L'empereur Maximilien Ier de Habsbourg, grand-père du futur Charles Quint, est à la tête du Saint-Empire romain germanique. Géographiquement, ce dernier est un immense territoire qui comprend celui de l'Allemagne actuelle, de l'Autriche, des Pays-Bas, d'une partie de la Belgique, et de la France du Nord-Est. Il s'agit d'un conglomérat d'états princiers, ecclésiastiques ou laïques, de villes libres et de petites seigneuries.
L'empereur vieillit et prend conscience qu'il va devoir céder sa place. Le sujet de sa succession fait beaucoup parler au sein des cours. Maximilien met tout en oeuvre pour voir un Habsbourg lui succéder, pourtant il ne connaîtra jamais le résultat définitif des électeurs, car sa mort survient le 12 janvier 1519. Cette mort surprend et laisse le trône du Saint-Empire vacant. La lutte pour le titre s'engage donc réellement à partir de ce moment, bien qu'elle ait commencé avant même la disparition du Habsbourg, et apparaîtra vite comme un duel entre le roi de France et le roi d'Espagne.
Dans quelles mesures peut-on affirmer que l'élection impériale est le « tournant du siècle » (Pierre Chaunu) ? Pour répondre à cela, il faut d'abord voir que cette élection possède une originalité, de par les enjeux qu'elle suscite, mais aussi qu'il s'agit d'un événement auquel sont rattachées des intrigues d'argent et de pouvoir, et enfin qu'elle est à l'origine d'une nouvelle donne des relations internationales.
L'élection qui nous concerne apparaît comme un événement marquant, emprunt d'une certaine originalité : elle ne possède pas d'enjeux réels, mais des enjeux que l'on pourrait qualifier d'enjeux moraux, « psychologiques ».
L'élection impériale ne confère pas un ajout de forces matérielles au vainqueur. Toutefois, l'honneur du titre impérial est en jeu. Celui-ci représente la plus haute dignité séculière d'Occident. Le Saint-Empire est apparenté à l'Empire carolingien, et a connu un regain de vitalité à la fin du Moyen-Age, après un déclin au XIVème siècle. Son territoire s'est peu à peu réduit pour devenir de plus en plus germanique. Le candidat élu par les princes allemands reçoit le titre de « roi des romains » et doit être promu empereur, couronné des mains du pape. L'empereur demeure le chef temporel de la Chrétienté, tandis que le pape détient le rôle de chef spirituel. Citons Jean-Michel Sallman, qui résume :
« L'Empire incarnait avant tout une dignité, le pouvoir à prétention universelle de l'empereur, souverain temporel de la Chrétienté, successeur des empereurs romains. » (...)
[...] Maximilien a d'abord tenté de mettre en avant Ferdinand (frère de Charles), estimant que Charles était déjà bien pourvu de richesses. Mais ses amis, hostiles à la France, le convaiquent de destiner Charles à l'Empire. Ainsi, en juillet et août 1518, il réunit les princes-électeurs pour discuter de l'élection. Un engagement réciproque est signé le 1er septembre: Maximilien obtient cinq promesses de vote sur sept en faveur de Charles. Cette élection possède un enjeu personnel pour Maximilien: c'est un enjeu familial. L'élection impériale soulève une troisième question. [...]
[...] Toutefois, l'honneur du titre impérial est en jeu. Celui-ci représente la plus haute dignité séculière d'Occident. Le Saint-Empire est apparenté à l'Empire carolingien, et a connu un regain de vitalité à la fin du Moyen-Age, après un déclin au XIVème siècle. Son territoire s'est peu à peu réduit pour devenir de plus en plus germanique. Le candidat élu par les princes allemands reçoit le titre de roi des romains et doit être promu empereur, couronné des mains du pape. L'empereur demeure le chef temporel de la Chrétienté, tandis que le pape détient le rôle de chef spirituel. [...]
[...] On distingue deux branches de cette famille: les Fugger du Daim et les Fugger du Lis. Margrave: Titre qui était donné par les empereurs germaniques aux seigneurs qu'ils chargeaient de la défense des provinces frontières. Ils dépendaient directement de l'empereur. Saint-Empire romain germanique: Nom donné, à partir du XVème siècle, à l'Empire d'Europe centrale fondé en 962 par Othon Ier le Grand et dissous en 1806. Il a connu diverses appellations au cours du temps: le terme d'Empire romain en 1034, celui de SaintEmpire en 1157, et celui de Saint-Empire romain n'apparut qu'en 1254. [...]
[...] Nous l'avons vu, Charles Quint n'est pas successeur désigné. Il doit donc faire face à d'autres candidats et sera aidé financièrement pour cela. L'élection est en effet une gigantesque opération financière. Pourtant, l'argent ne déterminera pas tout dans cette difficile élection. De prime abord, il n'est pas obligatoire que le successeur de Maximilien soit un Habsbourg car Charles Quint n'a pas de droit d'hérédité par rapport à son grand-père C'est donc un candidat ordinaire dans cette élection. Il est confronté à plusieurs autres candidats: François Ier, Henri VIII Tudor, le duc de Saxe Frédéric, et Ferdinand, son propre frère, qui sera finalement écarté. [...]
[...] C'est le titre abrégé de l'expression latine Te Deum Laudamus (Dieu, nous te louons). En plus de son usage dans l'office divin, le Te Deum est aussi une prière d'action de grâce en remerciement d'une faveur particulière comme l'élection d'un pape, la consécration d'un évêque, la profession d'un religieux, la publication d'un traité de paix un couronnement royal, etc. [...]
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