Ceci nous amène à nous demander d'une part qu'est-ce qui a rendu nécessaire la politique d'Héraclius envers les Juifs alors que l'Empire connaissait d'autres difficultés. Puis nous étudierons les mesures prises par Héraclius en nous demandant si elles ont été originales et novatrices d'un empereur face à une minorité religieuse. Enfin, nous analyserons les conséquences d'une telle politique
[...] Déjà en 630, Héraclius avait obligé le Juif Benjamin de Tibériade de se faire baptiser chrétien. Ce baptême individuel annonçait le baptême collectif des Juifs. Ce baptême collectif des Juifs est attesté par la lettre de 632 de Maxime le Confesseur. Maxime l'adresse aux supérieurs et aux frères d'une communauté religieuse de Palestine qu'il a quitté pour Constantinople à l'arrivée des Perses : Afin que vous sachiez mes Révérends pères la nouveauté qui s'est produite ici, je vous en ferai un rapport succinct en peu de phrases : le serviteur béni de Dieu, éparque hautement célébré des gens d'ici, revenant de la reine des villes ( Constantinople) a fait chrétiens tous les Juifs et Samaritains de toute l'Afrique, autochtones aussi bien qu'étrangers, sur l'ordre de nos très pieux empereurs ( Héraclius et son fils) avec femmes, enfants et esclaves, ils ont été conduits au très saint baptême, au total des milliers et des milliers d'âmes, le jour de la sainte Pentecôte de la indiction (31 mai 632). [...]
[...] Ainsi jusqu'au moment ou il arriva en Palestine, Héraclius ne semble pas s'être préoccupé de la question juive. C. Le problème juif : un problème essentiellement palestinien. En Palestine, le nombre des Juifs était loin d'être négligeable : 150 à Juifs. Le fanatisme et la haine surtout des Samaritains contre les Chrétiens étaient à leur paroxysme. Toutes les sources dont La Vie d'Anastase sont unanimes et signalent que les Juifs avaient profité de la présence perse pour s'efforcer de détruire tout ce qui était chrétien en Palestine. [...]
[...] A l'attitude extrême des Juifs en Palestine, Héraclius va mettre en place des mesures extrêmes. II) Vers des mesures extrêmes. A. Une mesure locale visant Jérusalem. Théophane rapporte qu'Héraclius, face à l'insistance du clergé et surtout des moines de Jérusalem qui lui racontaient quotidiennement le comportement des Juifs de la ville, dût remettre en vigueur un ancien décret qui leur interdisait d'habiter dans un rayon de moins de 5 km de Jérusalem. Ce décret avait été mis en vigueur pour la première fois sous Hadrien en 136 av JC. [...]
[...] La conversion est alors vue comme un sacrilège. En tout cas, le Concile de Constantinople III (680-681) qui liquide la crise ouverte par les décisions de cet empereur, reprend la critique générale formulée par Maxime et prévoit qu'on ne devra pas fabriquer de profession de foi dans le but d'aboutir à un compromis avec les Juifs, les Paiens et les hérétiques Le débat porte aussi sur l'échéance eschatologique. Ainsi Maxime en voit le prélude dans l'entrée des Juifs à l'intérieur du christianisme. [...]
[...] Conclusion Les historiens l'ont souvent noté : les relations entre Juifs et Chrétiens changent au VII siècle. De chaque côté, on suit les cours des événements politiques et des guerres qui bouleversent l'Orient et sapent les fondements de l'hégémonie romaine. Le temps est aux mesures extrêmes et répressives comme celle du baptême forcé qui vise : soit à associer les Juifs à la romanité en ce monde et au salut dans l'autre. soit à des réflexes d'exclusion comme celui qui s'oppose à leur conversion avec des arguments qui ont pour la première fois un relent d'antisémitisme. [...]
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