« Il sera toujours grand de sacrifier tes inimitiés aux intérêts de la patrie ; que chacun laisse de coté les passions de parti pour tourner ses aspirations vers le bonheur général, pour rassembler toutes forces vitales de la France, cette mère commune qui nous a donné le jour ». Ces mots, prononcés par l'humaniste français Guillaume Budé (1467-1540), place l'idéal national comme le premier devoir du citoyen. Or, dans la France des années 1550's-1560's ce sont les tendances particulières qui semblent corrompre ce devoir.
Le climat, au sein même de la monarchie n'est pas propice à la stabilité. La mort du roi François II le 5 décembre 1560 vint une nouvelle foi bouleverser la donne politique. Alors que Charles IX n'a que 10 ans, Catherine de Médicis décide cette foi d'assumer le pouvoir. Elle avait déjà rempli les fonction de régente en 1552 quand le roi était parti à la guerre à Metz (un accord est établie avec le roi de Navarre qui le fait lieutenant général du royaume (donc à la place de Guise). Avec cette régence, c'est tout un groupe qui accède au pouvoir avec pour projet, l'harmonie civile dans un premier temps pour aboutir finalement sur une concorde.
[...] Cependant, suite aux EG, il va falloir que CdM enchaine les mesures accordant toujours plus de liberté de conscience alors que face à cette voie de pacification, les factions s'expriment avec toujours plus de violence (association le 6 avril 61 du duc de Guise, connétable de Montmorency et le maréchal de Saint-André, s'engageant à défendre la religion traditionnelle) Dans son testament en 1573, MdH écrit, les guerres commencèrent quand les princes et les seigneurs de la cour, pour des motifs politiques, prirent les armes soubs pretexte de religion Il nous faut alors nous interroger sur ces ambitions individualiste à la cour royale qui furent tant exaltés qu'elles précipitèrent le royaume dans l'hybris. Une tentative de tolérance civile Harangue de Michel de L'Hospital (1507-1573) aux Etats généraux d'Orléans (1560) Paix est acte de I. La suprématie de la loi A. L'harmonie civile par la justice B. Un respectable roi II. Une paix nécessaire A. L'Hospital, un Moyenneurs ? B. L'éloquence pour arme D.Crouzet III. [...]
[...] En bon humaniste, MdH a conscience de la double potentialité des mots. Agir sur les mots c'est déjà infléchir la réalité. Les qualificatifs employés pour les désigner sont ici révélateurs. Michel de L'Hospital avait déjà affirmé dans un discours en juillet 1560 que face aux maladies de l'esprit que sont les hérésies, le remède doit être trouvé dans la douceur : l.32 prions Dieu incessamment pour eux, et faisons tout ce que possible nous sera, tant il y ait espérance de les réduire et convertir La défense de l'Eglise romaine ne doit alors pas se faire par les armes, mais à coups de paroles là encore. [...]
[...] Cependant, comme s'attache à l'affirmer L'Hospital, c'est par la douceur que la situation peut évoluer. Dès lors, la solution n'est plus d'extirper l'hérésie, mais seulement de la guérir. Si une partie du royaume a choisi de suivre la religion réformé, pour MdH c'est l'ensemble qui est malade. Cependant, pour éviter les conflits et affrontement civils qui s'ajoutent aux symptômes, le chancelier tend à minorer cette déviance Cela est très marqué dans sa pensée et sa politique, comme dans le discours qui nous est ici présenté. [...]
[...] Son discours montre que le chancelier veut donner aux Etats généraux l'exemple d'une éloquence savante. Le recours aux auteurs antiques s'inscrit dans sa rhétorique. Cela est visible dans le texte dès les lignes 0-1 car si sédition est mal, voire, comme dit Thucydide, qu'elle comprend en soi toute sortes et espèces de mal L'Hospital fait ici une allusion à la stasis, fléau des cités grecques antiques. Cette rhétorique des citations est, on l'a vu, typique du milieu de robe. par un ''non veni pacem mittere, sed gladium'' L'Hospital veut frapper son auditoire par cette apparent aporie suscité par les proximité des paroles du Christ (je ne suis pas servi par le glaive je suis venu apporter le glaive). [...]
[...] Au service de la politique de coexistence entre catholiques et protestants, la loi est surtout nécessaire à l'harmonie civile. Sa conviction que la loi pouvait changer le royaume révèle son idéalisme fondamental. Cette confiance en l'autorité législative se retrouve dans la pensée comme dans la politique du Chancelier : il ne fault considérer seulement si la loy est juste en soy, mais si elle est convenable au temps et aux hommes pour lesquelz elle est faicte Pour que la loi est la place que l'entend MdH, la continuité du pouvoir royale est tout autant indispensable. [...]
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