Le mot, qui vient d'un jeu d'enfant, désigne dans l'histoire française les troubles politiques qui ont eu lieu dans le royaume entre 1648 et 1653. Ce ne fut pas une révolution (la monarchie a en effet subsisté) mais le gouvernement royal a été mis en cause, le premier ministre a dû partir deux fois en exil, la foule a voulu s'emparer du jeune roi et l'a retenu un temps prisonnier.
C'est une révolte des élites sociales, une opposition des cadres de la société, des puissants, à la politique royale et non une révolte populaire comme au temps de Richelieu où ces paysans pouvaient être réprimés par une petite armée.
Une des raisons en est la guerre qui dure et qui coûte cher alors que le royaume semble à bout de forces. Or, c'est le roi qui manque de moyens dans une situation de difficulté économique : la crise économique est latente et rend d'autant plus lourde la ponction financière de la guerre. Mais la guerre peut aussi être une réponse à la crise économique (chômeurs engagés dans l'armée, commandes d'armes, de fournitures...). Les causes de cette crise sont aussi politiques : on reproche au pouvoir ses méthodes autoritaires, brutales, pour faire payer la population; la régence avait laissé espérer un soulagement, en fait toujours repoussé.
La guerre offrait des résultats : victoires militaires, négociation sur le point d'aboutir; mais elle dure depuis trop longtemps et les succès ont conduit Mazarin à faire des erreurs, à exiger toujours plus et à tenter des coups de force qui échouent. Il a cependant la confiance de la reine qui pense pouvoir imposer sa volonté comme celle du roi (mais elle n'a pas la légitimité du roi). Dans cette crise, Mazarin joue le rôle de bouc émissaire. Il survit pourtant politiquement : la Fronde ne fut donc qu'une parenthèse, une révolution qui a échoué et permis à la monarchie de s'affirmer plus fortement dans ses principes autoritaires.
Les ennemis de Mazarin s'avèrent en fait dispersés et sont intervenus les uns après les autres, il n'y a jamais d'accord entre eux; Mazarin a aussi su transposer dans les relations politiques intérieures les méthodes de négociations qu'il utilise à l'extérieur, l'art de la négociation (tandis que Richelieu faisait tomber des têtes), si bien qu'il y eut peu de sang versé dans cette crise. Mazarin triomphe finalement sans terreur, ces moyens réussissent (séparer les adversaires par la corruption, les promesses).
[...] Il a la sensation d'avoir une place prééminente au sein de la monarchie et estime s'exprimer au nom de tous les officiers. Il a deux cibles principales : les intendants, tentés d'empiéter sur le domaine des officiers de justice que le Parlement défend, et les fermiers de l'impôt, qui sont les recours de la monarchie en matière de finances mais concurrencent les officiers de Finance (Trésoriers de France, élus) qui se présentent comme des défenseurs du contribuable ; le Parlement va à leur rescousse. [...]
[...] On en comptera plus de 5000 dans la période de la Fronde. Mazarin commande d'ailleurs lui-même des mazarinades dont les excès dans les attaques politiques ruinent l'argumentation des frondeurs. On a également eu besoin du soutien, devenu essentiel pour le gouvernement, de Condé, le vainqueur de Lens et la potentialité d'une prise de pouvoir par les militaires n'est pas une menace à exclure dans l'avenir. L'union des Frondes (1650-1651) Une nouvelle crise En 1649, la force de Condé n'a pas débouché pas sur une mutation politique. [...]
[...] Tous ont des Maisons à leur service et pensent pouvoir profiter du fait que le pouvoir semble échapper à Mazarin pour pousser leur coterie. Déchaînement des ambitions, revendications pour eux-mêmes et ceux qui sont autour, leur petite cour. Le clergé C'est surtout le clergé parisien qui intervient dans la Fronde, sous la direction du coadjuteur Jean-François Gondi. Gondi appartient à une grande famille italienne qui était dans l'entourage de Catherine de Médicis et qui possède le duché de Retz et le siège épiscopal de Paris devenu un archevêché, où les Gondi se succèdent d'oncle à neveu. [...]
[...] Mazarin triomphe finalement sans terreur, ces moyens réussissent (séparer les adversaires par la corruption, les promesses). Aux origines de la Fronde La montée des mécontentements Le gouvernement et les finances publiques En 1646, Mazarin donne l'impression d'avoir laissé échapper la paix générale, ce qui porte le soupçon sur son action politique : le premier ministre ne prolonge-t-il pas la guerre pour rester au pouvoir et parce qu'il s'enrichit grâce aux marchés lancés pour préparer les campagnes militaires ? Les pratiques financières de l'époque sont en effet très opaques et Mazarin confond souvent finances royales et finances personnelles. [...]
[...] C'est Particelli d'Emery qui va prendre les mesures qui fâchent : en 1644 est pris l'édit du toisé qui impose les bâtiments construits sur des zones dites inconstructibles à Paris en faisant référence à un vieil édit d'Henri II. Le Parlement de Paris refuse de l'enregistrer. La même année, une taxe d'aisés (c'est-à- dire sur les marchands bourgeois de Paris) est décidée : le Parlement fait en sorte que ne soient taxés que les financiers, ces prête-noms qui se mêlent des affaires du roi et se constituent des fortunes rapides qui attirent la réprobation. [...]
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