Dissertation (niveau khâgne) consacrée aux villes et sociétés urbaines dans les Iles britanniques, sous le règne d'Elisabeth Ière. Analyse des enjeux majeurs de ces milieux pendant le XVIème siècle, centres économiques, politiques, culturels et religieux.
[...] On n'y rencontre pas de flottes significatives pour pêcher la morue, mais l'Ecosse exporte du hareng (d'Edimbourg ou de Leith par exemple), qui est un marché plus local. Ce type d'économie, déficitaire, comme dans toutes les Îles britanniques, témoigne du manque de capitaux du pays, et de la difficulté de certaines villes à maintenir une économie stable. En Irlande, on ne rencontre qu'une dizaine de villes dans le Pale, région la plus dynamique, et Dublin, la capitale, compte environ 8000 habitants. Le commerce irlandais est ainsi largement dépendant de celui des villes d'Angleterre et surtout de Londres. [...]
[...] Ces dispositions, renforcées en 1597 notamment, sont contestées par les magistrats d'Edimbourg, qui les jugent inutiles car inapplicables, faute de place dans les prisons. La ville d'Edimbourg connaît le désordre et la rébellion qu'induit le nombre croissant de vagabonds : on estime le nombre de voleurs et mendiants fainéants à en Angleterre et en Ecosse en 1577, et à près de en 1600, ce qui est considérable et qui s'accentue avec la crise économique de la fin du siècle. Mais les villes, qui doivent prendre en charge les pauvres, les vagabonds et les mendiants, sont généralement sous les ordres du gouvernement, qui utilise les agglomérations urbaines comme un relais du pouvoir, souvent très efficace. [...]
[...] De même, en 1547, une loi punissait les délits des vagabonds. En 1572, un statut sur les mendiants est voté, pour les contrôler et les enfermer si nécessaire (à l'hôpital de Bridewell par exemple). La pratique d'une solidarité interne et d'un égoïsme externe est celle de villes telles que Worcester, Manchester, Leicester, York ou Bristol, qui doivent faire face à la charge que représente le secours aux pauvres. En intégrant les pauvres dans la hiérarchie sociale, les solidarités, les habitudes de vie communes, et les liens avec les campagnes proches, les villes renforcent leur ouverture sur l'extérieur, et sont les témoins d'unité et des diversités sociales caractérisées précédemment. [...]
[...] Ce renouveau confère aux villes des Îles britanniques un statut de centre culturel, qui complète leurs fonctions économiques, politique et religieuses. Les villes et les sociétés urbaines des Îles britanniques se distinguent donc par leur statut de carrefour, ouvertes aux influences continentales, mais leur rôle doit être nuancé, notamment parce qu'après l'accession au trône de Jacques Iier, le successeur d'Elisabeth, le pays profond des trois royaumes vit toujours dans une très grande ruralité. [...]
[...] Ces considérations nous permettent de constater que l'étude des villes et des sociétés urbaines dans les Îles britanniques ne peut être réduite à une simple étude générale, puisque les situations à la fois géographiques et économiques divergent largement selon les régions et les pays. En effet, on peut remarquer que certaines villes se développent vigoureusement tels que Totnes (au Sud du Devon), qui fut d'abord une petite ville (200m sur 150m) entourée de marais, à proximité du fond de l'estuaire de la Dart, au pied d'un château qui contrôlait le site. [...]
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