La Réforme protestante en France fut un bouleversement majeur. Portée par des facteurs essentiellement religieux, elle eut de vastes répercussions dans divers domaines tel que le domaine politique ou militaire. Elle eut également un puissant impact socioculturel, la Réforme proposait en effet, de réformer la conduite de l'homme en société, de façonner un homme protestant. Pourquoi de nombreux catholiques choisirent-ils de se convertir à cette nouvelle religion ? Car selon Thierry Wanegffelen, ce qui caractérise les Français de la première moitié du XVIème siècle c'est qu'ils sont dans un « entre-deux confessionnel ».
Le texte que nous allons étudier est un extrait d'une relation de Michel Soriano extrait du recueil : Relations des ambassadeurs vénitiens sur les affaires de France.
Michel Soriano est un catholique intransigeant, partisan d'une réforme consolidatrice, il n'est pas français et c'est donc le point de vue d'un étranger sur le royaume de France. La date de cette relation est 1561, ce qui marque la veille du début des guerres de religions et ce texte est alors un récit rétrospectif des événements qu'a connu la France avant le début des guerres de religion et témoigne donc de l'expansion du calvinisme en France – calvinisme qui connut un très large succès et qui fut réprimé dans le sang à maintes reprises. En France, la Réforme est inspirée à partir des années 1530, par Jean Calvin – Luther ayant eu un impact limité - ; Calvin donna un second souffle à la Réforme à partir de 1536. Nous pouvons dire que la Réforme en France est alors une réforme calviniste. La publication en français de son œuvre maîtresse : L'institution de la religion chrétienne en 1541 en complément de l'envoi de pasteurs en France depuis l'académie de Genève permit l'expansion de la Réforme en France et le grand succès qu'a rencontré Jean Calvin. Avant de voir la diffusion du calvinisme dans le Royaume et son ancrage dans des institutions religieuses solides, il faut garder à l'esprit que la frontière confessionnelle était en train de se dessiner en France et celle-ci offrait de multiples voies de passage. Nous pouvons alors aisément nous demander comment le calvinisme s'est-il introduit en France et dans quelles mesures peut-on observer son expansion ? Quelles en sont alors les conséquences ?
Pour répondre à cette problématique, nous procéderons par trois mouvements successifs, le premier nous amènera à étudier l'apparition du calvinisme en France puis nous verrons son expansion et enfin nous nous pencherons sur sa tentative de répression qui ne fut pas totalement une victoire.
[...] Dans les Cévennes, l'implantation du calvinisme fut spectaculaire et donna naissance à une multitude de communautés rurales soudées et solides. Cependant, dans une région, la Bretagne, les idées calvinistes ne parviennent pas à s'implanter en raison des cultures ancestrales des Bretons. Deux clans étaient alors formés : le parti catholique, formé du clergé, de la cour, de presque tous les paysans et d'une grande partie des bourgeois, avait ses forces surtout dans le nord ; à sa tête était la famille de Guise. [...]
[...] Socialement, le calvinisme eut une plus grande influence chez les lettrés des grandes villes alors que les paysans et les analphabètes restèrent pour la plupart catholiques. La carte des Eglises établie par Samuel Mours (cf. Carte) montre que 6 provinces furent particulièrement sensibles à l'influence du calvinisme et témoignent alors de son influence. Ce sont l'Aunis, la Saintonge, le Poitou, la Guyenne, le Languedoc et le Dauphiné, où étaient dressées près de 2/3 des Eglises. Michel Soriano rajoute à la ligne 8-9 : leurs persuasions et leurs exemples gagnèrent presque toute la Provence ( ) et les villes y mordirent Ces Eglises formaient un croissant réformé que nous pouvons apercevoir sur la carte que j'ai fait circuler. [...]
[...] En septembre néanmoins, les réformés décident d'organiser une protestation importante et se rassemblent. C'est en mai 1559 qu'a lieu le premier synode national des églises réformées qui publie la Confession de foi des églises françaises en 40 articles. Au détriment de la censure, les impressions d'ouvrages hérétiques se poursuivent. Malgré tous ces édits contre le protestantisme, Henri II ne parvient pas à éradiquer ce qu'il appelle l'hérésie et cela l'auteur l'écrit à la ligne 11 en disant que le roi tacha d'y pouvoir par des décrets menaçants et des exécutions sévères Au sein de la haute noblesse, les conversions se multiplient à partir de 1557 et l'auteur le montre à la ligne 16 : Le poison se répandit secrètement, il gagna même la cour et plusieurs grands du royaume La montée en puissance des protestants creuse la distance qui les sépare des catholiques dont l'aversion ne cesse de grandir. [...]
[...] L'expansion du calvinisme en France : Soriano in Relations des ambassadeurs vénitiens sur les affaires de France, N. Tommasseo La Réforme protestante en France fut un bouleversement majeur. Portée par des facteurs essentiellement religieux, elle eut de vastes répercussions dans divers domaines tels que le domaine politique ou militaire. Elle eut également un puissant impact socioculturel, la Réforme proposait en effet de réformer la conduite de l'homme en société, de façonner un homme protestant. Pourquoi de nombreux catholiques choisirent-ils de se convertir à cette nouvelle religion ? [...]
[...] Avant de voir la diffusion du calvinisme dans le Royaume et son ancrage dans des institutions religieuses solides, il faut garder à l'esprit que la frontière confessionnelle était en train de se dessiner en France et celle-ci offrait de multiples voies de passage. Nous pouvons alors aisément nous demander comment le calvinisme s'est-il introduit en France et dans quelles mesures peut-on observer son expansion ? Quelles en sont alors les conséquences ? Pour répondre à cette problématique, nous procéderons par trois mouvements successifs, le premier nous amènera à étudier l'apparition du calvinisme en France puis nous verrons son expansion et enfin nous nous pencherons sur sa tentative de répression qui ne fut pas totalement une victoire. I. [...]
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