Etat royal, monarchie française, Eglise catholique, crise de conscience, siècle des Lumières, 1700-1750, Ancien Régime, libertés fondamentales, droit naturel, séparation des pouvoirs, Montesquieu, Paul Hazard, L'Encyclopédie, Fénelon
Diderot, philosophe français du XVIIIe siècle, disait dans une de ses lettres à destination de son amie Sophie Volland, en parlant de l'Encyclopédie : "Cet ouvrage produira sûrement avec le temps une révolution dans les esprits, et j'espère que les tyrans, les oppresseurs, les fanatiques et les intolérants n'y gagneront pas. Nous aurons servi l'humanité". Cette citation montre bien qu'un renouveau idéologique se produit au cours du XVIIIe siècle, notamment en France. Ceci nous amène au sujet proposé : "L'Etat Royal et l'Eglise catholique face à la crise de la conscience". Ici, nous nous intéresserons donc principalement à la France. L'Etat royal désigne le régime monarchique, modèle politique de la France de l'Ancien Régime. Le roi possède tous les pouvoirs, sans restrictions ni contrôles, et serait un envoyé de Dieu.
L'Eglise catholique est donc intimement liée à l'Etat royal. Son importance en Europe à cette époque est considérable, et elle exerce une forte influence sur les sociétés. Cependant, la crise de la conscience, qui désigne l'émergence d'une pensée nouvelle, assimilable au libéralisme, vient bouleverser l'autorité de l'Ancien Régime. On peut alors se demander en quoi la crise de la conscience est un renouveau spirituel et de quelle manière elle va perturber la monarchie absolue et le catholicisme. Pour répondre à cela, nous allons dans un premier temps voir comment cette idéologie nouvelle est en opposition avec l'Ancien Régime, comment l'ouverture sur le monde et le contexte sociopolitique du pays l'ont rendu possible et dans un second temps de quelle manière elle a remis en cause l'ordre établi pour l'Etat royal et l'Eglise catholique.
[...] On assiste à une nouvelle sorte de rapport de domination avec, au sein du Tiers-Etat, un accroissement des écarts entre plus riches et plus pauvres. La bourgeoisie à possession des terres et des moyens de production et prend petit à petit la place d'une noblesse en partie désargentée. Lorsque la croissance apporte plus de profit, les propriétaires ne répercutent pas cette hausse de bénéfices sur les salaires des travailleurs. Cela donne naissance à un certain paradoxe. Effectivement, la crise de la conscience, qui prône la liberté de l'Homme et dans un sens l'égalité, se diffuse d'abord au sein de la classe bourgeoise. [...]
[...] Leur richesse leur permet un détachement vis-à- vis de l'autorité, ce sont donc eux, qui les premiers, feront figure d'individualisme. Enfin, ces nouvelles idées et ces prémisses de libéralisme ne sont pas toujours pour une dénonciation totale de la monarchie. C'est le cas des physiocrates qui militent vers la moitié du XVIIIe pour une liberté du commerce et de l'industrie. Ils cautionnent la monarchie absolue, mais dans un esprit plus égalitaire. Turgot, le contrôleur général des Finances de 1774 à 1776 dont la politique s'approche de la pensée physiocrate, a tenté de rendre les propriétaires imposables, les nobles y compris. [...]
[...] Par exemple, Voltaire se rendit en Angleterre, qui possède depuis 1689 le of texte qui pose les bases de la monarchie anglaise, beaucoup plus tolérante qu'en France, puisque parlementaire, et donc plus ouverte aux idées libérales. Il s'est également rendu aux Pays-Bas. Cela montre la volonté de ceux qu'on appelle les « despotes éclairés », qui sont des monarques attachés au fait de moderniser la politique, de gouverner selon la raison en se présentant comme des serviteurs de l'État. Le français devient la langue pratiquée dans les cours européennes. L'Église L'Église catholique, puisqu'elle est fortement liée à l'État en France, a une grande fonction sociale jusqu'à l'aube de la sécularisation. [...]
[...] Les libertés fondamentales, comme la liberté d'expression ou de culte, n'existent pas. Le roi privilégie deux des trois ordres, la noblesse et clergé, pourtant largement minoritaire (environ de la population), et délaisse ainsi le tiers-état dont les conditions de vie et les droits sont ignorés et méprisés par le haut de la société. Les Lumières, eux, sont d'une certaine manière antichrétiens. Ils croient au droit naturel, en particulier Hobbes, Locke et Rousseau. Le droit naturel s'oppose au droit divin, il met en avant l'importance de l'individu, sa raison et sa finalité. [...]
[...] Parlons à présent de François de Salignac de La Mothe-Fénelon, plus connu sous le nom de Fénelon. C'était un homme d'Église et un écrivain français. À travers son roman aventures de Télémaque », il critiqua Louis XIV. Il dénonce ouvertement les travers de sa politique. « Avez-vous cherché les gens les plus désintéressés et les plus propres à vous contredire ? Avez- vous pris soin de faire parler les hommes les moins empressés à vous plaire, les plus désintéressés dans leur conduite, les plus capables de condamner vos passions et vos sentiments injustes ? [...]
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