Ces indices permettent de nous interroger sur le devenir de l'Eglise catholique au XVIII siècle et particulièrement à la veille de la Révolution. De même, on peut se demander s'ils révèlent une phase de transition de la ferveur religieuse ou si au contraire ils montrent les prémices d'une déchristianisation
[...] Or on sait que la noblesse opte plutôt pour une certaine liberté Indice de déchristianisation ? Remarquons qu'au moment où les courbes des ordinations plongent, les immatriculations des étudiants en droit ne cessent d'augmenter ; le maximum du siècle se situant dans la décennie 1770-79. Ne peut-on pas voir là les prémices d'une déchristianisation en faveur des milieux juridiques quant à la reconversion des espérances ? Malgré tout, on peut y voir là, une cause économique. En effet, en cette période de hausse des prix, les postes cléricaux à revenus fixes ont peut- être semblé moins attirants aux couches sociales et les curés eux-mêmes, en particulier dans le sud-est, auraient largement commenté mes effets de l'inflation sur leur niveau de vie. [...]
[...] Ainsi, à la fin du XVII siècle, plus de 70% des testateurs souhaitent qu'on dise après leur mort des messes. Ce pourcentage atteint 80% vers 1710-20, puis après un palier de 20 années, progresse de nouveau légèrement jusque vers 1750-1760. Puis, après une chute de forte pente, à partir de 1755 jusqu'à la veille de la Révolution, on ne trouve plus de demandes de messes que dans un testament sur deux. Ainsi, l'analyse de ces graphiques aboutit à un même résultat : une chute des indices de comportement religieux mesuré que ce soit interne au monde religieux (chute des ordinations) ou externe (chute des demandes de messes). [...]
[...] La possibilité d'une déchristianisation au siècle des Lumières faisait resurgir une question de fond : comment qualifier ce qui change ? Mutations de modèles culturels ou modification irréversible de l'attitude religieuse devant la mort ? S'il est malgré tout encore osé de parler de déchristianisation, déjà peut- on parler de ses prémices. [...]
[...] Indices de changements ou indices de déchristianisation ? A. Baisse des ordinations 1. Indice de changement : indice des conséquences des réformes de l'Eglise En effet, depuis le Concile de Trente, on devient de plus en plus intransigeant quant aux exigences requises pour être ordonné mais aussi quant aux exigences requises par la fonction même. Les évêques ont mis en pratique la recommandation faite par le Concile de n'ordonner que les sujets de leur diocèse ou d'exiger pour les autres des lettres testimoniales du chef de leur diocèse d'origine avant de leur conférer les ordres mineurs ou majeurs. [...]
[...] - le contrôle et la surveillance des curés. Ainsi, la fonction offre un règlement rigide. L'origine de la crise doit être recherché à l'époque de l'orientation des futurs prêtres. Or c'est en juillet 1722 que le régent impose à nouveau l'obligation de signer le formulaire d'Alexandre VII condamnant les propositions de Jansénius pour obtenir bénéfices ou grades ecclésiastiques. Dans les années suivantes, sanctions et lettres de cachet se multiplient contre les prêtres jansénistes atteignant même en 1727 l'évêque de Sener, Jean Soanen. [...]
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