Les mudéjares (= musulmans) constituent la deuxième minorité des royaumes de Castille (25 000) et Aragon (80 000, dont la moitié à Valence). En 1492, plus de 200 000 musulmans passent sous tutelle castillane. Il leur avait été promis à la veille de la chute de Grenade, de pouvoir continuer à exercer leur culte librement, puisque celui-ci ne menace pas la pureté doctrinale du catholicisme.
Dans les faits, la promesse n'est pas tenue, et ils sont contraints d'évacuer les villes pour les campagnes (l'élite musulmane quitte l'Espagne pour l'Afrique). Isabelle et Ferdinand veulent convertir les mudéjares, afin qu'ils abandonnent leur foi mais aussi leurs traditions : ils ordonnent donc une grande campagne d'évangélisation (...)
[...] La majeure partie est transférée en Afrique où elle est mal accueillie. Mais l'approbation de la société espagnole est unanime, et cet acte sera célébré par Lope de Vega comme le couronnement de l'unité nationale. Don Juan d'Autriche est de 20 ans le cadet de Philippe. Il est né des amours éphémères de Charles Quint, alors âgé de 47 ans, et d'une jeune lavandière de 17 ans. Au moment de la guerre contre les morisques, Don Juan a 22 ans et toute la confiance de son ainé. [...]
[...] Puis à Guajar les chrétiens tuent hommes, femmes et enfants. Mais des rivalités éclatent entre chefs chrétiens : Philippe II nomme alors son demi-frère Don Juan d'Autriche[1], général en chef : ce commandement marque une nouvelle phase de la guerre par un accroissement des violences. Les morisques de Grenade qui se sont désolidarisés des insurgés vont savoir au roi leur fidélité, mais sont cependant déportés en Castille et en Extremadura, exode au cours duquel beaucoup meurent (faim, épuisement, violence) et d'autres sont vendus comme esclaves. [...]
[...] L'Espagne et les minorités religieuses à l'époque moderne : la question morisque A. La survivance de l'Islam en Espagne Les mudéjares musulmans) constituent la deuxième minorité des royaumes de Castille (25 000) et Aragon ( dont la moitié à Valence). En 1492, plus de musulmans passent sous tutelle castillane. Il leur avait été promis à la veille de la chute de Grenade, de pouvoir continuer à exercer leur culte librement, puisque celui-ci ne menace pas la pureté doctrinale du catholicisme. [...]
[...] Des historiens comme F. Braudel pensent que Philippe II est à ce moment déjà trop engagé à l'extérieur : guerre aux Pays-Bas, détérioration des relations avec l'Angleterre. Or l'expulsion des morisques est considéré comme une opération complexe et risquée. [...]
[...] Des villes sont rasées, et du sel répandu ensuite sur le sol en signe d'exécration. Au printemps 1570, Don Juan s'empare des dernières places maures. La guerre connait une dernière phase à l'automne : il s'agit de débusquer les derniers maures rebelles. Beaucoup, réfugiés dans des cavernes, y sont enfermés ou exterminés en tentant de fuir. Quelques milliers de guerriers qui sont restés cachés dans les montagnes parviennent à gagner les rivages de l'Afrique. Les survivants sont christianisés de force, mais ils attirent la suspicion de l'Église et les persécutions de l'Inquisition. [...]
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