La Chambre des députés, élue au suffrage universel masculin, est l'institution prépondérante. Les députés votent les lois et le budget, contrôlent et renversent les gouvernements et dominent ainsi la vie politique. On leur reproche de provoquer l'instabilité ministérielle, et, élus dans le cadre de l'arrondissement au scrutin uninominal, de jouer du clientélisme et de représenter les intérêts locaux et non ceux de la nation entière. Il reste que le Sénat a les même pouvoirs que l'assemblée (vote des lois, budget, contrôle le gouvernement), même s'il s'installe progressivement comme une assemblée de contrôle, dont le rôle est d'empêcher les excès possibles de droites comme de gauches. Selon la constitution, les pouvoirs du président de la république sont considérables: désigner le gouvernement, nommer et révoquer les ministres, commander les armées, dissoudre la chambre avec accord du sénat...Mais la victoire des députés lors de la crise du 16 mai 1877 a aboutit à la prépondérance reconnue du législatif, le président ne demeurant qu'un personnage honorifique qui symbolise la continuité de l'État. Son rôle essentiel est de désigner le président du conseil. De manière générale, les Français considèrent leur régime comme le plus démocratique parce qu'il donne le pouvoir aux élus du peuple et empêche l'instauration d'un pouvoir personnel.
[...] C'est par antifascisme que nombre d'intellectuels soutinrent le Front populaire voire se rapprochèrent du parti communiste («compagnons de route», Gide ou Malraux). Mais les intellectuels de droite et d'extrême droite furent au moins aussi nombreux, et eux aussi s'engagèrent en nombre. Ce fut dans leur cas l'anticommunisme qui fut le moteur, ce qui sera net au moment de la guerre d'Espagne. Même si c'est en conservant la phraséologie du 19e siècle, les débats se sont modifiés, s'articulant autour du couple anticommunisme/antifascisme et non plus République/Monarchie et nationalisme comme avant-guerre. [...]
[...] Mais les bénéfices furent moins gros que ne l'imaginait l'opinion. La taxation élevée, et le coût d'une main- d'oeuvre raréfiée les ont beaucoup rognés, et les agriculteurs n'ont pu acheter le matériel nécessaire, dont la production avait beaucoup baissé. La guerre fut une sorte de parenthèse : très vite, les tendances lourdes de l'évolution du monde paysan, l'hémorragie rurale et l'absence de main- d'oeuvre, la baisse des prix reprend le dessus. La hausse des prix des denrées n'a pas été compensée par la hausse des salaires ouvriers, et leur perte globale de pouvoir d'achat était environ de Les effets négatifs du conflit ont cependant été atténués par le plein-emploi, maintenu dans l'après-guerre par les besoins de la reconstruction, et les mesures protectrices comme le moratoire sur les loyers, et le vote de la journée de travail de 8 heures votée en juillet 1919. [...]
[...] Les catholiques ne forment nullement un groupe homogène. Avant la guerre, la lutte contre les lois laïques avait pu sembler un dénominateur commun à des groupes déjà divers. Mais le ralliement lié à l'Union sacrée, la politique du bloc et l'apurement du contentieux entre Église et État, ainsi que les conceptions de Pie XI qui l'amènent à ne cautionner aucune action politique particulière, mais à prôner l'évangélisation de la société provoquent la dispersion des catholiques. Une forte minorité adhère ou soutien l'action française jusqu'à la condamnation de 1926-1927. [...]
[...] Le Front populaire tirera le parti de son isolement et lui donnera une certaine respectabilité dans les milieux intellectuels. Le 6 février 1934 et sa portée : Le 6 février représente à la fois l'aboutissement du malaise institutionnel et idéologique, une émeute comme le régime n'en avait pas connu depuis le début du siècle et un renversement de majorité parlementaire analogue à celui de 1926, mais selon des modalités différentes. Aux origines du 6 février se trouve l'affaire Stavisky qui provoque l'agitation de la droite parlementaire et des ligues qui mettent en cause les radicaux et provoquent la démission de Camille Chautemps, remplacé par Daladier le 29 janvier. [...]
[...] La légère augmentation de la population (39,6 millions en 1914) est due à l'immigration et à l'allongement de la durée de vie. Cette population reste rurale à et malgré les lamentations sur la «terre qui meurt l'exode rural est faible. Si dans le bassin parisien se développe une agriculture capitaliste et prospère avec de grandes exploitations, le type dominant est la petite et moyenne propriété (moins de 10 ha). Artisans ruraux et journaliers agricoles fournissent le gros de l'exode rural. Les conditions du monde rural demeurent difficiles : habitat médiocre, manque d'hygiène, éclairage au pétrole. [...]
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