Entre 1478 et 1502 les souverains d'Espagne, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, prennent plusieurs décisions complémentaires dans le but d'instaurer l'unité de la foi dans leur royaume. Ils donnent ainsi l'impression de rompre avec la politique antérieure. La tolérance à l'égard des confessions non chrétiennes semble faire place à l'intransigeance et à la persécution.
Avec la fin de la Reconquête, l'Espagne aspire à devenir un pays comme les autres au sein de la chrétienté. En effet malgré sa tradition chrétienne, l'Espagne était considérée comme pervertie par la présence du judaïsme et de l'islam.
L'Inquisition tire ses origines au XIIe siècle, lorsque le pape nomma les premiers inquisiteurs afin de démasquer et de punir les hérétiques. L'organisation inquisitoriale espagnole prend une nouvelle dimension sous la direction de Thomas de Torquemada, Inquisiteur Général de 1483 à 1498, qui affermit le pouvoir de l'Inquisition en responsabilisant chaque chrétien.
A la fin du XVe et durant le XVIe siècle, l'Inquisition est chargée de réprimer les communautés dissidentes de la religion catholique. Quelles sont les victimes de cette organisation ?
Nous nous intéresserons d'abord aux communautés juives et musulmanes espagnoles. Nous exposerons ensuite les moyens de défense de l'Eglise catholique face à la Réforme et à ses dérivés. Enfin nous terminerons par les délits commis envers le dogme par les catholiques espagnols.
[...] Le Portugal avait accueilli un grand nombre de juifs et de judaïsants fuyant l'Inquisition, où ils furent nommés les marranes. Ces derniers y avaient fait souche grâce à une politique de tolérance. Bien que le pape y fit créer en 1547 un Saint-Office semblable au royaume espagnol, les trois tribunaux inquisitoriaux du Portugal ne condamnent que 1998 pénitents en 33 ans, dont 169 à être brûlés, ce qui est peu pour une communauté conversa représentant un cinquième de la population totale. [...]
[...] L'Inquisition condamnait par des amendes ces activités. L'Inquisition est la seule institution à avoir compétence sur tous les ordres de la société, elle doit ignorer les privilèges du clergé et de la noblesse, et donc se montrer aussi sévère envers les privilégiés qu'envers le peuple. En réalité les nobles et les notables échappent aux peines considérées comme infamantes (par exemple le fouet ou les galères), la tendance est plutôt de leur infliger des sanctions économiques ou des peines de prison. [...]
[...] Dans la première moitié du XVIe siècle presque tous les protestants pourchassés par l'Inquisition étaient des étrangers, surtout des marins et des commerçants. Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, deux foyers importants luthériens furent découverts à Valladolid et Séville. Dans les deux villes les accusations étaient portées contre des membres du clergé, des nobles et des hauts fonctionnaires. Charles Quint ordonna de sévir avec la plus extrême rigueur : il fallait traiter les prévenus non comme des hérétiques, mais comme des rebelles qui attentaient à la sécurité de l'Etat. Les autodafés et les condamnations se succédèrent en 1559 et 1560. [...]
[...] L'Inquisition prend beaucoup plus au sérieux les péchés dits abominables : la sodomie et de la bestialité qui furent confiées à l'Inquisition au début du XVIe siècle. Cependant une différence existait : ces affaires étaient jugées par le Saint-Office en Aragon et par les tribunaux civils en Castille. Mais les deux organes sévissaient avec la même rigueur, les accusés de sodomie et de bestialité étaient condamnés à être brûlés vifs au XVIe siècle. C'est à partir de 1540 que la chasse aux sodomites devient active. [...]
[...] Au sein de leur activité, les prêtres sont souvent poursuivis pour cause de sollicitations, c'est-à-dire ceux qui tentaient de profiter des confessions pour séduire leurs pénitents, voir parfois s'adonner à des attouchements procès inquisitoriaux ont été relevés pour ce motif entre 1540 et 1700. Outre la surveillance des judaïsants, des morisques, et des chrétiens, l'Inqusition veille également à protéger la foi catholique et à punir les fidèles qui s'en écartent. Conclusion Après les poursuites contre les juifs et les morisques, l'Inquisition se cherche de nouveaux champs d'action pour justifier son existence. L'institution s'en prend alors à la masse des vieux chrétiens, sans renoncer à poursuivre les véritables hérétiques. L'Inquisition a ainsi trouvé le moyen de survivre jusqu'au début du XIXe siècle. [...]
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