Par sa bulle « Constituti iuxta » en 1517, Léon X incite les princes chrétiens à déposer les armes et jette les fondements d'une expédition commune contre Selim Ier, sultan de l'empire ottoman. Les Ottomans sont ainsi vus comme les « ennemis haïssables de Dieu et les persécuteurs acharnés de la religion chrétienne ».
Cet antagonisme religieux envers les Ottomans est lié à l'expansion ou à la conquête de l'empire ottoman sur des territoires situés au contact de la Méditerranée et notamment sur des lieux réputés saints. Mais d'où viennent-ils ? Ont-ils été toujours présents en Méditerranée face aux chrétiens ?
Suite à l'effondrement de l'Anatolie (fin XIIIe siècle), il émergea en réalité un petit émirat à l'Est issu d'une tribu turque (une des peuplades nomades (les Turkmènes), guerrières venues d'Eurasie, et converties à l'Islam au XIe siècle. Elle s'installe au XIIe siècle aux extrémités orientales de l'Anatolie) et fondé par Ertogrul. Cet émirat s'étend bien vite sous son fils Osman, fondateur de la dynastie. Mais c'est sous son fils Orhan, que la conquête en Europe fut lancée dès le XIVe siècle.
[...] Les Turcs se convertiraient enfin. Certaines prophéties annoncent la victoire de la chrétienté, seulement si celle-ci s'unit, combat rapidement les Turcs et récupère des lieux dits sacrés (Jérusalem est passée sous la tutelle ottomane suite à la conquête du sultanat Mamelouk, des Arabes d'Égypte). L'idéal de croisade (ou reconquête des lieux saints) est ainsi clairement évoqué. Il est repris par la papauté, l'Empereur et les magistrats de Venise qui sont directement menacés par la progression ottomane en Méditerranée. Combattre pour Dieu est ainsi un leitmotiv dans les discours des grands. [...]
[...] Un système de rachats se met en place, obligeant des compromis entre chrétiens et musulmans. Contrairement aux musulmans, les chrétiens organisent des compagnies de rachats qui collectent des fonds. Les traités de paix peuvent aussi protéger les captifs et garantissent les échanges d'esclaves dans un cadre pacifique afin d'éviter tout accident aux frontières. Le traité passé entre l'Empire ottoman et la Pologne en 1553 instaure que tous ceux qui seront capturés de part et d'autre devront être affranchis gratuitement et sans rachat et relâchés Mais si le sujet est acheté avant le traité, la possession de l'acheteur reste légitimée par les traités. [...]
[...] La Méditerranée étant le point de contact et/ou de barrière entre ces deux mondes selon les interprétations, les oppositions religieuses peuvent prendre un aspect plus ou moins violent, impliquer des considérations culturelles, économiques ou militaires. En quoi la Méditerranée apparaît-elle comme le lieu où les affrontements entre le monde musulman et chrétien se manifestent à travers des prismes économiques, culturels et militaires ? L'ennemi à combattre apparaît à travers l'imagination des hommes qui le forge. La vision de l'autre Le Turc : un ennemi commun L'ennemi en Méditerranée est clairement identifié par les feuilles volantes, pamphlets ou gravures. [...]
[...] Ainsi, l'Empire ottoman multiplie les conquêtes en Méditerranée. Dans ces territoires, il est licite d'attaquer, piller et tuer face à des populations ennemies qui résistent à la loi de l'islam (une fois conquises ou pacifiées, la tolérance s'exerce pour les religions monothéistes tandis que les polythéistes doivent se convertir). Mahomet, après avoir converti des tribus arabes, prêche pour le combat et même s'il n'est pas un grand guerrier, il y participe. Il pause les bases de la doctrine du djihad, qui promet le paradis terrestre aux combattants d'Allah tués par des infidèles durant un combat. [...]
[...] Les guerres de courses impliquent des affrontements sur terre comme sur mer. Les Ottomans ont renforcé leur puissance de frappe maritime. Ils disposent d'hommes compétents, de nombreux navires et de multiples points d'appui d'où des réactions plus ou moins violentes du côté chrétien pour récupérer les terres enlevées Les guerres saintes, batailles rangées et guérillas Suite aux attaques turques en Italie du Nord et au siège de Corfou, une première alliance militaire fut conclue entre l'Espagne, Venise et la papauté en 1537. [...]
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