Le Saint-Empire romain germanique est une des toutes premières incarnations du fédéralisme en Allemagne. C'est une structure impériale souple dans laquelle coexistent plus de 350 États ou villes libres, de taille très variable. Il ne peut être considéré comme un véritable État fédéral puisque ses membres gardent leur souveraineté pleine et entière. Cependant, cette organisation polycentrique entraîne une marginalisation progressive, mais constante du pouvoir central.
Le fédéralisme désigne un mode de regroupement de collectivités politiques qui tendent à accroître leur solidarité tout en préservant leurs particularismes. Dans le cas de l'Allemagne, c'est une tradition très ancienne, consacrée dès 1157 par la naissance du Saint-Empire romain germanique, qui regroupe les terres d'Europe centrale et orientale, et dans lequel coexisteront jusqu'à 350 États ou villes libres. Mais quels points communs entre cette nébuleuse d'États et les seize Länder de la République fédérale d'Allemagne que nous connaissons aujourd'hui ?
[...] A partir de 1870, le fédéralisme s'impose définitivement et l'Etat allemand, tant bien que mal, prend ses marques A. Bismarck réalise l'unité allemande par le fer et par le sang L'unité allemande se fera donc par le fer et par le sang selon la formule du chancelier Otto von Bismarck, qu'il utilise lors d'un discours prononcé le 30 septembre 1862 devant les députés, quelques jours après sa nomination. Il va conduire le pays à travers une série de conflits qui déboucheront sur la création officielle d'un Etat national unifié. [...]
[...] La signature du Diktat de Versailles contribue largement à le décrédibiliser. Toutefois, le gouvernement provisoire se doit d'installer la République, et convoque pour cela une assemblée nationale, élue au suffrage universel et chargée de rédiger une constitution, qui est adoptée le 22 juin 1919. Elle confirme la nature fédérale du pays : Les Länder ont statut d'Etats membres et disposent chacun de leur propre constitution, qui ne doit toutefois pas être en désaccord avec celle de l'Etat central. La répartition des compétences reprend très largement celle de 1849 et celle de 1871 ; dans quelques cas concernant l'armée, les relations étrangères, le droit de la nationalité, de la monnaie et le commerce extérieur, l'Etat central dispose d'une compétence exclusive ; dans la majorité des cas, les compétences sont partagées et les Etats membres peuvent librement y légiférer tant que ne s'impose pas à eux de loi fédérale. [...]
[...] Une administration centrale est notamment créée, qui est chargée de lutter contre toute forme d'opposition, tandis qu'une conférence secrète de chefs de gouvernement prend des mesures destinées à restreindre les prérogatives des parlements et à renforcer la surveillance des universités. Mais ces mesures ne peuvent étouffer une opposition qui ne désarme pas, et s'étend au-dehors de la sphère parlementaire L'unification de 1848, impulsée par la nécessité d'un pouvoir central fort, échoue finalement. En 1848, des troubles nationalistes se produisent un peu partout en Europe. L'Allemagne n'y échappe pas. [...]
[...] Il fonde véritablement la nation allemande, sans toutefois lui donner ses droits. Ce Second Reich sous domination prussienne ne résistera pas à la Première Guerre mondiale. Après le départ de Bismarck, artisan d'un subtil équilibre diplomatique, le nouvel empereur Guillaume II met en œuvre ses ambitions pour l'Empire (entre autres, la constitution d'un empire colonial, d'une flotte concurrente de celle de la Grande-Bretagne ) ; il multiplie les provocations et les maladresses, qui conduisent, par l'engrenage des traités conclus par Bismarck, à l'affrontement généralisé que l'on connaît. [...]
[...] Cependant, afin de ne pas brusquer Napoléon III, Bismarck n'y inclut pas les Etats catholiques (et pro-autrichiens) du sud de l'Allemagne (Bavière, Bade, Wurtemberg, Hesse ) de toute façon réticents et hostiles à la Prusse et à ses projets d'homogénéisation de l'Allemagne. Mais la constitution prévoit que ceux-ci pourront la rejoindre quand ils le voudront. Néanmoins, la France ne peut accepter sans réagir de voir se former au cœur de l'Europe un Etat allemand unifié. La majorité des députés français vote le 19 juillet 1870 la déclaration de guerre contre la Prusse. Du côté des Etats allemands, cette guerre contre l'ennemi français fait partout s'enflammer le sentiment patriotique et national, comme lors des guerres de libération. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture