Les dernières années du Roi-Soleil avaient été marquées par une réaction contre l'absolutisme. Fénelon, au titre de précepteur de l'héritier du trône, le duc de Bourgogne, s'en faisait l'âme. Le parti réformiste se recrutait surtout au sein de la grande noblesse et son programme réclamait pour elle une part importante des responsabilités et des avantages du pouvoir, afin que fût tempéré l'absolutisme royal (...)
[...] L'histoire de la Prusse s'illustre assez bien par l'image de deux mains qui se tendent par-dessus l'Allemagne. Longtemps le rêve de ses rois a été que ces mains se joignent simplement; Frédéric le Grand, lui, s'est aperçu le premier qu'elles pouvaient fort bien devenir serres, puisque à leur portée les proies ne manquaient pas. La transformation de ces mains en griffes est un fait réel que commentent éloquemment les effectifs de l'armée prussienne. A la mort du Grand Electeur (1688), elle comptait 27'000 hommes; au plus fort de la guerre de Sept-Ans, 150'000. [...]
[...] L'Europe de 1715 à 1763: guerres, paix et coalitions La mort de Louis XIV fut le signal d'une grave crise qui allait profondément modifier l'orientation de la politique extérieure de la France et jusqu'aux structures mêmes de la nation. Les dernières années du Roi-Soleil avaient été marquées par une réaction contre l'absolutisme. Fénelon, au titre de précepteur de l'héritier du trône, le duc de Bourgogne, s'en faisait l'âme. Le parti réformiste se recrutait surtout au sein de la grande noblesse et son programme réclamait pour elle une part importante des responsabilités et des avantages du pouvoir, afin que fût tempéré l'absolutisme royal. [...]
[...] La guerre prit immédiatement des proportions inquiétantes. Non contents de refuser leur appui à leur suzeraine, les princes allemands se jetèrent sur la Bohême et l'Autriche. Sans déclaration de guerre, la Prusse se jeta sur la Silésie, province qui lui était indispensable, affirmait Frédéric, pour couvrir la vallée moyenne de l'Oder et Custrin. Après quoi, le roi guerrier eut l'audace d'offrir son alliance à Marie-Thérèse (décembre 1740), en échange de la province conquise. L'impératrice indignée essaya de reprendre son bien, mais ses troupes furent dispersées à Mollwitz (1741). [...]
[...] La rivalité coloniale de l'Angleterre et de la France restait entière; Marie-Thérèse ne pouvait se résigner à la perte de la Silésie. L'ère de la paix armée commençait. La France paraissait rester insensible à cette menace toujours plus pesante; Louis XV, qu'assistait sa favorite, Mme de Pompadour, préférait affirmer éperdument sa volonté de pacifisme, plutôt que de forger l'instrument d'une nouvelle guerre. Il y eut cependant des mesures prises en vue de moderniser l'armée. La marine fut réorganisée par les soins de ministres avisés comme Rouillé et Machault, elle s'enrichit d'une cinquantaine de bâtiments de ligne. [...]
[...] Louis XV prit peur et voulut négocier. On interpréta sa démarche comme une faiblesse. L'Angleterre n'attendait désormais plus qu'une occasion favorable d'entrer en guerre; elle allait la trouver un mois plus tard, en capturant d'un coup 300 vaisseaux français avec leurs équipages. Londres refusa la restitution exigée: c'était la guerre. Au moment où la France agissait avec tant d'imprudence, sans appui diplomatique sûr, Frédéric, lui, parvenait à rompre l'isolement dangereux où il pouvait se trouver placé d'un jour à l'autre, puisqu'il était menacé par l'Angleterre et le Hanovre, d'une part, la Russie et l'Autriche, de l'autre. [...]
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