A peine Elisabeth couronnée, les leadeurs protestants anglais sont de retour d'exil, plus hostiles que jamais à tout compromis avec l'« Antéchrist » de Rome. Ils ne revendiquent plus seulement la liberté pour leur parti. Ils reviennent de droit pour faire abolir, purement et simplement l'autre parti dit « idolâtre » ou « papiste ». Ils désignent ici la pratique religieuse de Marie Tudor ; « the bosom serpent », de Pole ; puissant réformateur à la tête du Concile de Trente, mais aussi des Espagnols et des Français : les ennemis de leur foi. La cible des mesures annoncées ce sont les catholiques. Sur ce, la fille d'Henri VIII est proclamée en 1558 « Reine Salvatrice Déborah », « championne des Protestants », celle qui va enfin rétablir la « vraie religion ». Il reste difficile de préciser qu'elles sont les forces opposables et opposés des deux partis en présence. Les pratiquants catholiques étaient sans doute numériquement majoritaires dans le pays mais ils étaient loin d'avoir le dynamisme conquérant et révolutionnaire des protestants. Dès lors, le seul fait « d'être catholique sous Elisabeth 1ère » devient préjudiciable. La cohabitation des deux partis constitue une contrariété alarmante dans ses principes, pire encore dans sa pratique. En fait, demeurer catholique, est prit comme une haute trahison, une offense à la toute-puissance de la reine, chef de la nouvelle Eglise réformée anglicane. C'est faire obstacle au souci d'unité et de concorde de la reine pour ses sujets. C'est se marginaliser, se faire hors-la-loi et se mettre dans le collimateur des autorités déjà« remontées ». L'identité catholique donne l'idée d'une menace irritante, celle d'une double atteinte, physique et politique, privée et publique c'est-à-dire, à la personne de la reine et à son gouvernement. La querelle théologique nourrira une psychose telle que la reine se verra prise par les événements et sera tenue de prendre des décisions qui ne sont pas toujours volontaires. Malgré les dits « poursuivants » ; catholiques réfractaires, les « récusants » persisteront dans leur état de provocation, poursuivront la répression, ébranleront la sphère du pouvoir au point de faire ainsi le lexique anglais s'adapter à leur cas cela à défaut de la loi. Mais, en quoi « être catholique » est un problème capital sous Elisabeth? Qu'elle est la faute? Comment l'inflexibilité des deux partis met-elle en jeu les valeurs que soutient le peuple anglais au cœur du problème et impose-t-elle des aménagements importants ? Sur ce, prendre la mesure du problème que pose la présence catholique sous Elisabeth 1ère n'est-ce pas mettre l'Angleterre elle-même ou la religion anglaise en question ? N'est-ce pas s'interroger sur une rébellion, son fondement, ses dangers et perspectives ? Le problème catholique enfin n'est-il pas pris dans une inconstance étonnante ?
[...] À la cour, on trouve des crypto-catholiques à qui la reine ne demande que l'apparence d'une soumission. Mieux encore, les 39 Articles de 1563, document théologique officiel de l'Église d'Angleterre, représentent un compromis malaisé entre l'insistance très catholique sur la hiérarchie, les rites ou le danger de l'hérésie, et une reconnaissance très calviniste de la dépravation de l'homme ainsi que de la prédestination. Il semble que la reine est d'abord inquiète des risques de débordement, d'autant plus qu'en marge de l'Église officielle cette fois-ci des communautés séparatrices se constituent de formes puritaines. [...]
[...] III/Le problème catholique pris dans une étonnante inconstance. Une reine de cœur catholique ou protestant? Une Église protestante au clergé catholique Ch.Heigh? Bibliographie -Elizabeth Tuttle, Les îles britanniques à l'âge moderne 1485-1783, ed. Hachette Supérieur, Carré-histoire -B. Cottret, Histoire de l'Angleterre, XVI –XVIIIe s. PUF Nouvelle Clio 1996. CDI : 942.05 COT. -G.Minois, Les Tudors, PUF Que sais-je ? 1996. BU : MIN. [...]
[...] L'assistance au culte était obligatoire, une obligation déshonorée parce que son application reste non-unanime. Le clergé paroissial devait suivre à la lettre les injonctions royales qui détaillaient des questions pratiques, la régularité du culte et de la communion, le port des habits sacerdotaux, et l'interdiction des jeux, des danses populaires associées aux fêtes religieuses catholiques. Cela pour en venir au fait qu'il semble que la réforme élisabéthaine ne s'installa dans le royaume que très lentement et avec grande difficulté dans certains endroits notamment au Nord où l'influence écossaise est plus notable. [...]
[...] Sa position, dès l'avènement en sera des plus instables et des plus inconfortables. En ce qui concerne la religion et le fait d' être catholique c'est une révolution dans le sens où le bouleversement qui s'annonce résulte d'un mouvement de retour vers les valeurs henriciennes des valeurs précédemment reniées sous Maire Stuart. Le monarque reste le centre moteur de ces adaptations. Se pencher sur un tel sujet aura été l'occasion de mettre en avant la force comme l'inconstance du régime dans un souci d'organisation majeur. [...]
[...] Mais, en quoi être catholique est un problème capital sous Élisabeth ? Qu'elle est la faute? Comment l'inflexibilité des deux partis met-elle en jeu les valeurs que soutient le peuple anglais au cœur du problème et impose-t-elle des aménagements importants ? Sur ce, prendre la mesure du problème que pose la présence catholique sous Élisabeth 1re n'est-ce pas mettre l'Angleterre elle-même ou la religion anglaise en question ? N'est-ce pas s'interroger sur une rébellion, son fondement, ses dangers et perspectives ? [...]
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