A la sortie de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis et l'URSS apparaissent comme les deux puissances libératrices de l'Europe nazie. Les Etats-Unis sont alors perçus comme une hyperpuissance militaire, du fait de leur armée et de la bombe atomique, économique, avec la possession de la moitié du PNB mondial pour une population de 140 millions d'habitants et politique. Leur territoire n'a pas été envahi et leurs pertes humaines sont faibles, comparées aux autres belligérants, comme l'URSS qui comptent 25 millions de morts civils et militaires contre 292 000 morts au combat du côté américain. Si l'opinion américaine voudrait un retour à l'isolationnisme, comme après la première guerre mondiale, l'engagement de la nation dans ce conflit planétaire oblige les Etats-Unis à assumer l'après-guerre, et surtout à contrer l'URSS. Ainsi, alors que la guerre n'est pas finie, les Etats-Unis préparent l'après guerre en organisant la conférence de Bretton Woods, en Juillet 1944, qui entend réorganiser l'économie mondiale autour de nouvelles institutions que sont le FMI, le Fonds Monétaire Internationale pour la coopération monétaire et la BIRD, Banque Mondiale pour la Reconstruction et le Développement, qui a pour but de financer la reconstruction de l'Europe et le développement du Tiers monde. Ces deux institutions permettent surtout de conforter l'hégémonie financière américaine, qui fait du dollar la principale monnaie de réserve. Dans la logique d'une reconstruction de la paix mondiale, la conférence de Dumbarton Oaks, qui se tient du 21 Août au 7 Octobre 1944, établit le projet de l'Organisation des Nations Unies, qui aboutit à la conférence de San Francisco, du 25 Avril au 25 Juin 1945, par laquelle la charte est signée. Le Sénat américain la ratifie à une majorité écrasante, et pour mieux marquer l'implication des Etats-Unis dans une nouvelle organisation de sécurité collective, son siège est fixé à New-York. L'ONU a pour principales missions de préserver la paix dans le monde et de défendre les droits de l'homme. Dans ce contexte de fin de guerre, Staline accueille ses homologues américain et britannique lors de la conférence de Yalta, du 4 au 11 Février, par laquelle d'importantes décisions sont prises comme entre autre l'occupation militaire de l'Allemagne en quatre zones et l'engagement de l'URSS à entrer en guerre contre le Japon. Le 8 Mai, la guerre en Europe se termine par la capitulation allemande et la conférence de Potsdam, qui se tient du 17 Juillet au 2 Août, fixe le sort des nations ennemies. Les tensions naissent entre les deux « Grands » aux doctrines catégoriquement opposées ; d'un côté le libéralisme et le capitalisme américain contre le communisme soviétique. La lutte pour l'hégémonisme mondial efface le souvenir de la Grande Alliance et la rupture entre les deux blocs s'affirme. Par un discours retentissant à Fulton, dans le Missouri, Winston Churchill, alors chef de l'opposition conservatrice anglaise et ancien premier ministre, met en garde l'Occident contre le risque d'une guerre majeure, autrement dit nucléaire, avec l'URSS. Walter Lippman, penseur et commentateur américain, et le journaliste Herbert Swope utilisent l'expression de « guerre froide » pour la première fois en 1947 pour désigner l'antagonisme croissant entre les Américains et les Soviétiques. Raymond Aron définit la guerre froide comme une « paix impossible, une guerre improbable ». La guerre froide oppose alors les deux grandes puissances dans une lutte idéologique et politique, par le biais de conflits détournés, mais sans confrontation directe. L'Europe est alors divisée en deux par le « rideau de fer », frontière idéologique séparant la partie occidentale pro-américaine de la partie orientale communiste. L'année 1975 marque l'aboutissement de la période dite de « détente », mais le conflit ne s'éteint définitivement qu'en 1991, par la dissolution de l'URSS. Quel a été le rôle des Etats-Unis durant la guerre froide de 1947 à 1991 ?
[...] Malgré une volonté très forte d'établir de relations durables, la guerre du Kippour et l'affaire du Watergate jettent de l'ombre sur ces projets et rétablissent une bipolarité entre les États- Unis et l'URSS. Mais ces actions sont des premiers pas vers une nouvelle ère, une seconde détente et la fin de la Guerre froide avec l'effondrement du mur de Berlin en 1989. Sur un plus court terme, la période de la guerre du Vietnam couvre l'expansion économique des États-Unis de 1961 à 1973. [...]
[...] Bien que l'URSS ait été la première à envoyer un homme dans l'espace, elle reste inférieure en matière de missiles intercontinentaux. De plus, les États-Unis installent en Turquie, en Italie et en Grèce des missiles Jupiter ou Thorn qui peuvent frapper l'URSS en dix minutes, alors qu'il en faudrait vingt-cinq aux missiles soviétiques pour traverser l'Atlantique. Enfin, en mars 1962, les querelles entre Castro et le leader du parti communiste cubain font craindre un rapprochement avec Pékin : il faut donc faire quelque chose pour maintenir le pion cubain sur l'échiquier soviétique. [...]
[...] La logique de la raison leur est inconnue, mais le gouvernement soviétique est sensible à la logique de la force. Ainsi, après ces déclarations, Kennan affirme un an plus tard que la poussée soviétique peut être endiguée par le ‘containment', par l'application adroite et vigilante d'une contre-force à des points géographiques et politiques changeant constamment Depuis 1945, la question atomique pose problème. Que faire pour éviter la course aux armements ? Faut-il partager les secrets nucléaires avec l'URSS afin de conserver sa confiance ou faut-il soumettre l'énergie atomique à un contrôle international ? [...]
[...] Avec la fin de la guerre de Corée, le Maccarthysme s'essouffle. Mais ce qui provoque sa perte est le fait que McCarthy s'en prenne aux militaires. Même s'il désapprouve les méthodes du sénateur, Eisenhower ne réagit pas franchement, car il est convaincu, comme la majorité des Américains, qu'il faut lutter contre le communisme. Mais en tant que commandant en chef des armées, il doit défendre ses troupes. Il laisse donc s'organiser une contre-attaque au Sénat. Celui-ci inflige un blâme, c'est-à- dire une censure, à McCarthy par un vote du 2 décembre 1954, ce qui met un terme à son influence. [...]
[...] Les États-Unis bénéficient donc d'une supériorité numérique et matérielle. Le secrétaire à la Défense américain, Robert McNamara, est convaincu que la RDV ne peut résister à la puissance de feu américaine. Mais tout cela a un coût très élevé, notamment sur le plan du matériel qui se révèle être sophistiqué. On entre dans une ère de corps expéditionnaires avec, selon André Fontaine, un envoi de hommes[32]. Les États-Unis ont toutefois du mal à être efficaces en raison du climat et de l'opinion publique américaine qui n'est pas préparée à une longue guerre confuse, contrairement aux Viêt-Congs». [...]
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