L'Espagne au 16e siècle est l'Etat le plus puissant d'Europe, d'un point de vue financier, militaire, mais avant tout territorial. En effet, au début de ce siècle, l'Espagne est le seul Etat, avec le Portugal, à s'étendre au-delà de l'Europe, expansion qui s'explique par l'esprit de conquête qui habite la société espagnole au lendemain de la prise de Grenade, en 1492. En effet, ce désir d'aventure et de découverte mène l'Espagne, à la fin du 15e siècle, à mettre à la lumière de l'Europe, non pas par hasard mais plus par coïncidence, des territoires dont on ne soupçonnait même pas l'existence à l'époque : « les Indes », terme désignant le continent américain. Les contemporains de Charles Quint disent d'ailleurs qu'il règne sur un territoire « où le soleil ne se couche jamais ».
Comment se fait-il que ce soit l'Espagne en particulier qui a été à l'origine de cette découverte ? Quel rôle l'Espagne a-t-elle joué en Amérique ? Quelles ont été les conséquences pour la société espagnole, le royaume espagnol, mais aussi les voisins, ou plutôt les rivaux de l'Espagne ? S'agit-il de conséquences économiques ? Politiques ? Intellectuelles ?
[...] Pour cela, il s'appuie sur Aristote : certains hommes sont faits pour commander, d'autres pour obéir. Les peuples inférieurs doivent donc se soumettre aux peuples supérieurs. C'est le seul moyen pour eux d'accéder à un meilleur degré de développement. On assiste là à la première mission civilisatrice de l'Europe, telle qu'elle qu'on la défend aux 19es siècle. Sepulveda tente de publier sa thèse dans le milieu universitaire, mais ni Salamanque, ni Alcala acceptent de la diffuser, jugeant que ses propos vont contre la doctrine chrétienne. [...]
[...] L'indien, au sein de l'« encomienda est donc, en théorie, un sujet du roi et non un esclave, il doit être évangélisé, et il doit mettre en valeur la terre sur laquelle il se trouve en la travaillant. Mais ces lois ne constituent pas elles- mêmes une amélioration de la condition des Indiens, il ne s'agit que d'élever au niveau de droit ce qui est déjà un fait, comme nous l'avons vu. C'est sous le règne de Charles Quint que le débat prend une toute autre ampleur. En 1539, le dominicain Francisco de Vitoria, professeur de théologie à l'université de Salamanque, prononce une leçon de colonisation. [...]
[...] On ne peut pas non plus négliger la catastrophe humanitaire et culturelle que la conquête espagnole en Amérique a causé : la mort de millions de personnes et la disparition de deux civilisations originales, les Incas et les Aztèques. Mais ce qu'on peut retenir aussi du contact de l'Espagne avec le continent américain et ses premiers habitants au cours du 16e siècle, c'est sans aucun doute les réflexions sur la civilisation en général et sur l'homme en particulier que cela a entraînées. [...]
[...] Il remet en cause les lois de Burgos, qui ne portent que sur l'exploitation des hommes. Il estime qu'on dégrade des Indiens sous prétexte des les évangéliser, parce qu'on les chasse de leur environnement naturel. De plus, en exigeant d'eux des tributs en argent, on désorganise les structures auxquelles ils étaient habitués. Que ce soit pour les Européens comme les indiens, il estime que l'argent corrompt les hommes. Et il montre comment le système colonial est intrinsèquement absurde et pervers d'un point de vue économique : il aboutit au dépeuplement des Indes. [...]
[...] On peut classer ces marchands selon leurs lieux d'origine. Dans la seconde moitié du 16e siècle, plus de cinq cents marchands sont véritablement originaires de Séville, comme la puissante famille de Jorge (d'origine juive comme beaucoup d'autres commerçants). Un autre groupe est constitué de marchands originaires de toutes les régions d'Espagne. Parmi lesquels se distinguent fortement ceux venant de Burgos, spécialisés dans le commerce avec les Indes, mais aussi dans l'exportation de laines andalouses vers l'Italie et les Flandres, grands producteurs de draperies. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture