De nombreuses définitions de l'Etat ont été proposées au cours des siècles. Prenons la définition de Max Weber, celle-ci définit l'Etat comme « le groupe politique qui revendique avec succès le monopole de la violence légitime » ; pour ce sociologue allemand, l'Etat dispose le monopole de la violence organisée, il est le seul être légitime à pouvoir utiliser la force. Les définitions d'Adémar Esmein et de George Burdeau diffèrent sensiblement puisqu'ils définissent l'Etat comme « la personnification juridique d'une nation » et comme « le pouvoir institutionnalisé ».
L'Etat est donc un être moral, qui n'est subordonné à aucun autre pouvoir et qui détient le pouvoir politique et le pouvoir juridique. En conséquence, les gouvernants sont seulement des fonctionnaires à qui on peut retirer leurs fonctions, il a les mêmes possibilités d'action qu'une personne (dettes, engagements…) et les citoyens sont soumis à la règle, mais pas à celui qui l'a édictée. L'Etat existe toujours sans l'existence d'un souverain : il demeure.
Pour que l'Etat existe, il faut donc qu'il ait une certaine organisation juridique et un droit spécifique, ce qui nous ferait remonter jusqu'aux premières traces de droit écrit, c'est-à-dire au XXe siècle avant notre ère en Mésopotamie. Cependant ici, des limites temporelles s'imposent, nous sommes restreints à la période précédant 1789 et par conséquent, une autre limite apparaît, la limite géographique. En effet, 1789 est une date importante pour la France puisque c'est l'année de la Révolution française, du soulèvement du peuple contre le pouvoir absolu de la monarchie, c'est une France qui se montre prête à affirmer des principes nouveaux concernant son gouvernement, son État.
Il faudra donc se demander sur quels fondements théoriques on pense l'Etat avant 1789, en d'autres termes : sur quelles doctrines historiques pense-t-on l'Etat avant la remise en cause de la monarchie absolue en France ?
[...] Le Clergé et donc la religion obtiennent et gardent un pouvoir social important et demeure un corps fondamental durant la période de ce régime monarchique. Pourtant, avant même la Révolution française, la monarchie absolue commence à être rejetée et la notion d'Etat modifiée par certains théoriciens. En effet, l'Etat n'est plus pensé constamment comme une seule et unique personne, comme cela s'est produit sous la monarchie absolue ; il a tendance à devenir un, voire plusieurs corps. Un corps formé de plusieurs personnes, ce qui tendra à éviter les risques de tyrannie qui pouvaient exister sous un régime où le roi pouvait dire sans crainte : L'Etat c'est moi Les différentes Théories qui ont pu remettre en cause la monarchie absolue On perçoit une volonté des hommes de conclure entre eux un pacte, un contrat pour des raisons différentes selon les trois philosophes Hobbes, Locke et Rousseau. [...]
[...] Mais le pacte ne suffit pas, c'est pourquoi une autorité supplémentaire, l'Etat, choisit à la base d'un accord unanime, est nécessaire. Celui-ci doit punir les fautes et déterminer la propriété de chacun par un contrat mutuel ; c'est pour ce faire qu'il doit acquérir une autorité incontestable. Le défaut du pacte de Hobbes est qu'en tant que juge, l'Etat n'est pas soumis au pacte et devient donc un danger pour les citoyens, car il y a un risque potentiel qu'il abuse de son autorité. [...]
[...] Sur quels fondements théoriques pense-t-on l'État avant 1789 ? Tout d'abord, il convient d'exposer les différentes définitions, les différents sens de la notion d'« Etat puisque celui-ci, qui existe depuis que l'homme a su créer une organisation politique, représente la notion fondamentale du sujet. L'homme a su créer un organe politique et ainsi, dans le même temps, une institution juridique puisque, pour le juriste, les notions de Droit et d'Etat se révèlent comme étroitement liées. Ainsi, de nombreuses définitions de l'Etat ont été proposées au cours des siècles. [...]
[...] De plus, il convient de signaler que les deux rites distincts du baptême et du sacre sont alors confondus, ainsi, en 1651, lors de l'antique liturgie de la cérémonie du sacre, Louis XIV sera sacré, devenant à son tour un "roi - prêtre". Sous Louis XIV, le droit divin fonde et consolide si bien la monarchie absolue qu'il tend à se confondre avec elle. Le pouvoir du roi est sacralisé, on en vient à entendre : "les ordres du roi sont des oracles", "la personne sacrée de Sa Majesté". [...]
[...] Deux pactes sociaux qui commencent à ancrer un rôle bien défini de l'Etat Thomas Hobbes, philosophe anglais du XVIIe siècle, explique dans le Léviathan, que l'état de nature ne peut être un Etat de paix. Il fixe ainsi L'homme est un loup pour l'homme car les hommes sont égaux par nature tant dans l'esprit que dans le corps, ce qui signifie que le plus faible peut aussi écraser le plus fort, par la ruse notamment. En conséquence, les notions comme le juste, l'injuste, le droit et le tort n'existent pas puisqu'aucune autorité n'est présente. [...]
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