Pour comprendre l'idée de république telle qu'elle est conçue dans la vie politique moderne, il faut remonter à la conception antique de la notion. La genèse de l'idée de Res publica (chose publique) remonte à la Grèce antique, et elle est inséparable de la démocratie athénienne. Aristote (384-322 av. J.-C.) différencie et caractérise deux types de régimes : ceux visant au bien commun, et ceux qui ont pour objet le bien particulier des gouvernants. Pour le philosophe, la monarchie, l'aristocratie et la république sont des régimes droits car poursuivant l'intérêt commun. En revanche la tyrannie, l'oligarchie et la démocratie sont des formes mauvaises car au service d'un intérêt particulier. Selon Aristote, la cité est « une communauté de citoyens » qui doivent « participer aux fonctions judiciaires et aux fonctions publiques en général ».
L'idée de république dans la Rome antique est surtout théorisée par Cicéron. Le propre de celle-ci est que les magistrats et le sénat assument le pouvoir au nom de l'intérêt du peuple. Celui-ci est donc administré par un « gouvernement des lois ». Pour résumer, l'idée républicaine dans son sens antique, est l'implication d'un plus ou moins grand nombre de citoyens dans les processus de décision. Elle est donc liée à l'idée de représentation (directe ou indirecte) de l'intérêt commun.
Certes, l'époque moderne est héritière de cette conception, et les modèles antiques sont des références notoires dans la pensée politique du XVIIIe. « Cependant c'est bien entendu à l'époque des Lumières que, de l'aveu général, se dégagent les véritables racines de l'esprit républicain » (C. Nicolet). Intéressons-nous dans cet exposé, au nouveau souffle de cette idée, à travers l'Europe du début du XVIIIe siècle jusqu'au années 1780.
En quoi les idées républicaines, théoriques, et les républiques de 1700 aux années 1780 s'influencent-elles réciproquement jusqu'à faire émerger « les racines de l'idée républicaine » ? (...)
[...] On peut donc dire que le sens donné au mot république par Montesquieu est communément admis au XVIIIe siècle, c'est aussi d'ailleurs le sens qu'on lui prête aujourd'hui. Revenons sur cette définition, dans la typologie de De l'esprit des lois. Le philosophe différencie le gouvernement républicain, la monarchie et le despotisme, en fonction de deux critères : la nature et le principe du pouvoir. La nature correspond au nombre de détenteurs du pouvoir, le principe est le sentiment qui anime les gouvernants. [...]
[...] Leur popularité permet de faire voyager ces idées dans l'Europe du XVIIIe siècle. Ces concepts font souvent référence aux modèles antiques comme des modèles inégalés de vertu civique et d'organisation politique (Claude Nicolet). Même les monarchistes convaincus comme l'Abbé de Vertot accordent une grande importance à l'antiquité (Il paraît lui-même admiratif de la république de Rome dans son ouvrage Révolutions de la république Romaine, en 1719.). Enfin, on pourrait s'interroger sur la place très importante de la confrontation d'idée propre à la pensée républicaine. [...]
[...] Ensuite, c'est une société fondée sur l'égalité juridique (certes, exclusivement des hommes blancs), car il n'y a pas d'ordre nobiliaire. Aussi, la mise en place de l'idée de représentation des citoyens telle qu'elle est conçue dans nos sociétés modernes est toute à fait importante. Toutes ses innovations intéressent les Lumières en Europe. Cela crée une confrontation entre les différents modèles de républiques (aristocratiques et plus populaires), et fait émerger la possibilité pratique de république moderne. Celle-ci peut être mise en place sur un large territoire, et recouvre une acception plus populaire du terme. [...]
[...] Intéressons-nous dans cet exposé, au nouveau souffle de cette idée, à travers l'Europe du début du XVIIIe siècle jusqu'au années 1780. En quoi les idées républicaines, théoriques, et les républiques de 1700 aux années 1780 s'influencent-elles réciproquement jusqu'à faire émerger les racines de l'idée républicaine ? Les Lumières et la diffusion des idées républicaines. Les théories politiques des Lumières font apparaître un débat autour de l'idée républicaine. Celui-ci, de par le crédit des Lumières a une portée particulière. Conception de la république et philosophie du droit de Montesquieu. [...]
[...] Aussi, le régime est l'objet de débats passionnés entre penseurs, sur la signification de la liberté moderne. Et de ce fait, par leur notoriété, ils contribuent à diffuser un modèle qui émane des idées républicaines Une république non corrompue par le commerce. La comparaison des différentes républiques par les penseurs du XVIIIe est assez fréquente. Ils opposent la décadence des républiques commerciales, Venise et les Provinces Unies, à la stabilité de la république de Suisse dont l'économie est assurée par l'agriculture et qui dispose pouvoir militaire puissant. [...]
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