Si les humanistes croyaient l'entreprise encyclopédique utopique, les philosophes du siècle de Diderot relèveront avec audace ce défi. Le mot Encyclopédie, tiré du grec désigne une instruction circulaire, autrement dit une instruction embrassant le cercle complet des connaissances. Ainsi, le fait que l'Encyclopédie voie le jour au XVIIIe siècle n'est pas une coïncidence. En effet, le XVIIIe siècle, aussi connu sous le nom de « siècle des Lumières » est un siècle qui touche à tous les domaines : science, philosophie, art, politique, religion, etc. Ainsi s'explique la production de dictionnaires et de sommes littéraires qui caractérise ce siècle et dont l'Encyclopédie est l'ouvrage le plus représentatif. La réalisation de l'Encyclopédie s'inscrit donc dans le contexte du mouvement intellectuel dit des Lumières, par opposition à l'obscurantisme moyenâgeux. Leur objectif est alors de dissiper les ténèbres de l'ignorance et de préparer un Nouveau Monde. Par l'entreprise encyclopédique, non seulement Diderot et d'Alembert voudront dresser l'inventaire des connaissances scientifiques, artistiques et techniques de leur temps, mais aussi formuler la critique de leur société à travers les 60 000 articles.
Dès lors, nous pouvons nous demander comment le mouvement des Lumières s'est-il répandu dans la société par le biais de l'Encyclopédie. Quelle forme la pensée des philosophes a-t-elle revêtue quand elle s'est matérialisée sur le papier? Que révèle l'entreprise encyclopédique sur la diffusion des idées? Quel fut son impact sur la société? En résumé: peut-on dire que l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert est l'emblème du XVIIIe siècle?
[...] En résumé, peut-on dire que l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert est l'emblème du XVIIe siècle? L'aventure encyclopédique 25 années de rédaction mouvementées Au départ de l'Encyclopédie, vers 1745, on trouve l'idée d'un imprimeur libraire parisien (aujourd'hui on dirait éditeur), André-François Le Breton, qui désire faire traduire la Cyclopaedia, or an Universal Dictionnary of Arts and Sciences (1728) de l'Anglais Ephraïm Chambers, qui remporte un grand succès en Angleterre. Après moult péripéties dont nous n'avons pas le temps de parler et qui ne concernent guère notre sujet, Le Breton obtient, un privilège royal en janvier 1746 et confie alors la direction rédactionnelle du projet à l'abbé Gua de Malves le 27 juin 176. [...]
[...] L'édition est interdite à plusieurs reprises. Tout d'abord en 1752 parce qu'elle enseigne la révolte envers Dieu et l'autorité royale mais Malesherbes, directeur libéral de la Librairie, obtient que son privilège ne soit pas révoqué. Puis la seconde fois en 1759, après la parution du livre De l'esprit, de Claude-Adrien Helvétius mars 1759), souscripteur de l'Encyclopédie. Le parlement de Paris, conservateur, condamne alors l'Encyclopédie. Le roi en révoque l'autorisation de publication et proclame une déclaration qui menace de mort quiconque écrira ou imprimera des articles contre l'Église ou l'Etat. [...]
[...] Aux journalistes du Monde de commenter: On n'avait pas connu une telle émotion du monde instruit depuis l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, accusée elle aussi de déposer les maîtres de leur pouvoir L'Encyclopédie en ligne et plus généralement l'Internet présente en effet de fortes similitudes avec l'Encyclopédie en ce sens que les buts sont les mêmes, à savoir la compilation des savoirs de l'époque et la vulgarisation des savoirs. L'entreprise est toute aussi collective, entraînant le côtoiement de la médiocrité et de l'exactitude. Enfin, comme l'Encyclopédie au XVIIIe siècle, l'Internet a aujourd'hui bouleversé notre rapport à la connaissance et notre vision du monde. [...]
[...] Ainsi, cette Encyclopédie, qui ne devait être à l'origine que la traduction d'une Encyclopédie anglaise, devient progressivement le monument des Lumières et l'instrument des combats des philosophes. En effet, l'Encyclopédie appartient par excellence au Siècle des Lumières. D'ailleurs, Diderot, souligne dans l'article «Encyclopédie» qu'il s'agit d'une entreprise profondément ancrée dans un «siècle philosophe et qui se donnait pour objectif de produire une «révolution dans les esprits». Un catalogue des connaissances de l'époque Cette révolution devant déjà passer par un recensement des connaissances de l'époque. [...]
[...] Par opposition avec les Encyclopédies précédentes, celle de Diderot et d'Alembert n'est pas seulement une compilation d'oeuvres préexistantes : il s'agit aussi d'introduire des idées philosophiques et politiques modernes et nouvelles. En 1750, Diderot publie le Prospectus de l'Encyclopédie, explication préliminaire de l'entreprise, dans lequel il prévoit huit volumes de discours et deux volumes de planches, avec une publication sur quatre années. Le Prospectus vise à convaincre d'éventuels souscripteurs de participer à son financement. Le premier volume de l'Encyclopédie, tiré à 2050 exemplaires, paraît en 1751. [...]
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