Malgré les nouveaux débats sur l'amour maternel qui sont apparus au XVIIIè siècle, celui-ci est marqué par une très importante augmentation du nombre des enfants abandonnés. De plus, la deuxième moitié de ce siècle est marqué par la découverte de la grande mortalité de ces enfants qui choque la société. Il faut donc montrer l'ampleur de ce phénomène et s'intéresser à l'institution de l'hopital des enfants-trouvés qui doit faire face à ce fléau.
[...] Le nombre d'abandons est presque multiplié par 25 en l'espace d'un siècle. C'est l'estimation que fait L.S. Mercier : Sept à huit mille enfants légitimes ou illégitimes arrivent tous les ans à l'hôpital de Paris L'Hôpital des Enfants-Trouvés de Paris reçoit les enfants abandonnés à Paris mais aussi un certain nombre des enfants délaissés de province. Ces enfants amenés de Province représentent entre 2000 et 2500 admissions c'est à dire entre 30 et 40% des admissions annuelles. En 1773 et 1779, le pouvoir royal interdit l'admission d'enfants de province pour soulager la charge de l'Hôpital de Paris. [...]
[...] La conclusion qu'ils en tirent est que les petits trouvés ont déjà subi les effets de l'abandon : attente dans la rue ou voyage pour ceux qui ont été abandonnés en Province mais aussi traitement à l'hôpital. Les enfants sont déjà affaiblis avant de faire le voyage et d'arriver chez la nourrice et c'est l'accumulation de ces handicaps qui est très meurtrière. E. Le devenir des survivants Comme nous venons de le voir les petits abandonnés qui survivent font figure de miraculés. [...]
[...] De plus, cette masse d'enfants trouvés devient redoutable par les sacrifices financiers qu'elle entraîne. Certains penseurs qui considèrent qu'il y a trois façons pour l'enfant trouvé de rembourser sa dette à l'égard du pays : peupler des terres lointaines, sources éminentes de la richesse de la France, comme la Louisiane, la Martinique, la Guadeloupe ou devenir soldat ou marin, bref consentir à épouser de destins dont la majorité des français ne veulent pas. L.S. Mercier s'insurge contre cette idée : Ce serait une charité bien inhumaine que celle qui l'élèverait pour lui redemander son sang et lui ôter la liberté malgré lui Mais la plupart des enfants trouvés finissent par s'intégrer tant bien que mal. [...]
[...] Les enfants en bas âge non sevrés sont gardés à la Maison de la Couche où ils sont allaités par des nourrices sédentaires en attendant d'être envoyés chez une nourrice attitrée à la campagne. Les enfants plus âgés vont soit dans la maison du faubourg Saint- Antoine, établissement dépendant de l'Hôpital des Enfants-Trouvés, soit dans les hôpitaux de la Pitié et de la Salpetrière ou bien ils sont aussi placés à la campagne. Enfin, l'Hospice de Vaugirard est réservé aux enfants atteints de maladies vénériennes. [...]
[...] Certains de ces enfants sont baptisés ou sinon les parents indiquent le prénom qu'ils désirent lui donner. La plupart des enfants légitimes abandonnés ne sont pas nouveaux-nés lorsqu'ils sont abandonnés d'entre eux ont même plus de 7 ans. Si pour certains l'abandon est un moyen de sauver leur enfant de la misère dans laquelle ils sont plongés, pour d'autres c'est le moyen pour que leurs enfants reçoivent des soins et une éducation qu'ils ne peuvent leur fournir. En effet, la réputation de l'Hôpital des Enfants-Trouvés est excellente et on ignore totalement le sort réel des enfants abandonnés. [...]
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