Le fameux adage de Jean de Salisbury, souvent cité, rappelle qu'« Un roi sans instruction est comme un âne couronné ». C'est pourquoi, l'éducation des jeunes princes a une vocation encyclopédiste. Il s'agit d'assimiler un ensemble de disciplines, d'arts et de valeurs qui permettront aux princes d'assumer pleinement les hautes fonctions auxquelles ils sont voués.
Dès lors, on peut tenter de définir ce qu'est l'éducation princière. Deux réponses sont possibles. Premièrement, cette éducation avait incontestablement une origine philosophique et antique, reposant sur l'idée que l'éducation du prince ne doit pas être différentes de celle du « citoyen ». Un bon roi est censé être d'abord, et avant tout, un homme dans toute la plénitude de ce terme.
L'enfant dans un premier temps doit acquérir les bases de la maîtrise de la vie sociale, à commencer, à partir des 10e-12e siècles, le savoir lire, le savoir signer, le savoir écrire, le savoir calculer. Puis, une fois sorti de l'enfance, il doit accéder à la culture générale de l'époque, qu'elle soit orale ou écrite. Il faut en faire un roi – homme idéal – et les idéaux changent avec le temps.
Ensuite intervient –ou pas- la formation politique proprement dite, l'apprentissage de la « mécanique » des institutions d'Etat. Ce beau schéma est par malheur très souvent troublé par l'acteur majeur de la vie des temps passés : la mort précoce. La mort des parents peut laisser le pouvoir à un enfant non encore formé, donc à une régence et/ou ses conseillers. L'enfant-roi est donc forcé de sauter les échelons intermédiaires, de se « professionnaliser » très tôt.
[...] Le premier est le niveau de vocabulaire ou verbal. Le deuxième est la pratique ou l'exemple. Le troisième est théorique. Franc charitable, la franchise est la qualité de quelqu'un ouvert et honnête dans ses interactions avec les autres, sans jeu ni déception. Ses relations sont pleines de confiance et de vérité, fondées sur la confiance et la vérité de la relation avec Dieu. Véritable. Prudence, magnanimité, pieux, franc et véritable sont quatre exemples. Pitié et compassion, amour, justice, humble et pitoyable, âme pure et nette, aimer et douter, et croire et obéir. [...]
[...] L'abécédaire de la fin du Moyen-âge débute par l'alphabet, mais il contient aussi d'autres textes, soit purement éducatifs, soit religieux ; on y enseigne à distinguer les voyelles des consonnes, et il s'accompagne d'un syllabaire. L'enfant s'imprègne donc très tôt des textes sacrés et des rudiments de la foi. En outre, les livres d'heures étaient souvent très luxueux. Ceux des enfants de Bourgogne étaient recouverts de riches couvertures et comportaient des illustrations, ce qui ne manquait pas d'apporter un aspect pédagogique et ludique. [...]
[...] Cette tradition éducative est donc le témoin privilégié d'une continuité historique. Bibliographie Sources * BELL Dora M., L'idéal éthique de la royauté en France au Moyen-âge, d'après quelques moralistes de ce temps * Ghillebert de Lannoy, L'instruction d'un jeune prince : a critical edition and analysis, Conell, Josette * Maccarthy, Joseph, Humanistic emphases in the educational thought of Vincent of Beauvais, Leiden, Köln, E.J.Brill Ouvrages * ALEXANDRE-BIDON Danièle, Pierre RICHE, L'enfance au Moyen-âge, Bibliothèque nationale de France, Paris, Seuil * HALEVI Ran (dir.), Le savoir du prince du Moyen âge aux Lumières, Fayard, Paris * MAURAIGE Amélie de, Enfances princières à la cour de Philippe le Hardi, premier duc Valois de Bourgogne, mémoire soutenu en octobre 1998. [...]
[...] Et la participation aux fêtes du calendrier liturgique était très certainement l'occasion pour les enfants de suivre l'exemple de leurs parents. Il existe différents moyens de rendre l'enseignement religieux accessible aux enfants. Nous l'avons vu précédemment, c'est par l'intermédiaire de psautiers et de livres d'heures que les enfants apprennent à lire et écrire et, par la même occasion, retiennent les rudiments de la foi. Seulement, pour plus de pédagogie, on recourt souvent à l'utilisation de mots et de gestes. Par exemple, on peut citer l'usage du chapelet, où le geste (glisser les grains entre les doigts) s'allie à la prière procède de cet apprentissage. [...]
[...] Les livres de comptes révèlent l'achat de matériel nécessaire à la chasse : chausses, houseaux, bottes. Mais au-delà de l'art de vénerie, les garçons pratiquaient aussi la fauconnerie. Ainsi, à la fin du Moyen-âge, l'enfant devait savoir s'occuper des animaux : chevaux, chiens ou faucons. Souvent, il leur était fait cadeau d'une bête pour qu'il apprenne à le dresser. En parallèle de l'équitation et de la chasse, l'enfant prince est également initié relativement tôt au maniement des armes. On lui procure d'abord des modèles réduits d'armes avec lesquelles il a tout le loisir de jouer. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture