Les Etats généraux sont l'une des plus anciennes institutions françaises. Depuis le XIVème siècle les rois peuvent convoquer des députés provenant de l'ensemble du territoire pour lui rendre un service, qui en principe n'est que de conseil. En fait il s'agit de fournir au souverain, à un moment politique difficile, un soutien de l'opinion des grands corps qui composent le royaume. Au cours de la deuxième moitié du XVIème siècle, la fréquence des réunions est très importante comme jamais auparavant. Donc la convocation de 1614 s'inscrit dans une tradition vivante (...)
[...] L'ouverture des Etats est fixée le 22 octobre : 140 ecclésiastiques gentilshommes du tiers à l'hôtel de Bourbon. Deux points retiennent l'attention des députés : l'affirmation de l'autorité royale contre les arguments tendant à limiter son exercice, et la vénalité des offices du royaume dont une grande partie de l'opinion demande la suppression. La première affirmation de l'absolutisme. On dénonce avec horreur les théories politiques qui envisagent d'affaiblir l'autorité royale, voire de l'exposer au tyrannicide. Ce dernier geste s'oppose à la raison d'Etat. [...]
[...] Mais l'article du tiers érigeant la puissance royale en autorité absolue fait son chemin dans les vicissitudes politiques des décennies suivantes (1682, l'assemblée du clergé de France prend ce texte pour règlement des rapports du spirituel et du temporel, déclaration dite des 4 articles). L'absolutisme louisquatorzien est déjà formulé : ce n'est pas un héritage médiéval mais une conception moderne. La génération arrivant à maturité avec le règne pacifique d'Henri IV rejette les souvenirs de désordre : il lui semble que l'Etat est garant de la paix et de la prospérité des sujets. Les Etats généraux de 1614-1615 n'est pas une étape importante dans l'histoire des institutions : il dessine l'état des opinions et des virtualités politiques seulement esquissées. [...]
[...] Les officiers ne veulent pas perdre l'hérédité de leurs charges, mais devant les doléances le tiers doit demander aussi la révocation du droit annuel. Les ordres sont unanimes sur la réforme des scandales financiers. En outre, le tiers réclame une périodicité régulière des Etats, revendication classique. Le roi promet de mettre fin à la paulette, mais ne le fait pas. Dès la fin des Etats généraux le Parlement de Paris tient à faire oublier cette parenthèse politique et à se poser à nouveau comme seul interlocuteur de l'Etat. [...]
[...] Est ainsi censuré le jésuite espagnol Francisco Suarez. Les Etats font avancer la cause gallicane : les orateurs du tiers veulent qu'un manifeste des droits absolus du roi figure en tête du cahier général de doléances. L'ordre du Clergé s'en indigne, car ce texte semble affranchir l'Etat de toute morale, bafoue le rôle spirituel du pape, paraît accorder à l'Etat autorité en matière de doctrine religieuse. Le Conseil du roi est embarrassé du zèle 3 de ces députés du tiers qui opposent roi et pape. [...]
[...] HISTOIRE MODERNE 1 Les États généraux français de 1614-1615 Les Etats généraux sont l'une des plus anciennes instituions françaises. Depuis le XIVème siècle les rois peuvent convoquer des députés provenant de l'ensemble du territoire pour lui rendre un service, qui en principe n'est que de conseil. En fait il s'agit de fournir au souverain, à un moment politique difficile, un soutien de l'opinion des grands corps qui composent le royaume. Au cours de la deuxième moitié du XVIème siècle, la fréquence des réunions est très importante comme jamais auparavant. [...]
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