L'Etat en France au 17ème siècle

Résumé du document

Ainsi convient-il, pour mieux comprendre cette genèse de l'Etat moderne en France, de s'intéresser dans un premier temps à ce qui en constitue le support : le renforcement du pouvoir étatique, c'est-à-dire du pouvoir de celui qui « est l'Etat » (Louis XIV), le roi. Dans un deuxième temps, il faudra étudier ce qui en constitue la réalité : la bureaucratisation de l'Etat, c'est-à-dire l'amélioration de son organisation, quantitativement (augmentation des effectifs) aussi bien que qualitativement (accroissement de l'efficacité des services étatiques). Enfin, nous nous attacherons à décrire cette première forme d'Etat moderne français en tant que « modèle » (celui de la monarchie administrative et absolue de droit divin, propre à la France), en évoquant également ses défenseurs et ses pourfendeurs contemporains...

Extraits

[...] Les différents niveaux de pouvoir On peut distinguer trois "rangs" parmi ces nobles. La grande robe est formée des conseillers d'État et titulaires des hautes charges au Parlement ; ses membres remplissent les conseils du roi. La moyenne robe importante surtout en province, comprend les conseillers des parlements de province, les lieutenants de baillaige et de sénéchaussée. Enfin, la petite robe est celle des avocats, notaires, greffiers et procureurs. Cette noblesse de robe connaît un fort développement à la fois du fait du développement de l'Etat et donc des offices, et inversement parce que la vente d'offices permet de dégager des fonds pour financer la guerre de Trente Ans. [...]

[...] III/Le modèle théorique de l'absolutisme français A/Une évolution idéologique globale Un siècle de crises Le 17ème siècle est un siècle de crise partout en Europe et notamment en France. Crises économiques avec de nombreuses famines et révoltes paysannes. Crises politiques et guerres : guerre de Trente Ans (1618-1648), Fronde (1648-1653), guerre franco-espagnole (1653-1659), guerres de Hollande et de la ligue d'Augsbourg (1665-1697) et guerre de Succession d'Espagne (1702-1714). Crises religieuses : jansénisme, révocation de l'édit de Nantes (1685), quiétisme. Crises intellectuelles : libertinage, préciosité, baroque. Ces diverses crises renforcent, à court et moyen termes, l'absolutisme. [...]

[...] Bref, ce n'a été pendant ledit temps de trois jours qu'assemblée de peuple, jour et nuit, avec armes et une fois avec un tambour, tantôt cent, tantôt deux cents et jusques à quatre à cinq cents, criant: " Vive le roi sans gabelle! D'un sol que nous payons pour les pommes, on nous en veut faire payer 10 écus, les autres 20 écus! Tuons le commissaire! " Et quelquefois ajoutaient: "Vive le roi et M. le duc de Brissac sans gabelle! [...]

[...] Cette ruine commence dès les années 1620, et continuera tout au long du 17°siècle. Pour une grande partie de l'entourage de Louis XIII, les huguenots représentaient un danger du fait de la puissance qu'ils avaient acquis grâce aux clauses secrètes de l'Edit de Nantes de 1598. En effet, en 1610, il y avait près de 200 places de sûreté protestantes, chacune contrôlée par un gouverneur et possédant une garnison. Au total, la Religion Prétendue Réformée pouvait déployer hommes en armes. [...]

[...] Louis XIV jugé par un curé de campagne A la fin de l'année 1715, le curé de la paroisse rurale de Saint-Sulpice, près de Blois, note dans son registre paroissial, sous le titre Remarques sur l'année 1715 : «Louis XIV, roi de France et de Navarre, est mort le 1er septembre dudit an, peu regretté de tout son royaume, à cause des sommes exorbitantes et des impôts si considérables qu'il a levés sur tous ses sujets. On dit qu'il est mort endetté de 1 milliard 700 millions de livres. Ses dettes étaient si considérables que le Régent n'a pu ôter les impôts que ledit roi avait promis d'ôter trois mois après la paix, qui étaient la capitation et le dixième du revenu. de tous les biens. Il n'est pas permis d'exprimer tous les vers, toutes les chansons et tous les discours désobligeants qu'on a dits et faits contre sa mémoire. [...]