Évoquer la naissance de l'État moderne ne doit pas s'apparenter à l'évocation de la naissance de l'État démocratique. En effet, selon Max Weber, l'État moderne est avant tout un État ayant réussi à monopoliser « la violence physique légitime comme moyen de domination ». Il s'agira donc pour nous de ne pas confondre cette naissance avec l'apparition des pensées des Lumières du 18e siècle, et de la cantonner à une région bien déterminée qu'est l'Europe.
Quelles peuvent donc être les changements moraux ou politiques qu'a connus la société féodale morcelée pour qu'elle bascule vers une société moderne centralisée? Après avoir évoqué les évolutions du monde féodal, nous parlerons des mécanismes de centralisation du pouvoir caractéristiques du basculement vers la modernité.
[...] Comment est né l'État moderne en Europe ? Évoquer la naissance de l'État moderne ne doit pas s'apparenter à l'évocation de la naissance de l'État démocratique. En effet, selon Max Weber, l'État moderne est avant tout un État ayant réussi à monopoliser la violence physique légitime comme moyen de domination Il s'agira donc pour nous de ne pas confondre cette naissance avec l'apparition des pensées des Lumières du 18e siècle, et de la cantonner à une région bien déterminée qu'est l'Europe. [...]
[...] Des traités de Westphalie signés à la fin de cette guerre renforcent notamment le principe de reconnaissance de toutes les religions dans le Saint-Empire romain germanique (morcelé en 365 petits états), qui était jusque-là totalement subordonné à la puissance du Vatican. Ce basculement fut largement dénoncé par l'Église catholique qui voyait là une profonde remise en question de sa toute-puissance. On retrouve notamment dans cette nouvelle approche des relations Église/État la pensée de Thomas Erastus (1524-1583, théologien suisse), source des thèses dites erastiennes qui affirment la primauté de l'État sur l'Église dans la conduite des affaires d'une nation. B. [...]
[...] La naissance de l'État moderne dans un monde féodal en évolution La naissance de l'État moderne coïncide avec le déclin de l'influence de l'Église et de la puissance des seigneuries A. La perte d'influence de l'Église 1. La politique, espace indépendant de la morale et de la théologie Basé sur le principe d'États disposant d'une légitimité divine, la féodalité chrétienne se voit remise en cause dans l'œuvre de Nicolas Machiavel (1469-1527), Le Prince, sorte de traité politique, qui a pu être qualifié d'immoral notamment par le Vatican (qui le mit à l'index lors du Concile de Trente), ou bien d'un tout autre coté de livre des républicains par Jean Jacques Rousseau, dans la mesure où l'auteur préconise au Prince de s'appuyer sur le peuple, et non sur les puissants. [...]
[...] Ce processus de fonctionnarisation va se développer peu à peu jusqu'à atteindre son comble après la Révolution française notamment. L'émergence de cette bureaucratie remet en cause le pouvoir central du roi, qui devient un simple exécutant de l'appareil administratif qu'il a mis en place. L'État bureaucratique moderne est selon Max Weber une association obligatoire qui organise la domination. Les monopoles que nous avons décrits tout à l'heure sont détenus par une structure institutionnelle rationalisée et dépersonnalisée, autrement dit une vaste administration qui se détache progressivement du pouvoir royal qui reste cependant plus puissant que les autres fonctionnaires. [...]
[...] Enfin, l'impression d'unité est accentuée par un sentiment qu'éprouvent de nombreux habitants d'un même État, qui est celui de s'identifier à une seule et même Nation : le concept d'État-Nation est né, et va jusqu'à devenir synonyme de celui d'État moderne pour certains. De ces phénomènes découle ce que l'on peut appeler le mécanisme monopoliste de l'État, qui consiste à centraliser de nombreux pouvoirs, comme le pouvoir judiciaire, fiscal, militaire, ou monétaire. C'est ce que nous allons voir dans cette deuxième partie avec Orianne. II. [...]
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