La monarchie des Bourbons : illustre famille royale aux noms qui font rêver... Henri IV « le Bon Roi », Louis XIV « le Roi Soleil », magnifique, Louis XVI au tragique destin... Tous ces rois marquèrent profondément les esprits et leur histoire se mêle aussi un peu à la nôtre... Cependant la conception de la monarchie a subit une lente évolution au cours des siècles, en particulier aux 17ème et 18ème siècles. On passe dès lors du roi de France au roi des Français. On entendait par « Roi de France » souverain de droit divin ; sacré, il ne devait rendre compte de ses agissements qu'à Dieu seul. Or, avec Louis XVI, on quitte désormais cette conception de roi par la grâce de Dieu, pour aboutir à celle de « Roi des Français », c'est-à-dire au premier représentant du peuple français. La désacralisation du roi est évidente. Ce n'est plus Dieu la source même de la royauté, mais le peuple, à qui il doit répondre de tous ses actes. « La monarchie des Bourbons : du roi de France au roi des Français »... En effet, comment est-on arrivé à une telle conception de la monarchie ? Quels facteurs peuvent expliquer le passage de l'absolutisme divin, consacré par Louis XIV en 1661 alors qu'il prend personnellement en main le royaume, à une monarchie purement constitutionnelle, dont le symbolique avènement se fait sur l'échafaud le 21 janvier 1793 ? C'est ainsi que nous verrons tout d'abord une première période de 1661 à 1748, où la monarchie absolue commence à recevoir ses premiers coups, pour ensuite étudier un espace de temps certes plus court, de 1748 à 1774, mais qui concentre de violentes remises en causes de ce « droit divin ». Finalement, nous nous pencherons sur les années du règne de Louis XVI, de 1774 à 1793, où la remise en question atteint alors un paroxysme inégalé...
[...] On ne réussit pas à trouver de réel consensus. Mais cette Assemblée a mis au jour les contradictions et dysfonctionnements de la société et de l'Etat : la monarchie, pourtant de droit divin ne peut se passer d'une légitimation qu'elle recherche auprès des personnages les plus étroitement liées au pouvoir. Cependant la menace de la banqueroute en particulier accule Louis XVI à la convocation des Etats Généraux, le 8août 1788. Une authentique pré- révolution est engagée : l'autorité du roi est sujette à questions, on remet en cause les privilèges, on adopte un règlement élargissant la consultation du pays, tant de facteurs qui donnent une dimension nouvelle à la mobilisation de l'opinion publique et aux luttes de pouvoir. [...]
[...] L'accueil, dit on, fut comparable à un triomphe d'empereur romain. La représentation du roi guerrier et victorieux participait à l'imaginaire glorieux de la monarchie. Mais tout changea à partir du drame de Metz en 1744 : se croyant à l'article de la mort et pour obtenir l'absolution, il doit rédiger une confession publique de ses fautes, qui le fait apparaître comme un être immoral, indigne du Roi très Chrétien Louis XV avait en effet un penchant très prononcé pour toutes les créatures du Beau Sexe, ce qui l'attristait d'ailleurs beaucoup Cette confession, diffusée dans tout le royaume stupéfia le peuple qui s'inquiétait tant pour lui et commença à discréditer le roi, qui sur ses entrefaites, avait recouvré la santé ! [...]
[...] Il n'avait pas vingt ans, et des bruits annonçaient des réformes de grande ampleur. Une mesure qui impressionna beaucoup fut le renvoi de Madame de du Barry, la dernière favorite de Louis XV, dans un couvent. On espérait beaucoup de lui et les premières années de son règne furent un moment d'effervescence politique intense. On tenta une révolution par le haut, inspirée des idées des philosophes et des économistes, une série de reformes dont le but était de résoudre les problèmes de structures que les crises successives du long règne de Louis XV avaient exacerbés. [...]
[...] Tout va ensuite très vite : le roi ne peut plus rien empêcher. Le 10 octobre 1789, l'Assemblée nationale décrète que Louis XVI sera désormais appelé roi des Français. Il n'est plus roi par la Grâce de Dieu comme le précisera la Constitution du 3 septembre 1791, mais par la volonté du peuple français. Ce n'est plus un souverain de droit divin mais en quelque sorte le chef, le premier représentant du peuple français. Cette nouvelle conception de la monarchie désormais constitutionnelle est finalement consommée le 21 janvier 1793. [...]
[...] Depuis 1715 nous l'avons vu, le droit de remontrances est de retour. Mais si la cour persistait dans son refus, le roi envoyait des lettres de jussion auxquelles répliquaient parfois de vives remontrances. Le ton montait et le degré ultime était à paris un lit de justice. Entre 1750 et 1771 de tels évènements se multiplièrent. La signification de l'enregistrement fut au cœur des débats : simple vérification technique et consignation sur des registres ou bien consentement donné au nom de la nation par des magistrats devenus juges de la politique royale ? [...]
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