Dissertation de khâgne (deuxième année de classe préparatoire littéraire) sur "les relations des royaumes d'Angleterre et d'Écosse, depuis l'avènement d'Élisabeth et la fin de la régence de Marie de Guise, jusqu'à la succession d'Élisabeth et l'union manquée des deux royaumes."
[...] Les royaumes resteront relativement calmes jusqu'à cet événement de 1567, l'emprisonnement de Marie Stuart, qu'Elisabeth réprouve dans un premier temps, mais qu'elle va considérer tout autrement sitôt qu'il aura lieu sur son propre territoire. En effet, après son évasion en mai 1568, la reine d'Ecosse se réfugie dans le royaume de sa cousine, et n'en sortira plus. Ayant analysé le rôle d'Elisabeth dans les relations entre Marie Stuart et son peuple, on va maintenant voir quelle place prendra la captivité de Marie Stuart dans les relations entre les royaumes d'Angleterre et d'Ecosse. [...]
[...] Marie se réconcilie finalement du moins en apparence avec le roi, et accouche de Jacques, prince d'Ecosse, le 19 juin 1566, dans un contexte de paix civile favorisé par la nouvelle de la naissance de l'héritier, que la reine présente à son père en ces termes : Voici le prince qui le premier, je l'espère, réunira les deux royaumes d'Ecosse et d'Angleterre Pour l'instant, la première manifestation du rapprochement entre les deux royaumes est celui des deux cousines, qui se traduit par l'acceptation d'Elisabeth d'être la marraine du prince, bien que le baptême soit célébré selon le rite catholique. Cette naissance d'un héritier au trône d'Ecosse est un élément politique de taille dans un jeu diplomatique et politique complexe, en particulier étant donné la suite des événements : "le drame de Kirk o'Field" fut la première étape de la chute de Marie Stuart, qui ne se termina que vingt ans après cette nuit du 9 au 10 février 1567, durant laquelle Darnley mourut dans l'explosion de sa maison. [...]
[...] Personnellement, celui-ci ne semblait guère se soucier du sort de sa mère, mais l'opinion publique s'émouvait pour l'ancienne souveraine, même en Ecosse. Après un mois d'ambassades entre Jacques et Elisabeth, il lui fait comprendre qu'il ne bougera pas ; il n'a aucune envie de se brouiller avec la reine, et déclarer la guerre aurait de plus été suicidaire. Marie Stuart fut donc exécutée le 8 février 1587 ; Elisabeth prétendit que ses ordres avaient été mal suivis, qu'il s'agissait d'un malentendu, et le roi d'Ecosse feignit d'accepter l'excuse. [...]
[...] La découverte d'une cassette appartenant à Bothwell et contenant des documents compromettants pour celui-ci, les lords mais aussi Marie Stuart précipite les choses : les lords se débarrassent des pièces qui les condamnent, mais gardent en leur possession celles qui accusent Marie Stuart d'adultère et de complicité dans le meurtre de Darnley. La position des rebelles est renforcée, car une rébellion serait assez justifiée si les pièces étaient rendues publiques, et ni Elisabeth ni les autres souverains n'auraient pu intervenir. [...]
[...] Marie Stuart est reine d'Ecosse depuis sa naissance ; son mariage avec François II en avril 1558 lui promet une deuxième couronne, et la mort de Marie Tudor en novembre de cette même année lui laisse entrevoir la possibilité d'une troisième : en effet, la légitimité d'Elisabeth au trône d'Angleterre est contestée par la papauté, qui considère Elisabeth comme une bâtarde en vertu de la rupture du mariage entre Henri VIII et Anne Boleyn. La souveraine légitime, pour les catholiques, n'est donc autre que sa cousine Marie Stuart, arrière-petite-fille d'Henri VII. [...]
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