En France l'Eglise et notamment le clergé est considéré comme l'une des plus grandes puissances de la nation. L'Etat l'a toujours estimé comme tel et une relation étroite s'est établie entre ces deux entités. Néanmoins au cours du XVIe siècle, cette relation va connaître une tournure pour le moins désavantageuse en faveur de l'Eglise.
Il faut savoir et surtout bien comprendre qu'au cours du XVIe siècle, l'Eglise Française est en partie sous l'influence de l'Etat. En effet, le Roi de France à obtenu certains privilèges particuliers qui lui permettent d'exercer une domination ecclésiastique. Le contexte est donc relativement tendu pour l'Eglise et notamment pour le Pape, qui est en perte d'influence suite à « la pragmatique sanction de Bourges » du 7 juillet 1438 où ses prérogatives ont été limitées suite à l'affirmation de la supériorité du concile sur sa propre personne.
De plus l'arrivée de nouveaux courants au sein même de l'église tel que le protestantisme ne vient pas faciliter les choses. D'autant que François Ier, Roi de France depuis 1515 affirme toujours plus sa suprématie et semble décidé à faire tomber l'Eglise sous sa domination. Une domination parachevée par le concordat de Bologne en 1516 qui fut une étape supplémentaire vers la mise sous tutelle de l'Eglise par l'Etat.
[...] En ce qui concerne les décimes, les procédés du Roi sont les mêmes. Ainsi il justifie l'absence de consentement acquis auprès du Pape par le fait que tous les bénéfices ecclésiastiques de France sont de fondation royale ou bien institués par les princes dont les rois sont des successeurs, ou enfin que c'est le peuple qui a pourvu à leur dotation et que les peuples appartiennent aux rois comme à leurs légitimes seigneurs et maîtres. Ils en concluent que pour disposer de ces bénéfices ils n‘ont besoin du consentement de personne». [...]
[...] En effet, si l'on se réfère à la définition d'un concordat qui est un traité signé entre un Etat et le Saint-Siège, ayant un caractère de compromis le concordat de Bologne en 1516 la suit parfaitement puisque le Pape, Léon 10 et François 1er ont signé ce traité dans le but de satisfaire les deux partis : François 1er y obtient ce qu'il désirait, c'est à dire le principe de commende comme l'a précisé Marino Giustiniano dans le texte 1 : le Roi a bien plus de part qu'il en avait à la distribution des dignités ecclésiastiques : il nomme à 10 archevêchés, à 83 évêchés, à 527 abbayes et à un nombre infini de prieurés et de canonicats Le pape conservant l'investiture canonique, c'est-à-dire que c'est lui qui consacre les membres ecclésiastiques. Cette action reste toutefois purement symbolique. Il obtiendra également le rétablissement des annates, qui sont des redevances payées par l'Eglise au Pape. [...]
[...] Ce qui constitue un réel Paradoxe. On assiste ainsi à la prise de pouvoir de l'Eglise par François 1er. Comme remarqué par : l'Eglise de France devient l'Eglise du Roi. Néanmoins, cet accord commun entre le pape et le roi de France suscite des oppositions comme l'opposition du parlement et de l'université de Paris qui tiennent à l'indépendance de l'Eglise. Vers la déliquescence de l'Eglise par l'Etat L'obtention de ce pouvoir par François 1er va amener une véritable déliquescence de l'Eglise par l'Etat. [...]
[...] Il apparaît très clairement que cette débauche de l'Eglise par l'Etat a conduit la population à remettre plus ou moins en cause leur foi. Situation dont va profiter le mouvement calviniste, issu de Suisse, pour se développer en France, comme nous pouvons le voir dans le texte 2 : Les ministres de Genève pour exciter le peuple à l'aversion des prêtres et des moines n'avaient autre chose à faire qu'à peindre leur conduire déshonnête Les pasteurs calvinistes n'avaient juste qu'à critiquer les abus de l'Eglise pour vanter les mérites de leur doctrine (le calvinisme). [...]
[...] p Documents inédits de l'Histoire de France (1838). - Le clergé, source de revenus pour le roi : le don gratuit - Marino Giustiniano t. p même ouvrage. En France l'Eglise et notamment le clergé sont considérés comme l'une des plus grandes puissances de la nation. L'Etat l'a toujours estimé comme tel et une relation étroite s'est établie entre ces deux entités. Néanmoins au cours du 16e siècle, cette relation va connaitre une tournure pour le moins désavantageuse en faveur de l‘Eglise, ce que nous allons montrer au travers de cet ensemble de texte. [...]
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