Bouleversement sans précédent, la Révolution française de 1789 trouve son origine dans un malaise social de plus en plus préoccupant, la société d'ordres de l'Ancien Régime apparaissant comme obsolète au vu des nouvelles aspirations qui gagnent la société du XVIIIe siècle, comme les nouveaux courants de pensée égalitaristes et individualistes comme les Lumières, qui s'appuient sur le Tiers-état, réclament l'abolition des privilèges et l'égalité civile. D'autant plus qu'en cette fin de siècle, le royaume traverse aussi une crise financière (déficit budgétaire) et politique, l'absolutisme monarchique qui a prévalu jusqu'alors se voyant remis en cause…
[...] longtemps contenu sa frustration A Une société d'ordres, strictement hiérarchisée et profondément inégalitaire 1 Une hiérarchie sociale fondée sur le corporatisme À la fin du XVIIIe siècle, l'on peut considérer que l'organisation rigide qui structure la société française n'est pas véritablement adaptée à la réalité de son époque. En effet l'Ancien Régime est une structure ancienne, issue d'une tradition multiséculaire, qui demeure profondément injuste et inégalitaire. Suivant un ordre naturel elle établit une répartition tripartite de la société, chaque ordre jouant un rôle particulier. L'on distingue ainsi ceux qui prient le clergé ; ceux qui combattent les nobles ; et enfin, l'écrasante majorité de la population constituée de tous les autres sujets du royaume, les roturiers. [...]
[...] Même si chacun présente ses propres particularités, à chaque fois que l'on va parler de révolution l'on entend une rupture plus ou moins brutale avec l'ordre ancien ; un effondrement des valeurs au profit de nouvelles idées, qui vont qui se mettre en place sur les ruines des premières, formant un nouveau système politique et social. Ainsi en France, c'est dans la remise en cause d'une société d'Ancien Régime en plein dysfonctionnement que l'on va retrouver les origines de sa disparition. À quelles impasses, tant dans les domaines financiers que politiques et sociaux, se heurte donc l'Ancien Régime, à la veille d'une Révolution qui va précipiter sa chute ? [...]
[...] L'idéal égalitaire et individualiste des Lumières qui se diffuse alors au sein de l'opinion publique (salons, publications : L'Encyclopédie) révèle ainsi le décalage patent entre un système ancien, désuet, et les aspirations nouvelles de la société, qui revendique l'abolition des privilèges et légalité civile. Un penseur comme l'abbé Siyès va notamment tente de les définir dan son essai Qu'est-ce que le Tiers-état ? avec des phrases devenues célèbres : Qu'a-t-il été jusqu'à présent ? Rien. Que demande-t-il ? À devenir quelque chose. [...]
[...] Paul Hazard dans La Crise de la conscience européenne, n'hésite donc pas à écrire, en comparant la France du XVIIIe siècle à celle du XVIIe : les contraintes, l'autorité, les dogmes, voilà ce que détestent les hommes du XVIIIe [ ] tout d'un coup les Français pensent comme Voltaire ; c'est une révolution C'est bien que de profonds bouleversements sont alors à l'œuvre dans les mentalités, se conjuguant à la crise que traverse le régime 1 Une remise en question idéologique : les nouveaux modèles proposés par les Lumières Les Lumières, en plus de proposer de nouveaux concepts sociaux, vont également propose de nouveaux modes de fonctionnement du politique. En effet se développe l'idée selon laquelle la monarchie de type absolu est petit à petit devenue obsolète, qu'elle aussi fait son temps C'est un régime oppressif, qui va à l'encontre des idéaux d'égalité, de liberté et de justice. Parfois même le pouvoir absolu flirte avec l'arbitraire (Lettres de cachet). [...]
[...] Déjà Tocqueville remarquait que si le pouvoir des rois de France est absolu par la lettre des lois il est en réalité limité par leur pratique Les dysfonctionnements internes et l'immensité du territoire constituent de premières limites à l'exercice du pouvoir. Ensuite, il se heurte aux statuts particuliers des privilégiés, et donc ne s'applique pas à tous de la même manière. C'est pourquoi, décrit par Fustel de Coulanges, le pouvoir féodal apparaît comme un assujettissement des hommes au seigneur à la place de l'obéissance au roi comme s'ils supplantaient son autorité. [...]
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