Les ruptures religieuses ébranlèrent les systèmes sociaux de l'époque médiévale qui n'étaient pas fondés sur une violence « pure » comme on l'a cru pendant longtemps, mais sur une violence mesurée. Ainsi, dans la société féodale, la vengeance privée entre familles, la « faide », était équilibrée par des pactes de paix qui en régulaient et en contenaient le développement. A la fin du bas Moyen-Age, ce système fut de plus en plus placé sous le contrôle des pouvoirs urbains, et surtout de l'Eglise et de l'Etat.
L'action conjointe de la radicalisation des doctrines et de la confessionnalisation transforma sans les faire disparaître totalement la culture de la violence régulée, de l'esprit chevaleresque et du droit à la guerre. Si elle favorisa l'émergence d'une doctrine du droit à la résistance, elle raviva également et renouvela d'anciens conflits de nature économique et/ou socio-politique et contribua à faire apparaître de nouvelles formes de stratégies et de violences guerrières (...)
[...] Les théories catholiques de la résistance et le tyrannicide des fous de Dieu Les théories protestantes de la résistance établissaient des lois universelles de fonctionnement institutionnel contre toutes dérives despotiques et furent logiquement réutilisés à l'occasion d'autres affrontements politico-religieux comme la révolte des Pays-Bas, celle du Palatinat contre l'empereur ou la guerre civile anglaise. Mais ils influencèrent également des théoriciens d'autres confessions et notamment les plus intransigeants de leurs adversaires catholiques. Ce fut le cas en France, surtout après qu'Henri III eût fait assassiner à Blois les principaux chefs de la Ligue catholique, le duc de Guise et son frère le cardinal Louis de Lorraine (23 et 24 décembre 1588). en guise de représailles, le roi fut assassiné le 1er août 1589 par le dominicain Jacques Clément. [...]
[...] Le début des années 1560 coïncida en effet avec une extension et une radicalisation des mouvements iconoclastes en germe depuis plusieurs mois. Ainsi durant les années 1561-1562, à Rouen, Lyon, Saumur, Foix, les clercs furent chassés, parfois tués ; les églises et les couvents furent dévastés de façon méthodique et en dépit des recommandations de Calvin. Au cours des trois premières guerres de Religion, cet iconoclasme modéré coïncida avec des phases d'affrontements armés et de persécutions de clercs et de civils. [...]
[...] la plupart d'entre eux, dont Luther à la fin de sa vie, évoluèrent en effet dans le sens d'une juste opposition aux autorités civiles. Au début des années 1530, dans son commentaire de l'épître aux Romains comme dans les traités qui suivirent, Bucer évoqua la pluralité des pouvoirs que Dieu déléguait aux magistrats supérieurs et inférieurs. Les premiers, qui pouvaient être des princes, dominaient les seconds lorsqu'ils accomplissaient correctement leur charge, c'est-à-dire en suivant les préceptes divins. Mais les magistrats inférieurs pouvaient se rebeller contre les magistrats supérieurs si ces derniers ne respectaient pas leur mission divine, notamment quand ils changeaient de religion ou devenaient des suppôts du diable. [...]
[...] Si en France, le tourbillon des guerres de Religion entraîna la réforme dans le sillon de la brutalité à partir des années 1560, la violence des réformés fut différente de celle des catholiques. Le calvinisme était une religion transcendante, pour laquelle Dieu ne se manifestait pas dans le monde, ni dans les choses, ni à travers l'action des hommes. Cela excluait de leur univers mental toute idée de guerre sainte comme expression de la vengeance divine. Elle s'opposait donc fondamentalement à celle irrationnelle des guerriers de Dieu. [...]
[...] Les actes d'insoumission et de désobéissance civiles méritaient donc des châtiments exemplaires. Massacres et nouveaux rituels de violence : la Saint-Barthélémy Cf autres cours : mariage le 18 août août Coligny blessé par une arquebuse postée dans une maison appartenant à un proche du duc de Guise. Thème d'un crime d'amour engendré par le roi et sa mère dans le but de donner libre cours à la coexistence pacifique et de retrouver l'harmonie du monde (Crouzet) contre l'idée d'un machiavélisme monarchique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture