Pour l'historien bâlois Jacob Burckhardt, auteur de La civilisation en Italie au temps de la Renaissance (1860) , c'est dans le foyer italien que s'enracine le phénomène qui sera appelé Renaissance. Plus que toute autre, la Florence du Quattrocento épouse le formidable mouvement culturel, artistique, intellectuel et politique qui va étreindre l'Europe, car tout se conjugue ici pour donner naissance à la nouveauté : une dynastie au sommet, une pratique gouvernementale au cœur, une cité à la base. Les Médicis, le mécénat et Florence ne font qu'un. La cité toscane se fait donc personnalisation du moment Renaissance et sa dynastie gouvernante s'en fait incarnation. Il s'agit donc de relier dans un même mouvement une famille, leur cité et leur époque.
[...] Sa succession s'annonce de fait difficile. Les temps incertains : la succession du Magnifique Quoi qu'il en soit, à la mort prématurée de son père en 1492, son fils Pierre lui succède sans difficulté, malgré sa jeunesse. Moins habile cependant que son illustre père, il se comporte en monarque arrogant et choque l'opinion publique. On lui reproche particulièrement, lors de la descente en 1494 du roi de France Charles VIII en Italie, d'être allé à la rencontre du monarque sans en informer les Conseils. [...]
[...] C'est à la fois une image mythique du printemps, un portrait imaginaire de l'amour et de la dame aimée, une synthèse idéale de l'antiquité, du passé récent et du présent. Le Printemps se fonde sur une émulation littérale entre peinture et littérature : ut pictura poesis, selon la formule d'Horace. Botticelli s'inspire d'abord de divers auteurs anciens. Sur une prairie garnie de fleurs printanières, il réunit les divinités qui présidaient au printemps dans le calendrier agraire archaïque : de droite à gauche, le vent Zéphyr, la nymphe Chloris, sa métamorphose en Flore, Vénus avec Cupidon et les Grâces, Mercure. [...]
[...] Michelozzo doit en même temps terminer le palais de la via Larga et redessiner le petit couvent de Saint Marc, dans lequel Cosme s'est réservé deux cellules pour y méditer dans les moments de forte tension politique. En 1491, lorsque s'ouvre un concours pour la façade de la cathédrale, vingt-neuf projets sont soumis, en même Laurent de Médicis propose le sien. On comprend donc les propos admiratifs de Vasari : la production d'œuvres d'arts à Florence paraît chose ordinaire, naturelle, et l'intérêt général fait de certaines entreprises des affaires publiques, sinon d'Etat. Une forme d'évergétisme a refait surface en Toscane. [...]
[...] La puissance politique de la cité est matérialisée par ses remparts, et par le Palazzo Vecchio, siège des autorités de l'Etat. Hors la ville, on voit le territoire que domine Florence (le contado), et qui fonde sa puissance. L'omniprésence des clochers en fait une image de la Jérusalem céleste, ce qui témoigne de sa perfection sur terre, donc de la perfection de ceux qui la dirigent. L'harmonie qui se dégage de la ville (une ville ronde, entourée d'une eau pure et purificatrice) reflète l'harmonie politique et le prestige de la cité. [...]
[...] A la mort de celui que l'on peut considérer comme le premier seigneur de Florence, le peuple rend hommage à son roi sans couronne : Cosmus Medices hic situs est decreto publico pater patriae La geste des Médicis peut donc commencer. Les temps glorieux : le règne de Laurent le Magnifique. Dans cette réussite triomphale, le règne de Pierre le Goutteux (1464 1469) n'est qu'une transition vers la grand gloire médicéenne : Laurent, petit-fils de Cosme. Cet adolescent, qui accède au gouvernement de la cité sans titre officiel ni légitimité élective, dispose cependant de toutes les qualités fondamentales qui font l'homme d'Etat. [...]
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