La situation agricole française au début du 18ème siècle marquait la nécessité d'une nette progression de la production. En effet, le 17ème siècle avait été une période de stagnation, une période où le froid et la faim apparaissaient plus souvent qu'au siècle précédent, dans les écrits également, période au cours de laquelle Colbert stimulait le commerce mais négligeait l'agriculture. La famine de 1709, qu'aggravait la pression démographique, fit comprendre à une certaine élite officielle ou intellectuelle que la France ne produisait pas assez pour nourrir sa population, à cause de trop faibles rendements, qu'il n'était plus possible de se fier aux importations de grains, d'ailleurs très incertaines (...)
[...] L'enquête explique cette chute par l'effet des années pluvieuses provoquant le ravinement des sols et le contrecoup des épizooties successives frappant le cheptel en voire 1754, d'où la diminution de la fumure. Les statistiques de 1840 montrent que l'agriculture lorraine a retrouvé l'équilibre de 1730 (voir tableau en fin de texte). Cette restauration de l'agriculture lorraine est importante, car elle est peutêtre le résultat de la mise en pratique de techniques nouvelles. En fait, elle est déjà terminée vers 1787, dans les onze années succédant à une conjoncture météorologique défavorable. [...]
[...] La notion même de révolution suppose qu'elle s'inscrive dans une courte période, donc moins d'un siècle, et qu'elle aboutisse à une situation différente de celle qui la précède. Si donc l'agriculture française a progressé rapidement au 18ème siècle, elle aura renouvelé ses techniques agricoles, amélioré son matériel, et par conséquent amélioré ses rendements. La prise de conscience de la nécessité du changement La situation agricole française au début du 18ème siècle marquait la nécessité d'une nette progression de la production. [...]
[...] Nous ne connaissons, d'autre part, aucun document mentionnant l'emploi d'un matériel agricole nouveau ou rénové. Il semble en effet que la France ait connu très tard la charrue à versoir apparue au début du 18ème siècle en Europe. La valeur des rendements en blé des provinces françaises nous donnera une meilleure appréciation de la situation agricole française au 18ème siècle et de sa technicité, sans négliger certains autres traits du changement. Sur le plan national, certains historiens utilisent des moyennes pour apprécier la révolution agricole. [...]
[...] La nouvelle situation au 16ème siècle (grandes découvertes, naissance du capitalisme commercial, scissions religieuses graves) fut également un tournant décisif pour l'agriculture. En effet l'inflation monétaire ruine les propriétaires féodaux et facilite leur remplacement par la bourgeoisie marchande, maîtresse des prix. Si une partie de cette bourgeoisie dilapida ses profits dans le prestige et dans le luxe, tel les Fugger, un certain nombre de marchands, face à la nécessité de soustraire leur fortune à l'inflation, investirent des capitaux dans le seul secteur libre disponible, le secteur foncier. [...]
[...] Mais, il faut le rappeler ici, toutes ces considérations ne sont que des indices nous permettant de juger froidement les données quantitatives, qui seules ont un sens. L'étude des données régionales va nous permettre de définir l'agriculture des derniers siècles de l'Ancien Régime. On peut noter une certaine tendance au rassemblement des terres par les bourgeois propriétaires. Ainsi la famille du sieur François Belat, dans la commune de Saint Sauvier en Combrailles, regroupe en un bloc ses parcelles éparses de 1603 à 1785 (Archives du Cher ; terriers de 1603 [E690 et E693] et de 1785 E717 plan 59]). [...]
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