Église, le but premier est la conversion. Les hostilités contre les albigeois conduisent à l'épisode tragique de MONTSEGUR. Le village de MONTSEGUR est assiégé par le Comte de Toulouse puis par l'armée du Roi de France qui, en 1244, prend possession de MONTSEGUR. Sur un bûcher géant, plus de 200 parfaits qui ont refusé d'abjurer sont brûlés et le castrum cathare est détruit. [...]