Il est difficile de distinguer guerre et violence car, à la différence d'aujourd'hui, l'État ne concentrait pas en ses mains le monopole de la violence armée. Quand une troupe nobiliaire commettait des ravages sur son chemin, s'agit-il d'un fait économique ou d'un fait militaire ? Lorsqu'une ville était mise à sac par des hommes non soldés (Rome en 1527, Anvers en 1576), se place-t-on dans la problématique de la guerre ?
L'unité du fait militaire, à l'époque moderne, dépendait de la volonté monarchique, relevait de la puissance souveraine : celle-ci s'efforça de contraindre ses sujets à l'obéissance. A la guerre privée, théoriquement prohibée depuis le XIIe siècle (théoriquement, car le dernier conflit entre un roi français et un vassal trop puissant eut lieu sous Louis XI (1461-1483) avec Charles le Téméraire), succédèrent les conflits entre princes, dans un élan de regroupement des principautés ; la guerre de Cent Ans ou la Reconquista annonçaient ce phénomène (...)
[...] En 1552, le roi de France occupa les Trois Evêchés (Metz, Toul et Verdun). Le désastre de Saint-Quentin en 1557 (commémoré par l'édification de l'Escorial à la demande de Philippe) fut compensé l'année suivante par la prise de Calais (victoire de Guise). Le traité du Cateau-Cambrésis, signé en 1559, déboucha sur un statut quo : l'Espagne gardait l'Italie tandis que la France récupérait ses pertes du Nord et conservait Turin, Pignerol, les Trois Evêchés. En effet, les souverains espagnols et français s'entendirent sur la paix afin de lutter contre les troubles religieux qui menaçaient alors leurs royaumes respectifs. [...]
[...] La baïonnette à douille se substitua à la baïonnette à manche en 1689. Et bien d'autres innovations encore. Souvent, des débats importants s'organisaient autour de la modification ou de l'intrusion d'une arme. Les gouvernements encourageaient leur standardisation afin de faciliter la production. * La poudre, inventée par les Chinois mais abandonnée par eux, adoptée en Europe à la fin du Moyen-Âge, servit également à fabriquer des canons, de l'artillerie. A leur simple vue, il n'était pas rare qu'une ville toute entière se rendît à l'assaillant. [...]
[...] Il associa très tôt son fils : le marquis de Louvois (1641-1691). Celui-ci, immense travailleur, s'identifia à la politique guerrière de Louis XIV, gagna sa confiance et devint seul secrétaire d'Etat à la Guerre à partir de 1677. Il produisit une fournée d'inspecteurs (tels Martinet et De Fourilles) pour lutter contre le mauvais état des régiments. En 1679, il lança l'immatriculation des soldats afin de mettre un terme aux fraudes (les passe-volants) et de s'appuyer sur des effectifs fiables. En ce sens, la première liste de déserteurs fut publiée en 1683. [...]
[...] Après la défaite de La Hougue en 1692, guerre de course privilégiée (cf Jean Bart, René Duguay-Trouin) navires capturés de 1689 à 1697. Le commandement Disparition du connétable à la mort de Lesdiguières en 1627 et rachat des offices maritimes par Richelieu (devint le Grand Maître et surintendant général des mers). Souverains ne s'aventurèrent plus dans les combats (vie jugée trop précieuse), désormais supervisés par les ministres. Partage de l'autorité entre maréchaux de France et colonels généraux, même si primauté de Turenne. Néanmoins, indépendance des généraux stratégie de cabinet. [...]
[...] Restauration de la charge d'Amiral (honorifique) et commandement confié aux vice-amiraux et à général des galères. Emergence d'une carrière militaire grâce à l'ordre du tableau (1675) : progression par le mérite, l'ancienneté, d'autant plus que la vénalité reculait. Les guerres louis-quatorziennes Recouvrirent les deux tiers de son règne. Néanmoins, périphérisation des conflits, tous en dehors du Royaume : 1667-68 : guerre de Dévolution (gain de la Flandre) 1672-78 : guerre de Hollande (rattachement de la Franche-Comté) 1689-97 : guerre de la Ligue de Augsbourg (reconnaissance du Rhin comme frontière naturelle), marquée par la famine de 1693-94 1701-14 : guerre de Succession d'Espagne (Bourbon sur le trône d'Espagne, perte de colonies d'Amérique du Nord), frappée par le Grand Hyver de 1709 Louis XIV = le roi de guerre par excellence, monopolisant l'image de Mars. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture