Il y a dix ans, il restait encore 4 000 survivants de la Première Guerre mondiale. Au 11 novembre 2005 il n'en restait plus que six, et dans deux ou trois il n'y en aura probablement plus aucun (c'est le cas aujourd'hui en 2009 : le dernier s'appelait Lazare Ponticelli).
Paradoxalement, alors que la génération qui a vécu la guerre est en train de s'éteindre, celle-ci bénéficie d'un très net regain d'intérêt depuis une quinzaine d'années, intérêt perceptible dans la littérature et le cinéma (Les Champs d'Honneur, de Jean Rouaud, Prix Goncourt 1990 ; Un long dimanche de fiançailles, de Sébastien Japrisot, adapté ensuite pour le cinéma par Jean-Pierre Jeunet ; La Vie et rien d'autre et Capitaine Conan, de Bertrand Tavernier ; les bandes dessinées de Jacques Tardi...).
[...] A l'inverse de l'industrie de guerre, les entreprises liées à la consommation, en revanche, stagnent, et la bourgeoisie de robe (professions libérales essentiellement), qui fournit alors la majorité des officiers de l'armée française, subit une véritable saignée et décline sous l'effet d'une fiscalité qui se fait plus lourde. Si la paysannerie paie elle aussi très lourdement l'impôt du sang, ses rentrées financières s'accroissent considérablement, car la demande en nourriture explose (les soldats sont souvent mieux nourris au front que chez eux) alors que l'offre est amputée par l'occupation des grandes régions céréalières du nord-est du pays. Une nouvelle classe ouvrière apparaît avec le développement, lié à la guerre, de l'industrie fordiste. [...]
[...] L'arrivée en métropole d'ouvriers venus de l'Empire s'accélère, même si la plupart rentreront dans leur pays d'origine une fois la guerre terminée : Maghrébins, Indochinois, Sénégalais La guerre peut néanmoins être considérée comme un palier dans l'histoire de l'immigration. Au total, l'industrie de l'armement comptera jusqu'à ouvriers, dont affectés spéciaux femmes étrangers jeunes de moins de dix-huit ans et ouvriers de plus de quarante-cinq ans (ces deux dernières catégories ne pouvant donc, en raison de leur âge, être mobilisées). - les dépenses de guerre. En 1914, la monnaie nationale est toujours le Franc germinal de 1803. [...]
[...] Pourquoi cette place emblématique dans l'imaginaire français. D'abord parce que, du fait du système de roulement (les régiments étaient relevés toutes les semaines), toute l'armée française ou presque a défilé à Verdun. C'est également une bataille défensive, animé par un esprit de ils ne passeront pas d'où se dégage la figure emblématique du Maréchal Pétain, qui a ainsi eu sous ses ordres, à un moment ou à un autre, la quasi-totalité des combattants français (ce qui expliquera, par la suite, la popularité immense dont il jouira en 1940). [...]
[...] On y trouve également, à la Marine, l'ancien maire de Lyon Victor Augagneur ainsi que Aristide Briand à la Justice. Au final, la trêve est d'autant plus facile à mettre en place que tout le monde envisage la guerre finie à Noël. Comment l'Union sacrée va-t-elle survivre à quatre ans d'un combat sans merci ? II) La guerre des soldats : la brutalisation du combat, le consentement et l'obéissance L'échec des plans militaires La guerre sera évidemment courte et offensive, pensent les états-majors des deux camps. [...]
[...] La dernière grande vague de grève a lieu au printemps 1918 dans le secteur de la métallurgie. Contrairement aux craintes de Marcel Sambat, la République tient bon l'épreuve de la guerre et semble même en sortir renforcée, tant il est vrai que la période 1914-1918 constitue un temps majeur dans la construction d'un Etat social. S'il est vrai que des tensions sociales, notamment au sein de la classe ouvrière, apparaissent avec le prolongement du conflit, le lien social a perduré et ne s'est pas effondré comme en Russie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture