Née de la Révolution française, « La Marseillaise » accompagne les premiers pas de la République naissante et combattante. Survivant à deux Empires, à la Restauration et à l'État français de Vichy, « La Marseillaise » n'est officialisée définitivement par la République qu'en 1946. Comment naît un hymne national ? Comment concilier la double nature de « La Marseillaise » : d'une part, sa nature guerrière et militaire et ses paroles de chant de guerre, ses paroles belliqueuses exprimant avec une âpreté jugée parfois sanguinaire le patriotisme d'une nation en lutte, d'autre part, sa nature pacifique et ses paroles de chant révolutionnaire, exaltant, à travers les idéaux de liberté et d'égalité, les valeurs d'un monde nouveau et appelant à la fraternité ?
[...] De vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées ? Plus tard, ce couplet est supprimé par Servan, ministre la Guerre, parce qu'il est jugé trop religieux en ce sens qu'il invoque un peu trop Dieu. Parallèlement, ajout du couplet dit des enfants car la Révolution attache une grande importance aux enfants, qui sont de toutes les fêtes et cérémonies civiles enfants = cohésion de la nation + symbole de la levée en masse et de la conscription. - Le sens premier du chant est bien ce lien intime établi entre défense de la terre, défense du foyer et défense de la patrie. [...]
[...] Aux armes ! Il faut combattre, vaincre ou mourir ! Mais d'autres sources plus anciennes ont été décelées, comme ce texte écrit pendant la guerre contre l'Espagne au XVIIe siècle, demandant que nos terres soient engraissées de leurs corps (ce qui annonce le fameux qu'un sang impur abreuve nos sillons Dans sa forme, La Marseillaise n'est pas un monument d'art musical ou poétique, ou alors c'est de l'art brut de décoffrage aussi bien au niveau de la musique que des paroles. [...]
[...] En 1977, paraît la Marseillaise reggae de Serge Gainsbourg. À partir de 1981, l'hymne est de nouveau interprété d'après les partitions et le rythme en vigueur jusqu'en 1974. En 2005, un décret-loi réaffirme que la Marseillaise doit être apprise par tous les écoliers (ce qui normalement était déjà le cas ) et que toute insulte à l'égard de cet hymne est passible d'une amende, voire de sanctions plus graves. Son caractère sanglant lui vaut par ailleurs bien des critiques, mais ceux qui critiquent la Marseillaise oublient un peu trop vite que l'idéal révolutionnaire s'est d'abord forgé dans le cadre d'une guerre contre l'Europe monarchique. [...]
[...] Survivant à deux Empires, à la Restauration et à l'État français de Vichy, La Marseillaise n'est officialisée définitivement par la République qu'en 1946. Comment naît un hymne national ? Comment concilier la double nature de La Marseillaise : d'une part, sa nature guerrière et militaire et ses paroles de chant de guerre, ses paroles belliqueuses exprimant avec une âpreté jugée parfois sanguinaire le patriotisme d'une nation en lutte, d'autre part, sa nature pacifique et ses paroles de chant révolutionnaire, exaltant, à travers les idéaux de liberté et d'égalité, les valeurs d'un monde nouveau et appelant à la fraternité ? [...]
[...] Conclusion Dès sa naissance La Marseillaise incarne à la fois la France et la Révolution. Elle ne cesse d'être, jusqu'à nos jours, présente dans tous les soulèvements, qu'ils soient révolutionnaires, nationaux, libéraux ou socialistes : la Marseillaise appartient en effet à l'humanité ; il s'agit d'ailleurs d'un des seuls hymnes nationaux à être traduit et même à avoir été adopté comme chant officiel par d'autres pays, ce qui prouve bien son aspect universaliste. [...]
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