En effet, la galère est synonyme de « bagne flottant », surtout à partir des années 1680 lorsque le besoin en rameurs conduit les tribunaux à envoyer un millier de condamnés chaque année vers le port de Marseille. Les hommes qui composent la chiourme vivent dans des conditions difficiles. Au maniement extrêmement pénible de la rame s'ajoute les brutalités infligées par l'équipage libre.
[...] On trouve peu de véritables criminels parmi eux, mais plutôt des petits voleurs. Au moment des mauvaises récoltes de 1693-1694, lorsque le prix du pain fut multiplié par deux, le nombre de condamnés aux galères pour vol s'est accru. Le lien de cause à effet apparaît clairement. A côté des voleurs de pain les galères accueillent aussi des meurtriers, des délinquants sexuels et de faux monnayeurs. Les vagabonds et les mendiants représentent une autre source d'approvisionnement en galériens. Cependant les condamnés aux galères pour cause d'errance ou de mendicité ne représentent qu'une minorité au sein de la chiourme (seulement 2 On trouve aussi sur les bancs des galères des condamnés politiques : tous ceux qui, par leurs idées, par leurs actions politiques ou religieuses, ont été à l'encontre de l'autorité royale. [...]
[...] Par conséquent, on utilise autant que possible la voile. Les galères des XVIIe et XVIIIe siècles sont dotées d'un gréement impressionnant. Elles possèdent deux mâts (voiles triangulaires), trois même en comptant un mâtereau d'artimon à poupe, qui peuvent supporter une voilure dont la superficie maximale atteint 800 mètres carrés. Après avoir décrit la galère, nous allons nous intéresser à son histoire et à son évolution au cours de la période étudiée. B. L'apogée des galères sous le règne de Louis XIV Au début du XVIIe siècle, le corps des galères ne compte qu'une dizaine de bâtiments, tous en très mauvais état car mal entretenus. [...]
[...] Après avoir présenté les différentes catégories de galériens, nous allons à présent nous intéresser à leurs conditions de vie. Conditions de vie des galériens A. Le voyage jusqu'aux galères Avant même d'arriver sur les galères, les forçats ont un long chemin à parcourir qui bien souvent s'accompagne de nombreuses difficultés et souffrances. En effet, une fois condamnés, ils doivent subir le supplice de la marque au fer rouge. Par ce geste, ils sont marqués sur l'épaule droite, des lettres G.A.L. [...]
[...] Il y a aussi la chaîne de Bretagne, réservée aux faux-sauniers, qui part de Rennes pour rejoindre Marseille au cours de laquelle les galériens effectuent 800 km à pied et enchaînés, en six à sept semaines. En plus de ces longues marches, les galériens doivent endurer mauvais traitements et privations, l'alimentation étant bien souvent insuffisante. Dès leur arrivée à l'Arsenal, le lourd collier que portaient les galériens est remplacé par un anneau placé à la cheville et fixé à une chaîne. Avant d'être répartis sur les différentes galères, les galériens sont déposés sur la Grande Réale, une galère désaffectée où ils seront examinés puis trié par le maître chirurgien. [...]
[...] BRIAIS Bernard, Galères et galériens, éditions Ancre de marine, Saint- Malo p. CASTAN Nicole et ZYSBERG André, Histoire des galères, bagnes et prisons en France de l'Ancien régime, éditions Privat, Toulouse p. ZYSBERG André, Marseille au temps des galères : 1660-1748, éditions Rivages, Marseille p. Ouvrages spécialisés : BURLET René, Les galères au musée de la Marine, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, Paris p. CHIRAT Didier, Vivre et mourir sur les galères du Roi Soleil, éditions Ancre de marine, Saint-Malo p. [...]
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