Si dans le Saint Empire la paix s'était maintenue, les sources de tensions religieuses ne s'étaient pas taries. Elles étaient même plus vives que jamais au début du XVIIe siècle : entre les agents de la Contre-Réforme et les protestants qui, pour défendre leurs intérêts et leur influence, se référaient à la paix d'Augsbourg ; mais aussi au sein de la Réforme entre les luthériens et les Églises réformées calvinistes. La Pax Augustana régissait le rapport confessionnel entre les princeps ou les villes et leurs sujets (...)
[...] Placés à l'avant garde de la Contre-Réforme, les ordres religieux, notamment les capucins et les jésuites, prirent un réel ascendant sur les populations à travers la controverse, l'activité missionnaire, le déploiement des cultes et des pèlerinages, l'action au sein des cours princières, notamment celles d'Autriche et de Bavière. La confessionnalisation fut menée tout aussi fermement en pays luthériens. Mais le prince disposait d'autres atouts pour consolider et renforcer le Landeskirche (Église territoriale). Il était un Notbischof, un évêque temporaire qui définissait le dogme et la liturgie. Il avait sécularisé les biens du Clergé dont il tirait des ressources financières importantes pour mener sa politique confessionnelle : conversion des anciens édifices catholiques, entretien des églises, développement des écoles, formation des pasteurs et des enseignants . [...]
[...] La crise atteignit son paroxysme lorsque Mathias, âgé de 55 ans, abandonna la couronne de Bohême à son cousin Ferdinand de Styrie. La lettre de Majesté fut interprétée dans un sens très restrictif. En outre, Ferdinand était un prince dévot, ancien élève des jésuites, promoteur de la Contre-Réforme. Le 1er juillet 1618, il devint roi de Hongrie puis fut élu au trône impérial en août 1619. Pour lui, le bon prince était celui qui se faisait champion de la cause catholique et de l'unification confessionnelle. C. [...]
[...] Il rallia à sa cause une coalisation d'États protestants décidés à obtenir l'abrogation de l'Édit de Restitution. Cette image de sauveur était entretenue par une propagande menée depuis plusieurs mois. Gustave Adolphe était présenté aussi comme un envoyé de Dieu, un roi-Christ et roi-prêtre combattant l'Antéchrist. A peine Gustave Adolphe fut-il entré dans Munich qu'il reprit la route vers le Nord pour se lancer à la poursuite des troupes de Wallenstein qui se dirigeaient vers la Saxe. Quelques mois plus tôt, Wallenstein, rappelé en catastrophe par l'Empereur, avait levé près de hommes. [...]
[...] En 1622, sur la Montagne Blanche, l'archevêque de Prague fit construire une chapelle puis un sanctuaire. A Rome, dans l'Église des carmes, on exposa l'image brandie par le père Dominique au moment des combats. La Bohême fut sévèrement réprimée, comme les provinces qui l'avaient aidé dans sa rébellion. Après la mise à sac de Prague qui dura plusieurs jours, un tribunal d'exception désigne par le nouveau gouvernement prononça 27 condamnations à mort. La plupart des condamnés étaient issus de la noblesse. [...]
[...] Louis XIII déclara la guerre à Philippe IV (19 mai 1635), et en mars 1636 Ferdinand II entra dans la guerre contre la France. Dès lors, la guerre s'internationalisa et impliqua par le jeu des alliances la plupart des pays d'Europe jusqu'en 1648. H. La paix de Westphalie : une paix de religion La situation était devenue inextricable. Des régions entières étaient dévastées. La thématique du cannibalisme qui se diffusa à l'occasion des longs sièges ou des pestes après la bataille de Nördlingen, et celle de la monstruosité de la guerre firent leur apparition. [...]
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