Longtemps avant de devenir un monastère de cisterciennes d'abord (1852), de dominicaines ensuite (1939), le domaine du château de Maniban correspondait à l'emplacement du premier monastère féminin fondé en 1148 par un certain Constantion Rabia, au lieu-dit « Notre-Dame du port de Blagnac ».
Un château y fut bâti vers 1650 par Marc-Antoine d'Aldéguier (1695-1658), issu d'une famille noble de Millau, trésorier général des finances en Languedoc, sur les terres qu'il avait acquises d'Isabeau . Elles représentaient un tiers de la baronnie qui lui était échue lors du partage de famille entre elle et ses deux frères : César, l'aîné, héritier du titre, et Pierre de Beauzelle. Marc-Antoine d'Aldéguier acheta peu après la baronnie.
La propriété, d'environ dix hectares, était limitrophe du village au nord ; elle était bordée par la Garonne à l'est et allait jusqu'au pont actuel construit sur le fleuve au sud. Le château était au centre du terrain. La partie nord du terrain avait été aménagée en jardin à la française avec, au centre, un jet d'eau alimenté par les eaux de Malard.
[...] Le tout comporte en corps du midi, chemin de service dont nous avons parlé ci-dessus ; au couchant la route de Toulouse à Blagnac et pour très petite partie au sieur Boutil de l'Ardenne ; au levant le parc, mur en brique entre, et au nord monsieur Débax, chemin de servitude entre.[7] Un marchand de biens, Mr Lacombe, géomètre de Moissac, se porte acquéreur du château et de la plus grande partie du terrain. En janvier 1852, l'abbesse du monastère cistercien de Maubec, dans la Drome, Mère Clémence Colin, acheta bâtiments et terres à Lacombe. Par devant Me Gay, notaire de Toulouse, le 12 avril 1852, Mesdames Lioud, Chauvet et Vincent, moniales de Maubec, deviennent propriétaires du Domaine de Maniban et sont les premières religieuses du nouveau monastère. Le château, face nord avec son perron LE SOUS-SOL DU CHÂTEAU EN BRIQUE Sources ARCHIVES DU MONASTÈRE DES DOMINICAINES DE LOURDES, FONDS BLAGNAC. [...]
[...] Campistron de Maniban est une famille originaire de l'Armagnac, anoblie en 1670. Jean Dominique Compans est né le 26 juin 1769 d'une famille de notables. Ses parents le destinent à l'état ecclésiastique, mais il préfère l'aventure. En 1789, il se rallie à la Révolution et choisit la carrière militaire. Capitaine à 23 ans, au IIIe Bataillon des Volontaires de la Haute-Garonne, puis soldat de l'An II (1793) aux côtés d'un certain capitaine d'Artillerie Bonaparte, il participe aux Campagnes d'Italie et d'Espagne. [...]
[...] Il se retire dans ses châteaux de Blagnac et de Castelbiague pour s'occuper de l'éducation de ses enfants, Napoléon Dominique, filleul de l'Empereur, et Louise, nés de son union en 1811, avec Louise-Octavie Lecoq (descendante du frère de Jeanne d'Arc). Il se met au service de la Monarchie et se consacre aux devoirs de sa charge de Conseiller Général. Il est nommé Pair de France, Lieutenant Général des Armées du Roi et décoré Gand Croix de la Légion d'Honneur. Il meurt à Blagnac, le 10 novembre 1845. Après d'imposantes funérailles, sa dépouille est transportée à Salies, où elle repose dans un tombeau massif situé dans l'allée principale du cimetière. Acte d'achat. [...]
[...] La veuve Azam, aventurière notoire, qui tenait un café à Toulouse, pille le château de fond en comble, saccage le parc et finit par y installer une caserne ; d'où les casernes construites au fond du parc du château avec dépendances le long du mur de clôture. Une fois de plus, le château de Blagnac est l'objet d'une expropriation forcée en 1850. Il est vendu aux enchères publiques en 1851. Mais des parcelles avaient déjà été vendues auparavant, en particulier la portion de terrain actuellement devant l'hôtellerie des dominicaines avait été vendue à M. Richou. Le château dit de Blagnac, situé sur la rive gauche de la Garonne, parc, enclos, bois, jardin et autres dépendances, d'une contenance d'environ six hectares. [...]
[...] Le château était au centre du terrain. La partie nord du terrain avait été aménagée en jardin à la française avec, au centre, un jet d'eau alimenté par les eaux de Malard. Le château était bâti selon le style Louis XIII languedocien, avec tours et officines, corps de logis, deux pavillons en décrochement, cour, parterre, perron, orangerie, jardin potager, vignes, le tout fermé de murailles et de haies[3] En fait, il y a avait un double perron : un sur la façade sur et un sur la façade nord. [...]
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